La Presse Bisontine 75 - Mars 2007

BESANÇON

Presse Bisontine n°75 - Mars 2007

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PLANOISE

HUMANITAIRE Unmédecin gagne 100 euros par mois Le sacerdoce de deux médecins bisontins Deux médecins de la clinique Saint-Vincent partent régulière- ment en Afrique pour soigner les jeunes filles victimes d’exci- sion. Le docteur Bernard Bouffier vient de repartir en “mission”. “E lle cherchait désespérément quel Dieu a pu

Rénovation du quartier Le nouveau visage de Planoise Depuis 2001, les services urbanismes de la mairie planchent sur le Pro- gramme de Renouvellement Urbain (P.R.U.) du quartier Planoise. Une som- me colossale de chantiers, entamée en 2001, et qui devrait s’achever défi- nitivement vers l’année 2020. Revu du PRU, en quelques points essentiels.

Dès l’automne 2007, le Pôle

tricale africaine) depuis 1995, il vient de reprendre son bâton de pèlerin. Le 10 février, il s’est envolé pour la Gui- née où il passe deux semaines en com- pagnie d’urologues africains qu’il for- me à cette difficile tâche chirurgicale. “En quinze jours, j’opérerai environ une trentaine de jeunes filles dans les secteurs de Conakry, la capitale, et de Kissidougou. Par ailleurs, nous avons d’autres projets au Burkina-Faso, en Côte-d’Ivoire, au Liberia et au Soudan. Nous nous attachons à former des méde- cins sur place mais les conditions sont évidemment très compliquées. Unméde- cin dans cette partie de l’Afrique sub- saharienne, touche environ 100 euros par mois.” En onze ans de mission, l’A.F.O.A. a traité 734 dossiers et opéré 1 140 jeunes femmes africaines (76 % d’entre elles en guérissent totalement). Une gout- te d’eau sur les 2 millions de femmes en attente. Mais une nouvelle vie pour celles qui sont passées entre les mains des médecins bisontins. Et certaine- ment une belle fierté pour les docteurs Darcq et Bouffier qui quittent régu- lièrement le confort de la leur cabinet bisontin pour la dure réalité sanitai- re du continent africain. J.-F.H.

rendre l’excision obliga- toire. Forcément, elle ne le trouvait pas…” Cette réflexion trône en bonne place dans le cabinet du docteur Bernard Bouffier, à la clinique Saint-Vin- cent de Besançon. EnAfrique, l’excision cau- se la mort de 600 bébés sur 100 000 naissances, contre moins de 1 décès sur 100 000 en France. Énorme et insupportable aux yeux de l’urologue bisontin Bernard Bouffier et de son collègue Étien- ne Darcq. Et quand les

d’animation de Planoise, maison de quartier et média- thèque, sera enfin achevé.

En quinze jours, j’opérerai une trentaine de jeunes filles.”

Un budget prévisionnel de 88 millions d’euros

Déconstructions, reconstructions et réhabilitations Question habitation, l’un des axes de travail les plus importants, “nous allons procéder à des déconstructions ciblées, permettant de recomposer l’espace” dixit Michel Loyat. En effet, Planoise regroupe une concentration de loge- ments sociaux, soit près de 80 % du parc locatif de la ville. Près de 350 de ces logements, sur les 6 500 existants dans le quartier, seront donc démo- lis : aux 2, 4 et 6 avenue Ile-de-Fran- ce et aux 1, 3, 5, 9 et 11 de la rue de Cologne. Un sort déjà réservé au Tri- pode, qui devrait se changer, dès jan- vier 2008, enune cinquantaine de nou- veaux logements et 4 000mètres carrés de locaux d’activités. Mais une fois les immeubles gêneurs mis à terre, le quartier ne restera pas un champ de ruines. Une trentaine de logements sociaux seront ensuite reconstruits à Planoise : le reste des fameux 350 tombés prendront place dans d’autres secteurs duGrandBesan- çon. “Il s’agit de procéder, au travers de cette action, à la diversification et la dé-densification de Planoise” pré- cise l’adjoint à l’urbanisme. En plus de cette grosse opération, des travaux de réhabilitations diverses seront entrepris sur 1 700 autres loge- ments. Quelques petits exemples, par- mi d’autres. Aux alentours de la rue du Luxembourg, les habitations ont déjà été transformées en bureaux. Et courant 2007, l’îlot de la rue VanGogh devrait être “résidentialisé , selon Éric Chalas. Il s’agit de valoriser le terrain autour de l’immeuble, dans un état d’esprit type résidence privée. Cela pas- sera par des changements paysagers, comme quelques bancs, des haies bien taillées…” Place aux piétons Marcher tranquillement le long des rues, sans se faire écraser. Le rêve de tout citadin-piéton prendra corps petit à petit sur Planoise. “L’espace public sera aménagé, enaccompagnement des travaux, pourmieux relier les sous-par- ties du quartier” raconteMichel Loyat. Un exemple, près du site du Tripode

où plus de 15 000 voitures défilent chaque jour. “Cela fait un peu rocade” constate l’adjoint à l’urbanisme. L’idée serait donc de “démonter la pas- serelle et de créer un souterrain pour les voitures, sous le boulevard Allen- de, reliant le Tripode au parking Cas- sin” explique le directeur de projets du P.R.U. Le dessus deviendrait donc essentiellement piétonnier, avec, bien sûr, les voies de dessertes automobiles nécessaires.Et il en sera ainsi pour chaque chantier d’habitation : l’espa- ce public autour sera systématique- ment revu pour permettre une “réou- verture” aux piétons. Ainsi, la Z.A.C. de Cassin, vers la rue Russel sera très probablement “désenclavée, pour une meilleure lisibilité, en débâtissant notamment certains immeubles, afin de permettre une ouverture de la pla- ce de l’Europe vers la rue Russel” explique Éric Chalas. Mais pour l’ins- tant, l’étude est encore en cours. Le renouveau des commerces “L’offre commerciale et de service doit au minimum rester telle quelle, voi- re être étoffée.” Pour Michel Loyat, il ne s’agit pas là de créer des emplois, mais plutôt de “conserver un cadre de vie agréable. Certains commerces ont un rôle social important, comme les boulangeries, les brasseries…” L’accent sera mis plus particulière- ment sur le Centre Commercial des Époisses, “un peu en perte de vites- se aujourd’hui.” Éric Chalas ajou- te : “Il s’agit d’une subvention de la mairie aux commerçants du Centre. Celle-ci permettra un ravalement de façades, ainsi que des travaux, à défi- nir, sur la sécurisation du lieu.” De même, le marché de ce site devrait pouvoir “accueillir les étalages dans de meilleures conditions, et ce, avant la fin de l’année civile. La topogra- phie du lieu sera modifiée, afin d’ef- facer la différence de niveau créée par la marche. De même, le revête- ment en bitume sera remplacé par des dalles de gravillons lavés, et l’on ajoutera quelques prises d’eau et d’électricité pour les commerçants du marché.” J.C.

Qui dit travaux de réhabilitation, dit argent en tout premier lieu. Pour Pla- noise, le budget prévisionnel est chif- fré à 88 millions d’euros. “Mais d’ici 6mois, il sera revu et ré-affiné explique Éric Chalas, directeur de projet du ProgrammedeRenouvellementUrbain. Vraisemblablement à la hausse. La partie la plus lourde concerne, en tout cas, les logements, avec 41 millions pour les reconstructions et 18millions pour les réhabilitations.” Et cet argent provient d’une part de partenaires, comme les bailleurs sociaux (54 millions), et d’autre part, de tous les acteurs de la vie publique : la mairie (5 à 6 millions), la Commu- nauté d’agglomération (1 million), le Département (2 millions), la Région (3 millions), la Caisse des dépôts (248 000) et l’Agence nationale de réno- vation urbaine (21 millions). Renforcer les fondations, comme pour un château de cartes. Un des aspects essentiels du P.R.U. consiste à souli- gner un peu plus le principal atout du quartier : les équipements publics. Pour Michel Loyat, adjoint à l’urba- nisme, “cela passera par le réaména- gement du parc urbain de Cassin, ou encore la construction d’un pôle d’ani- mation, qui irriguera tous les habi- tants.” Et ce fameux bâtiment, situé avenue Ile-de-France, est déjà bien avancé. “Si tout se passe bien, il sera achevé en automne 2007, pour un bud- get d’environ 5millions d’euros” racon- te Éric Chalas. “Mais il faudra ensui- te aménager l’espace public autour.” De même, le parc de Cassin devrait être “complété et réorganisé” , dès le printemps 2007. “C’est un chantier d’environ un an” précise Éric Chalas. “Le parc ne sera pas modifié sur le fond, mais aménagé autour d’un axe thématique, le traversant, de Cassin à la colline. Le long, on pourra trou- ver de petits supports explicatifs, sur la flore par exemple.” Développer les équipements publics

femmes ne décèdent pas, elles souf- frent souvent d’horribles mutilations - les fistules obstétricales - qui entraî- nent un véritable rejet social en plus de graves problèmes d’incontinence. “Le nombre de femmes souffrant de fis- tules est estimé à 2 millions sur le conti- nent africain” indique Bernard Bouf- fier. Membre actif de l’association françai- se A.F.O.A. (association fistule obsté-

Des informations sur le formidable travail des médecins bisontins sont consultables sur www.afoa- humanitaire. com

Planoise, vue de haut, au futur : en rouge les équipements publics, en rose les locaux d’activité écono- mique et en bleu les programmes de logements. (attention, les formes des bâtiments colorisés ne sont pas les formes définitives).

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