La Presse Bisontine 79 - Juillet-Août 2007

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°79 - Juillet-août 2007

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ÉNERGIE Libéralisation au 1 er juillet Pour les associations, il est “urgent de ne rien faire” À partir du 1 er juillet, les particuliers pourront choisir leur fournisseur d’électricité et de gaz. Inquiets des risques de hausse de tarif et du manque d’informations, associations et syndicats montent au créneau.

Les associations de consommateurs craignent une hausse des prix de l’énergie pour les particuliers avec l’ouverture du marché au 1 er juillet.

C ontrairement aux rensei- gnements téléphoniques, dont l’ouverture à la concurrence avait donné lieu à une surenchère de campagnes de publicité entre opérateurs, peu de communication aura entouré l’événement. Et pour- tant, le marché de l’énergie va connaître sa grande révolution. À partir du 1 er juillet, les 30 mil- lions de particuliers français vont pouvoir choisir de rester aux tarifs régulés fixés par les pouvoirs publics - et proposés uniquement par les deux opérateurs histo- riques E.D.F. pour l’électricité et G.D.F. pour le gaz, ou d’opter pour une offre au prix du mar- ché proposée par un fournisseur d’énergie au choix. Pour les associations de consom- mateurs, le choix est vite fait.

reux” , note-t-on à l’U.F.C.-Que choisir. “Nous avons le retour de ce qui s’est passé avec les profes- sionnels. Les prix ont explosé en l’espace de quelques années, alors qu’un gros industriel a quand même plus de poids lorsqu’il rené- gocie son contrat qu’un particu- lier. Comment imaginer dans ce cas-là que les particuliers ne subi- ront pas eux aussi une forte haus- se des prix” , affirme Marc Pau- tot, responsable syndical de la C.G.T. au sein d’E.D.F. à Besan- çon. Et de brandir l’exemple de la facture d’énergie du C.H.U. Jean Minjoz, à Besançon. En 2004, l’hôpital avait opté pour une offre au prix dumarché pour faire diminuer son poste éner- gie. Lors de la renégociation de son contrat, deux ans plus tard, les prix se sont envolés de près

de 50 %, soit 300 000 euros par an de plus que les tarifs du sec- teur régulé, selon la C.G.T. “L’urgence pour les particuliers, c’est d’attendre et de ne rien fai- re” , reprend Marc Pautot, qui incite le public à rester vigilant (voir ci-contre). “On peut sortir du tarif régulé même en restant chez E.D.F. ou G.D.F. car ces deux entreprises vont proposer des for- mules combinées gaz et électrici- té. Or, dans ces cas-là, vous sor- tez du cadre de la régulation.” Les fournisseurs d’énergie ne s’attendent de toute façon pas à un raz-de-marée des consom- mateurs vers les offres de mar- ché. Depuis 2004, seuls 16,5 % des professionnels, 800 000 sites, se sont laissés séduire par un prix demarché du gaz et de l’élec- tricité. S.D.

“Nous conseillons de n’accepter aucune offre, d’où qu’elle vienne, car ce choix est irréversible et entraînera des hausses des fac- tures d’énergie” , affirme Conso- France Franche-Comté, qui regroupe plusieurs associations de défense des consommateurs de la région. L’U.F.C.-Que Choi- sir appelle également les usages “à conserver leurs contrats actuels.”

L’ouverture du marché à l’énergie : ce qu’il faut savoir - À partir du 1 er juillet, tout foyer peut choisir de rester dans le domaine des tarifs réglementés ou accepter une offre aux prix du marché proposé par l’un des opérateurs historiques E.D.F. ou G.D.F. ou un autre fournisseur. - Une dizaine de fournisseurs d’énergie sont sur les rangs pour l’électricité : E.D.F., Poweo, Direct énergie, Altergaz, Alterna, Électrabel, Énercoop, Gaz de France et G.E.G. Source d’Éner- gies. - Le changement du domaine réglementé à la concurrence est irréversible. Si le locataire d’un appartement passe ainsi dans le secteur dérégulé, l’occupant suivant ne pourra pas par exemple demander le retour au tarif réglementé. - Pour le gaz, le secteur régulé s’arrête définitivement le 1 er juillet 2007. Tout constructeur d’une maison neuve passera automa- tiquement à la concurrence. Il pourra en revanche choisir le secteur réglementé pour l’électricité jusqu’en 2010.

Les associations pointent du doigt “les risques d’augmentation violente de prix.” “L’expérience de l’ouverture aux entreprises a démontré que le tarif réglementé est le moins oné-

300 000 euros par an de plus pour le C.H.U.

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