La Presse Bisontine 75 - Mars 2007

BESANÇON

Presse Bisontine n°75 - Mars 2007

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Humour L’humoriste franc- comtois Thierry Mouette jouera son One-man-show “Que du bonheur” le 6 avril prochain à 21 heures, salle Battant à Besan- çon. Peinture La peintre Colette Sala expose ses œuvres du 16 mars au 7 avril à la gale- rie Cimaise du 10, rue de la Préfecture à Besançon. Essence Depuis le 2 janvier, un site internet permet de compa- rer, depuis chez soi, les tarifs du carbu- rant dans les sta- tions services, avant de se rendre à la pompe. Pour Besançon, ça marche bien sûr, à condition de taper le nom de notre vil- le sans sa cédille. Résultat, les prix s’affichent pour 10 stations. À décou- vrir sur www.prix- carburants.gouv.fr EN BREF

PATRIMOINE Presque toutes les portes détruites Au temps où on démolissait pour faire passer le progrès La préservation du patrimoine, mise en avant actuellement par la candidaturee du réseau Vauban à l’Unesco, n’a pas toujours été la priorité des élus bisontins. Petite revue d’effectif de ces joyaux architecturaux victimes de la modernité.

La spectaculaire destruction de la porte Battant en 1956 décidée par le jeune maire Jean Minjoz, a suscité un vif mouvement de protestation.

du patrimoine prend forme. Les remparts de Besançon ont eux aus- si étémenacés dans l’entre-deux-guerres. “Quand on a créé l’avenue Siffert, on pensait carrément détruire tous les rem- parts des glacis. C’est l’action d’une jour- naliste pionnière, Suzanne Peuteuil, qui a sauvé les remparts grâce à une mobi- lisation d’envergure nationale. Les rem- parts devaient être détruits, il fallait “nettoyer” la ville.” Mais c’est à la fin du XIX ème siècle que la ville, comme d’autres, veut s’ouvrir “au nom de l’hygiène.” Les demeures les plus anciennes de Besançon feront alors les frais de ce mouvement : les maisons à colombages qui bordent l’ac- tuel quai de Strasbourg, ancien quar- tier des tanneurs, seront rasées sous Napoléon III. Plus tard encore, d’autres symboles n’échapperont pas au mouvement. Par- mi eux, la caserne Saint-Pierre qui fai- sait face à l’actuelle médiathèque Pier- re Bayle. Dans les années soixante-dix, le maire Jean Minjoz avait émis le sou- hait de construire un centre commer- cial ultramoderne. Sans état d’âme, les beaux bâtiments de la caserne sont mis à terre pour édifier le centre Saint-Pier- re dont la modernité aura fait long feu. Un peu plus tôt, en 1969, le même Jean Minjoz avait ordonné la démolition des

thermes de Besançon, remplacé par la tour “moderne” de l’actuel hôtel Mer- cure. Enfin, “il y a eu aussi de grandes sai- gnées dans les années cinquante et soixan- te” note Lionel Estavoyer. Symbole ulti- me de ce manque de clairvoyance : la démolition spectaculaire de la porte Battant qui avait été construite sous Napoléon III sur les hauteurs du quar- tier. On se disait alors que les princi- paux flux de la circulation automobile allaient passer par là. Il n’en a jamais rien été. Et c’est encore Jean Minjoz, qui au milieu des années cinquante, a ordonné le travail des bulldozers. Les anciens Bisontins s’en souviennent enco- re. Une anecdote raconte que, prévenu par quelques Bisontins, le ministère des Beaux-arts avait voulu empêcher la destruction de la porte Battant. Mais le télégramme de Paris est arrivé trop tard. Les pelleteuses avaient déjà enta- mé leur travail. Malgré toutes ces pertes, Besançon res- te aujourd’hui une des villes les plus préservées de France. Plus de 200 édi- fices sont classés ou inscrits à l’inven- taire des monuments historiques. C’est une des densités les plus fortes des villes françaises. J.-F.H.

L a Porte Noire, témoin majeur de l’Antiquité bisontine, a été sau- vée de justesse de la destruction ! Sous l’Empire, il y a près de deux cents ans, on parlait très sérieusement de la démolir. Tout comme la partie his- torique de l’hôtel de ville de Besançon édifiée au début du XVI ème siècle a failli ne jamais résister aux assauts des par- tisans du progrès. “Pour la Porte Noi- re, ce sont quelques amateurs bisontins d’archéologie et de folklore qui, au début du XIX ème siècle, se sont directement adressés au préfet du Doubs. C’est grâ- ce à leur intervention pressante que le préfet a fini par interdire de toucher à

tiques a été le sort réservé aux portes qui marquaient les entrées de la ville. “La tentation des édiles successifs, notam- ment au XX ème siècle, aura été de faire tomber ces portes car il fallait ouvrir la ville au progrès. Surtout de la fin du XIX ème siècle à l’entre-deux-guerres. C’était l’époque de Besançon-les-Bains, la vil- le était un but d’excursion avec les lignes de chemin de fer P.L.M. Il fallait qu’el- le soit accessible. Entre 1880 et 1930, on fait tout tomber” constate l’historien. Sur la route de Lyon, ce sont les jolies portes de Malpas et Notre-Dame - la première est médiévale, l’autre l’œuvre de Vauban - qui sont démolies. Dans le secteur de l’avenue Siffert, la porte d’Arènes et la porte de Charmont subis- sent le même sort. “La seule entrée de ville préservée est la route de Pontarlier avec la conservation de la porte taillé” ajoute le spécialiste. La porte Rivotte, une des plus emblé- matiques de la ville construite sous Charles-Quint dans la première moitié du XVI ème siècle, a été sauvée in extre- mis grâce à une vaste campagne de mobilisation d’associations bisontines à la fin du XIX ème siècle. La conscience

la Porte Noire” raconte Lionel Esta- voyer, chargé de mission auprès du maire de Besançon pour le patrimoine. Plus près de nous, le palais Granvel- le, autre joyau actuel du patri- moine bisontin, a échappé de peu à la démolition dans les années 1900. C’est pourtant un grand architecte local, Maurice Boutte- rin, qui avait plan- ché sur un projet d’installation des musées de Besan- çon dans l’encein- te du palais. “Dans son projet, il ne voulait garder du palais que la faça- de et la cour.” Hélas, d’autres joyaux n’ont pas échappé au rou- leau compresseur. Un des exemples les plus embléma-

La porte Rivotte a été sauvée in extremis .

Après l’incendie

Intermarché Blum : réouverture à l’automne

L’ enquête menée par la police judiciaire suite à l’incendie du magasin Intermarché de l’avenue Blum le 10 décembre dernier, s’oriente vers la thèse acci- dentelle. Selon les pre- miers éléments, ce serait dû à “une micro-fuite sur une bouteille de gaz qui aurait pris feu avec une étincelle. Il n’y a pas eu d’effraction.” Ce n’est donc

pas un second incendie criminel, comme Inter- marché en avait connu un il y a deux ans. Malgré la fermeture provi- soire de la grande surface depuis deux mois, les 28 salariés de l’enseigne continuent à être rémuné- rés grâce à l’assurance perte d’exploitation. “L’as- surance couvre les salaires jusqu’au redémarrage de l’activité” affirme Jean-

François Robelot, adminis- trateur du site. “Nous avons déposé il y a un mois un permis de démo- lir. Dans la foulée, nous déposerons un nouveau permis de construire. Il faut compter encore six à sept mois avant de pouvoir rouvrir le magasin. De toute façon, ce ne sera pas avant le mois de sep- tembre” ajoute le respon- sable.

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