La Presse Bisontine 75 - Mars 2007

Presse Bisontine n°75 - Mars 2007

DOSSIER

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DOSSIERS

Dans les couloirs de la mairie Ils constituent la garde rapprochée du maire

Discrets, les membres du cabinet sont les conseillers les plus proches du maire de Besançon. C’est dans les couloirs feutrés du cabinet que se joue une bonne partie de la vie municipale. Qui sont ces personnages de l’ombre ?

Didier Sikkink, le Monsieur économie

I l est l’un des trois conseillers tech- niques du maire qui lui a confié les dossiers relatifs au sport, au tourisme, à l’enseignement supérieur, au commerce et au développement économique. L’économie est la vraie spécialité de ce quarantenaire issu du milieu de l’entreprise. Il se défi- nit lui-même comme “un débrous- sailleur de terrain.” Et une fois les décisions politiques prises, “on est chargé de porter les dossiers auprès des services pour que la grande machi- ne administrative engage le boulot.” Un circuit lourd mais qui est “le prix de la démocratie” selon lui. Membre du bureau de la section P.S. de Besançon - mais ce n’est pas une condition impérative pour entrer au cabinet du maire -, Didier Sikkink est arrivé aux côtés de Jean-Louis Fous- seret en avril 2005. Il venait de Rioz où il dirigeait une société d’équipe- ment pour les piscines publiques. Son passé de chef d’entreprise est selon lui tout à fait compatible dans cette mairie de gauche. “On peut être socia- liste et libéral à la fois. Pour pouvoir faire du social, il faut bien gagner de l’argent” avance-t-il.

Éric Anguenot, son directeur de cabinet

listes, verts, alternatifs rouges et verts, communistes et société civile. “Le sou- ci de cohésion est un travail quotidien” avoue-t-il. Ce qu’il pense du maire : “Jean-Louis Fousseret aime ça, il vit de ça, il se nourrit de cette activité de mai- re de Besançon. D’ailleurs, ça se voit, les gens sentent bien qu’il a ce goût des autres. Pourtant, au départ, mises à part les valeurs familiales qu’il a reçues, rien ne prédestinait un technicien infor- matique à devenir maire de Besançon, une ville plutôt intello. C’est donc un homme qui ne doit rien à d’autres que lui. Il lui a d’ailleurs fallu plus d’efforts que s’il était issu du sérail. Et aujour- d’hui, sur les gros enjeux, il a réussi à remettre Besançon au niveau d’une capi- tale régionale.” Sinon, “Jean-Louis Fous- seret est un grand impatient, poursuit ÉricAnguenot. Il ne supporte pas qu’on lui réponde qu’il faudra un mois pour régler tel problème. Son défaut : il est hyper-perfectionniste. C’est une forme d’idéalisme aussi.” Pour résumer son patron, Éric Angue- not a cette formule : “Il peut être à la fois P.D.G., contremaître et ouvrier spé- cialisé selon les dossiers qu’il traite.” Enfin, “le maire sait être enthousiaste et il sait enthousiasmer.”

a un souci, il ne va pas voir son député ou son conseiller général, il s’adresse à lamairie.” Malgré le fait qu’ÉricAngue- not soit un travailleur de l’ombre, il avoue “tout se prendre en pleine face.” Mais cette posture lui plaît. ÉricAnguenot connaît Jean-Louis Fous- seret depuis son plus jeune âge. Le futur maire passait régulièrement chez les grands-parents d’Éric Anguenot àGevre- sin où le jeune homme né en 1965 pas- sait ses vacances. Éric Anguenot est entré au P.S. en 1986, à 21 ans. Il a sui- vi un cursus d’économie monétaire à la Sorbonne jusqu’à la thèse, avant de rejoindre Pierre Moscovici dont il a été l’attaché parlementaire de 1994 à 2002. En 2001, il est contacté par M. Fous- seret : “Si un jour tu veux revenir à Besançon, j’aurai une place pour toi” lui dit-il alors. Il rejoint le cabinet du mai- re en juillet 2002. Une des missions que s’est assignée Éric Anguenot dès son arrivée en 2002 a été de “sécuriser le maire” suite à un début de mandat oùM. Fousseret a été plutôt malmené. “Comme un funam- bule, il a un filet sous lui. Nous, nous tissons ce filet au cas où il tomberait” commente le “dircab”. Le directeur de cabinet a également eu un grand rôle dans la cohésion de la majorité municipale, large éventail des tendances politiques de gauche : socia-

Ce qu’il pense du maire : “C’est très facile de travailler au cabi- net du maire pour autant qu’on ait compris qu’il faut une certaine abné- gation de soi. Pour autant, nous ne sommes pas corvéables à merci, Jean- Louis Fousseret est un vrai socialis- te. Même s’il a ses exigences, il n’est pas non plus un homme caractériel ou capricieux. Le plus difficile peut- être avec lui, c’est quand on est sur un travail de fond, il peut nous déranger pour traiter le sujet tout de suite, sans délai.” connaît sur le bout des doigts les arcanes d’un cabinet. L’essentiel de son temps, elle le passe à composer l’agenda du maire, à caler ses rendez- vous, à gérer l’imprévu aussi. “Je veille à ce qu’il puisse assumer pleinement sa fonction tout en lui préservant du temps pour caler des éventuels impré- vus” dit-elle. Un exercice “d’équilibre parfait” auquel elle est astreinte tous les jours. Un savant mélange de “jon- glage et de subtilité” dans lequel Fran- çoise Parra excelle. Ce qu’elle pense du maire : “C’est quelqu’un de très humain, atten- tif. Et tout à fait capable de se mettre à la hauteur de tout le monde, de par- tager des choses simples, avec nous, y compris les rigolades. Il me dit sou- vent : “Françoise, a-t-on bien remer- cié untel, n’a-t-on pas oublié de faire ceci ?” J’ai trouvé ici une vraie mai- son avoue M me Parra. Le défaut du maire, c’est qu’il veut faire trop de choses à la fois et les journées sont par- fois trop courtes.” La secrétaire par- ticulière estime aussi que Jean-Louis Fousseret est “au fur et à mesure du mandat, désangoissé et déstressé. Il a acquis une vraie assurance” dit-elle. Mireille Tilagone est désormais la conseillère dumaire de Besançon pour les questions sociales. Mais aussi pour tout ce qui relève de l’éducation et la petite enfance, la voirie et la lutte contre les discriminations. “J’ai un rôle d’alerte dit-elle. C’est à moi de lui dire quand des quartiers vont bien ou moins bien.” Son travail “demande énormément de disponibilité, j’y mets toutes mes tripes” assure-t-elle. Ce qu’elle pense du maire : “C’est un homme super simple, proche, humain. Bourré d’énergie. Il faut vrai- ment avoir la pêche pour le suivre. Je suis toujours aussi enthousiaste car il sait nous faire confiance. C’est aus- si ce qui nous motive.” Didier Sikkink a dirigé plusieurs sociétés avant de rejoindre Jean-Louis Fousseret. reconstruction de lamaison de la Gret- te suite à son incendie.

I l aime se définir comme un Colbert, le discret conseiller. “Je ne suis pas un papillon, je n’ai pas besoin de lumière pour vivre” dit Éric Anguenot. À son poste, il faut savoir faire le grand écart permanent. Si on appliquait son métier au secteur hospitalier, il serait à la fois responsable du service des urgences et d’un laboratoire de recherche. Dans son bureau qui jouxte celui du maire, point de planning, pas d’agen- da surchargé. Son emploi du temps, il le remplit au fil de la journée. “Je dois gérer les détresses, les problèmes, les simples demandes. Quand un Bisontin

Françoise Parra, secrétaire particulière

CHAMPIONNAT DE FRANCE

Françoise Parra : “Je suis heureuse au travail.”

D epuis août 2001, elle est pré- sente aux côtés du maire de Besançon en tant que secrétai- re particulière. Rien de l’agenda du maire n’échappe à cette femme dis- crète et chaleureuse qui a officié, en des temps plus anciens, au secréta- riat de préfecture puis à celui de Jean- François Humbert à la Région. Elle Mireille Tilagone, “l’oreille” des quartiers bisontins J ean-Louis Fousseret est venu chercher cette collaboratrice dans les quartiers pour sa vision du terrain. Jusqu’en août 2004, elle était

NATIONALE 1 MASCULIN

GYMNASE DES MONTBOUCONS

ESBM - VALENCE Samedi 10 mars 2007 à 20h15

Avec le soutien de :

ESBM - MONTPELIER Dimanche 25 mars à 20h15

Avec le soutien de :

responsable de la maison de quartier de la Grette. Cette travailleuse sociale qui venait des quar- tiers de Dole est arri- vée à Besançon en 1999, au centre social de la Grette qui a fusionné deux ans plus tard avec les maisons de quar- tiers. C’est elle notamment qui a mené le projet de

ESBM - St GRATIEN SANNOIS Samedi 14 avril 2007 à 20h15

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