La Presse Bisontine 78 - Juin 2007
La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007
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PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION La seule sortante Françoise Branget veut son élection
Repères Françoise
ne-t-elle. “Cette élection, je la veux” dit- elle. Consciente de ce facteur favorable pour elle qu’est l’élec- tion large de Nicolas Sarkozy. Mais consciente aussi que la première circonscription du Doubs a souvent connu l’alter- nance, hésitant entre la droite et la gauche. Et qu’en face d’el- le, elle aura de coriaces adver- saires. Notamment féminine. J.-F.H. Branget en bref Fille et petite-fille d’immigrés ita- liens - elle le revendique haut et fort -, la députée de la premiè- re circonscription est tombée assez tard - et par hasard - en politique. Après des études de droit, interrompues faute de moyens, elle commence sa car- rière professionnelle en tant que clerc de notaire, avant de ren- contrer son mari avocat il y a trente ans. Ensemble, ils ont deuxenfantsqueFrançoiseBran- get choisit d’élever en mettant sa profession entre parenthèses. Ce n’est qu’en 1995 que, pous- sée par Claude Girard, elle finit par accepter de s’engager aux côtés deMichel Jacquemin qui briguait alors lamairie deBesan- çon. Et c’est en 2001qu’ellemet un premier pied en politique en devenant, sur la liste de Jean Rosselot, conseillèremunicipa- le d’opposition à Besançon. Depuis, elle s’affiche comme une des plus virulentes adver- saires du maire de Besançon. Et une de ses principales cibles. Parallèlement à son mandat de députée, Françoise Branget est toujours aux commandes de l’agence de gestion immobiliè- re qu’elle avait créée à Besan- çon.
Élue députée à la faveur d’une circonstance dramatique - le décès de Claude Girard dont elle était la suppléante -, Françoise Branget cherche une véritable légitimité à travers ces législatives. Elle avance son bilan.
F rançoise Branget n’est pas un animal politique. “Je ne suis pas arrivée en tant que députée par la poli- tique mais par le terrain.” Ou encore “Mon investissement politique, je l’ai bâti dans les cages d’escalier de Planoise et des 408.” Voilà comment elle se situe dans cette vie politique qui l’a prise un peu par sur- prise ce 27 mars, jour du décès de Claude Girard dont elle était la suppléante à l’Assemblée
Françoise Branget : “Je n’ai pas d’ambition personnelle en politique, je ne veux pas en faire une profession.”
Nationale. Elle est donc pro- pulsée au Parlement ex abrup- to, sans autre expérience que son rôle d’opposante quasi-sys- tématique à Jean-Louis Fous- seret dans la salle du conseil municipal. Depuis cette date, elle apprend, elle rencontre, elle reçoit, elle participe, elle veut rattraper son retard pour que cette fois-ci, ce mandat-là de député, elle le conquière seule, que ce soit sa victoire et non un fauteuil seu- lement hérité. Alors elle brandit son bilan de ces trois ans passés entre l’As- semblée et sa circonscription. Ses 16 interventions écrites ou orales à l’Assemblée, ses 242 questions écrites au gouverne- ment, ses rapports parlemen- taires sur le service militaire adapté, sur le dispositif deuxiè- me chance, sur la récupération des eaux de pluie… Ses parti- cipations aux missions d’infor- mation sur la grippe aviaire, la toxicomanie, les conditions car- cérales, le handicap ou encore la psychiatrie. Et sur le plan local, la rallonge de 10 millions d’euros qu’elle a obtenu pour la voie des Mercureaux, les 10 autres millions pour l’hôpital Minjoz, sa contribution pour étendre la zone recherche et développement du pôle des microtechniques, son million pour la maison de retraite d’Avanne. Et ses “2 000 inter- ventions en trois” pour le chô- meur de Planoise, le chef d’en- treprise ou le candidat à quelque décoration. “Et certains disent que mon bilan est vierge ?” s’éton-
PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION Deux réunions par jour Barbara Romagnan ou les convictions d’une trentenaire Elle est la benjamine de ces législatives sur le Grand Besançon. Mais malgré son jeune âge, ce n’est pas une novice en politique. C’est la figure prometteuse du P.S. bisontin.
P lanoise, mercredi 9 mai au soir. Unbrouhaha compact émerged’un local situé place de l’Europe. Au- dessus de la foule trop nombreuse pour être contenue dans la petite permanence de campagne, une silhouette fine fait taire les discussions. Barbara Roma- gnan lance officiellement sa campagne des législatives. La voix féminine est assez appuyée et le ton suffisamment engagé pour faire silence. Autour d’el- le, une petite centaine de sympathisants de gauche, ils seront ses fidèles alliés pendant cinq semaines.Autant de petites mains, indispensables, qui tous les jours iront glisser les documents de campagne dans les boîtes-à-lettres de la circons- cription, ouparticiper àun énième débat participatif. Il y a toujours les piliers - les Joseph Pinard, Pierre Rueff, etc… - mais aussi des nouveaux visages. Mais le vrai nouveau visage, c’est elle. Du haut de ses 33 ans, Barbara Roma- gnan part à la reconquête de cette pre- mière circonscription perdue il y a 5 ans par Jean-Louis Fousseret. Pourtant, la jeune brune n’est pas, malgré son âge, une nouvelle venue enpolitique. Ce n’est pas sa première élection. Avant de s’installer àBesançon en 2003,
elle vivait à Lyon. Candidate mal- heureuse aux légis- latives de 2002 contre lepoids lourd local de la droite Jean-MichelDuber- nard, elle a sauvé la face. Avec un sco- re qui était lemoins mauvais des can- didats socialistes dans la capitale des Gaules, à 27 ans à l’époque, cette ben- jamine de la poli- tique amarqué ses
du vote des militants. “Grâce à ma for- te implication et àmon travail de convic- tion auprès des gens” pense-t-elle. Depuis plusieurs semaines, elle abat son travail de candidate : deux réunions par jour, une à 18 heures, une en soi- rée. Puis trois à quatrematinée à la ren- contre des habitants dans les 96 com- munes de la circonscription. Puis du porte-à-porte. Et des rencontres avec les associations locales. Car elle sait que ce sera serré. Dans cette circonscription mi-ruralemi-urbaine, Nicolas Sarkozy a obtenu 51,88% des voix à la prési-
“Cette circonscription- là, personne ne me l’a donnée.”
dentielle. C’est la moins à droite des cinq circonscriptions du Doubs. Mais elle est à droite. Barbara Romagnan a encore 2 000voixàgrappiller pour reconquérir la majorité. “Cette cir- conscription-là, per- sonne ne me l’a don- née” dit-elle. Après avoir étédésignée can- didate par le P.S., elle compte bien la conquérir. Et s’y consacrer à fond. “Le député de la Nation est aussi làpour repré- senter son territoire. C’est un travail à plein-temps, on n’a pas le temps de faire autre chose. C’est une question de respect minimumvis-à-vis de ses concitoyens” com- mente cette partisa- ne dumandat unique parlementaire.
premiers points. À Lyon, elle occupe à cette époque le poste d’adjointe aumai- re du 7ème arrondissement, chargée du logement. Elle démissionne de cette fonc- tion en 2003 et rejoint Besançon, “pour raisons amoureuses” dit-elle. Dès son arrivée en Franche-Comté, elle s’inscrit à la sectionP.S. locale. Elle sera désignée candidate aux législatives après une âpre bataille interne avec les ténors locauxduP.S. -Marie-GuiteDufay, Denis Baud, Vincent Fuster… Elle devance- ra de trois petites voix ce dernier de lors
Repères Barbara Romagnan en bref
Barbara Romagnan : “J’attends les autres candidats avec impatience, sans le moindre complexe.”
Cette militante de gauche est née à Annecy il y a 33 ans. Elle a passé les pre- mières années de son enfance en Algérie aux côtés de ses parents ensei- gnants. Cette adepte de l’athlétisme est ensuite partie à Lyon pour des études de sciences politiques, jusqu’à la thèse. À Lyon, elle est ensuite enseignante à sciences-po et à la faculté de droit, puis travaille à l’agence nationale de l’amélioration des conditions de travail (A.N.A.C.T.) avant de revenir à Besan- çon où elle exerce désormais la profession d’enseignante de philosophie au lycée de Dannemarie-sur-Crète et de sciences médico-sociales au lycée Saint- Jean. Elle fait également partie du conseil national du Parti Socialiste.
J.-F.H.
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