La Presse Bisontine 79 - Juillet-Août 2007

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°79 - Juillet-août 2007

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ASSOCIATION Profession Sport 25 Jean-Marc Faivre : “Nous sommes une passerelle vers l’emploi” L’association emploie des centaines de salariés dans les métiers de l’anima- tion. Au-delà de l’emploi, souvent à temps partiel, l’objectif de Profession Sport 25 est de former ses salariés et les amener vers des métiers pérennes.

Jean-Marc Faivre, à droite, en compagnie de Max Tudezca, son directeur adjoint qui a récemment repris les rênes de Pro- fession Sport dans le Nord Franche- Comté.

L a Presse Bisontine : Quelle est la mission principale de l’associa- tion Profession Sport 25 ? Jean-Marc Faivre : Notre mission est de promouvoir, structurer et gérer l’emploi d’animation, une notion d’ailleurs plus large que le sport puisqu’elle concerne aus- si les emplois d’animation liés à la culture, au tourisme ou au spectacle. Malgré l’appellation de l’association, le sport ne repré- sente aujourd’hui “que” 45%des

salariés.

les offres et les demandes. Ensui- te, on fait du suivi personnalisé des salariés enmettant en place des formations à la carte. Nous avons aussi un pôle action-pré- vention avec la gestion de plu- sieurs centres de vacances dans lesquels nous sommes directe- ment opérateurs. Enfin, nous avons un pôle ressources desti- né à accompagner les associa- tions et les élus qui souhaitent mettre en place une animation. Ce service est gratuit. L.P.B. :Quel est le profil-type d’un sala- rié chez vous ? J.-M.F. : Ils viennent souvent de la filière S.T.A.P.S. Beaucoup d’entre eux, de niveau licence ou maîtrise, se dirigent un peu par défaut vers les métiers de l’ani- mation. C’est pour cela que le maître-mot chez nous, c’est la professionnalisation. L.P.B. : La plupart sont confrontés tout de même à une certaine précarité ? J.-M.F. : Justement, un de nos principaux objectifs est d’aug- menter le niveau de compétences professionnelles des salariés qui passent chez nous pour qu’à ter- me, nous créions de l’emploi. À la création de Profession Sport 25 en 1990, il y avait deux sala- riés à temps plein. Ils sont aujour- d’hui 110. Lorsque nous accom- pagnons un jeune, le but est qu’il sorte vers l’emploi. Nous sommes aussi une passerelle vers l’em- ploi. Certains jeunes, nous les préparons à passer des concours pour qu’ils intègrent la fonction publique. Je prends l’exemple d’un joueur du B.R.C. que nous avons aidé à obtenir ses diplômes d’éducateur sportif. Aujourd’hui, il a tout à fait la possibilité d’in- tégrer une collectivité publique. Le parcours-type de nos salariés, c’est un contrat d’accompagne- ment à l’emploi - nous en avons signé 41 depuis 2005 - puis l’ac- quisition d’une expérience pro- fessionnelle et une sortie vers l’emploi pérenne.

L.P.B. :Combien de salariés employez- vous ? J.-M.F. : Nous employons 512 sala- riés, mais la plupart à temps par- tiel. Cela va du professeur de judo qui travaille deux heures par jour à l’animateur à plein- temps dansuncentrede vacances. Le total représente tout demême 110 équivalents temps plein. Le volume d’heures de travail a atteint 204 000 l’année derniè- re. Notre budget était de 3,420 millions d’euros en 2006. L.P.B. :Que fait précisément Profession Sport 25 ? J.-M.F. : Nous sommes structurés en trois pôles dont le principal est le pôle emploi. Nous créons de l’emploi par différents dispo- sitifs. Le premier volet de ce pôle emploi est le temps partagé. C’est- à-dire que nous mettons à dis- position des collectivités locales, associations ou clubs sportifs, du personnel. Pour ces structures, nous embauchons les gens et nous les mettons à disposition. Nous faisons un peu office d’intérim, mais cela va beaucoup plus loin car l’objectif final est l’insertion sociale et professionnelle. Nous faisons de la gestion de l’emploi à temps partagé. Ce qui signifie que le salarié qui fait deuxheures par ci par là n’aura pas plusieurs employeurs, mais un seul : Pro- fession Sport. Cette gestion du temps partagé représente 50 % de nos activités. L.P.B. : Quelles sont les autres ? J.-M.F. : Nous gérons aussi un “club des employeurs”, c’est-à-dire que nous accompagnons les petites structures associatives par exempledans l’embauchede leurs salariés. Nous sécurisons les démarches des petites structures qui n’ont pas forcément toutes les clés en matière d’embauche et de suivi administratif. En ce moment, nous accompagnons 51 clubs sportifs et associations cul- turelles. Nous gérons aussi une bourse à l’emploi où on collecte

TEXTILE Le magasin Acced continue Les nouvelles ambitions du repreneur de Weil Fabrice Dammame est le directeur du groupe Laporte, repreneur de l’entreprise textile Weil. Dès cette année, l’industriel affiche des objectifs ambitieux mais raisonnables. L a Presse Bisontine : En quoi la reprise de l’entreprise Weil peut-elle intéresser le groupe Laporte que vous dirigez ?

magasins multimarques en France, et les activités des 23 “corners” Galeries Lafayette en France, plus trois autres magasins Innovation en Belgique.Ain- si que l’ensemble des stocks qui étaient un peu éparpillés. L.P.B. : Sur les 77 salariés Weil repris, la plu- part sont ceux des magasins Acced répartis en France. Mais combien avez-vous repris de salariés bisontins ? F.D. : Nous en avons repris 7 de Besan- çon. Il est possible que nous en repre- nions 2 de plus prochainement. Ici, je pense que tout le monde a senti que nous ne venions pas en tant qu’enne- mis. L.P.B. : Garantissez-vous le fait que Weil res- tera à Besançon ? F.D. : Il restait à régler quelques incer- titudes du point de vue immobilier, pour les bâtiments de la rue de Chaillot. Si Néolia, le propriétaire de l’immeuble, nous donne la possibilité de rester dans de bonnes conditions, bien sûr, nous resterons. L.P.B. : Quel intérêt avez-vous à maintenir le site bisontin ? F.D. : Nous n’avons aucun intérêt à par- tir. Ici, il y a du personnel très compé- tent et par rapport aux clients, Besan- çon était très fort pour tout le côté Est de la France. Le groupe Laporte, basé en Normandie, est très bien position- né sur tout l’Ouest de la France. Pour- quoi vouloir démonter cet excellent schéma ? Et cette motivation des gens d’ici, je n’ai pas envie de la perdre. Le savoir-faire, nous voulons le garder. Quant aux salariés, ce ne sont pas des pions que l’on déplace.

L.P.B. : À partir de quelle date pourrez-vous affirmer que la reprise de Weil est réussie ? F.D. : Dès la fin juillet, on saura si on est sur le bon chemin. Nous avons déjà assuré la production de l’hiver pro- chain. Mais c’est avec les commandes pour l’été 2008 qu’on verra si le pari est gagné. Nous verrons alors si les nouvelles collections se vendent bien. L.P.B. : Quel est l’objectif chiffré du départe- ment Weil ? F.D. : Weil réalisait un chiffre de 26mil- lions d’euros l’an dernier. Cette année, nous avons établi un premier prévi- sionnel prudent à 12,5 millions. Mais j’espère sincèrement qu’on fera plus. L.P.B. : Le magasin Acced de Besançon fonc- tionnera toujours ? F.D. : Bien sûr, Acced continue tout à fait normalement. Propos recueillis par J.-F.H.

Fabrice Damamme : Laporte est un grou- pe essentiellement tourné vers la che- mise, qui a encore un atelier en Fran- ce qui produit 500 chemises par jour. Avec la reprise de Weil, nous complé- tons notre offre puisque la spécialité de Weil, ce sont les grosses pièces et les pantalons.Weil va devenir un dépar- tement du groupe Laporte qui va nous permettre, en draperie (costumes, vestes, pantalons et sportswear), d’avoir une vraie capacité industrielle pour être très présent chez les façonniers, les tisseurs et les clients. Avec la reprise deWeil, nous comptons réaliser un chiffre d’affaires de 45 mil- lions d’euros, ce qui nous positionne dans les premiers groupes textiles fran- çais dans le détail multimarques. Avec l’intégration deWeil, nous atteindrons un total de 1 400 clientsmultimarques. Par ailleurs, notre groupe prend une nouvelle dimension. Sans Weil, nous

Propos recueillis par J.-F.H.

étions 175 personnes et nous en reprenons 77 de plus. L.P.B. : Qu’avez-vous repris précisément ? F.D. : Nous avons repris les actifs, c’est-à-dire les fonds de commerce (7 magasins Acced), les griffes et les licences : Luc Saint-Alban, Weil 1868, John Stevens ainsi que la licence Ted Lapidus. Nous reprenons aussi le portefeuille clients de Weil, ils sont environ 460

“Nous n’avons aucun

Fabrice Damamme, le nouveau P.D.G. (à droite), peut encore compter sur un personnel local compétent.

intérêt à partir de Besançon.”

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