La Presse Bisontine 77 - Mai 2007

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En 1955, les enfants du quartier découvraient leur nouvel environnement.

Le quartier, proche des voies de chemin de fer, a été édifié sur des terrains achetés à la S.N.C.F. “Il n’y avait pas de chemin d’accès, pas de transport en com- mun qui desservait le secteur, il fallait se débrouiller. À l’époque, il n’y avait que quatre propriétaires de voi- tures” ajoute M me Coquard. Chamforgeron n’était pour- tant pas coupé du monde. “Trois boulangers passaient tous les jours, plus un crémier et un marchand de légumes avec leur camion. Nous ne pouvions pas nous déplacer, c’étaient donc les commerçants qui venaient à nous.” Les terrains vagues entourant ce jeune quartier étaient autant de terrains d’aventures pour les nombreux enfants. “Tout cela a soudé les enfants d’une façon extraordinaire. Nous étions un vrai petit village.” La cohésion sociale était également assurée par la paroisse Saint-Joseph que tous les enfants fréquen- taient. “Nous étions sous la responsabilité de l’abbé Patingre. C’est lui qui avait construit l’église Saint- Joseph avec les prisonniers de la Butte. L’été, l’abbé emmenait tous les enfants en colonie à Bians-les-Usiers dans le Haut-Doubs” explique Monique Mourey. “La paroisse, c’était un peu lamaison de quartier de l’époque” enchaîne Monique Coquard. Une année, 160 gamins ont fait leur communion à Saint-Joseph. Champfor- geron a vécu aussi l’arrivée de la télévision. Seules trois familles avaient acheté cette drôle de lucarne devant laquelle s’entassaient des dizaines d’enfants. Cinquante-deux ans plus tard, que reste-t-il de cette ambiance singulière ? Un esprit avant tout. Car l’es-

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Hiver 1967 au quartier Champforgeron.

La proximité des voies de chemin de fer était un terrain de jeu idéal.

Les enfants des familles posaient pour la postérité.

Les abords des immeubles n’étaient pas encore aménagés.

prit Champforgeron existe toujours aux dires de tous ses anciens habitants. Signe d’une ambiance qui a perduré, la copropriété est toujours autogérée par ses habitants. Aucun syndic extérieur ne met son nez dans les affaires de Champforgeron. Et les copro- priétaires ne s’en plaignent pas. Tous les anciens habitants ont commémoré dignement ces souvenirs impérissables lors d’une journée festi- ve organisée le 24 mars dernier. “Une journée de rêve, d’embrassades et de souvenirs émouvants” pourMonique Mourey, co-organisatrice de cette journée, et nostal- gique de cette époque défi- nitivement révolue. J.-F.H.

L’école de la Butte, version filles.

Beaucoup de familles nombreuses dans ces nouveaux bâtiments.

École de garçons.