La Presse Bisontine 75 - Mars 2007

Presse Bisontine n°75 - Mars 2007

DOSSIER

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19 h 25 : Jean-Louis Fousseret laisse à son adjoint à la culture le soin de ter- miner le petit cocktail. Juste le temps d’être interpellé par un Bisontin dans la rue - “Je vous avais écrit, vous ne m’avez jamais répondu !” - et le maire reprend le volant de sa voiture direc- tion la rue de Vesoul. Moment de recueillement au funérariumpour une visite de courtoisie, avant de redes- cendre dans son bureau de maire où l’attendent ses prochains interlocuteurs pour la dernière réunion de la journée. Thème de la rencontre : les futurs cor- respondants de nuit et le contrat local de prévention et de sécurité. Les collaborateurs présents - cabinet,

police municipale, adjoint - sont clairs et précis, le maire n’a visiblement pas envie de s’éterniser sur la question. Sur France 2, à 20 h 30, le J.T. se ter- mine par un sujet consacré à Vauban et Besançon. Le maire interrompt la réunion, regarde le sujet. On parle enfin de Besançon sur les télés natio- nales… Il jubile. Jean-Louis Fousseret restera sur cet- te dernière impression de la journée. Il quitte ses derniers hôtes et reprend le volant de sa voiture pour regagner son domicile de Saint-Ferjeux. Il est 21 heures. Aujourd’hui, malgré les apparences, la journée aura été plu- tôt tranquille selon le maire… J.-F.H.

20 heures : dernière réunion consacrée à la sécurité.

rectrice du musée.

INTERVIEW Les priorités du maire Jean-Louis Fousseret : “Je veux que Besançon devienne une capitale économique” Le maire de Besançon qui a lâché toute idée de reprendre des mandats natio- naux, veut s’investir à 100 % pour la ville et l’agglomération. Ce qui ne l’em- pêche pas d’avoir un avis sur l’actualité politique nationale.

J.-L.F. : Une élection présidentielle ne se joue jamais avant le mois de mars. D’un autre côté, Sarkozy fait peur à beau- coup de monde. Et si on tire à boulets rouges sur Ségolène, c’est certainement parce qu’elle inquiète certains. J’ai d’ailleurs invité Ségolène Royal à venir à Besançon pour présenter son programme. L.P.B. : Nicolas Sarkozy a pourtant des résultats plutôt flatteurs dans le cadre notamment de la lutte contre les accidents ou contre la délin- quance ? J.-L.F. : Sarkozy n’a rien réglé enmatière d’insécurité et il ne s’est pas gêné pour manipuler les statistiques : on l’a notam- ment vu pour le nombre de voitures incendiées en début d’année. Sur Besançon, le résultat de la politique Sarkozy, c’est qu’on a perdu une quarantaine d’uniformes dans les effectifs de la Police Nationale à Besançon, qui fait d’ailleurs un travail remarquable. L.P.B. : Vous impliquerez-vous aussi pour soutenir les deux candidates locales - Barbara Romagnan et Marie-Marguerite Dufay - aux législa- tives de juin ? J.-L.F. : Naturellement, je serai derrière elles pour qu’elles gagnent toutes les deux. Même si je pense que ce ne sera pas facile. L.P.B. : Et vous, êtes-vous déjà en campagne pour les municipales de l’année prochaine ? J.-L.F. : Je le suis toujours, dans le sens où être en campagne signifie aller à la rencontre des gens et de leurs problèmes. J’applique le principe de Robert Schwint qui disait que la campagne commençait dès le lendemain de son élection. Mais la campagne pour moi, ce n’est pas que de serrer des mains, c’est de faire son boulot. Et comme j’ai de l’ambition pour Besançon, je ne manque pas de travail.. Propos recueillis par J.-F.H.

Jean-Louis Fousseret sera candidat à sa propre succession à la mairie de Besançon en 2008.

L a Presse Bisontine :Vous annoncez depuis plusieurs mois ne plus vouloir vous consacrer qu’à la ville de Besançon et à son agglo- mération. Vous n’avez pas d’autres ambitions politiques, au Sénat par exemple ? Jean-Louis Fousseret : J’ai dit clairement que je me concentre désormais à ma mairie et à l’agglomération. Je n’ai pas d’autres ambitions que de bien faire ce travail-là. Avec mon équipe, nous avons pris nos marques, les dossiers avancent bien, beaucoup de projets sont en train de se concrétiser. Le Sénat, je n’y ai jamais réfléchi. J’ai déjà largement de quoi faire ici et je veux aussi pouvoir toujours me promener dans la ville pour écouter les gens et leurs problèmes. Quand on est entre deux T.G.V. et lamairie, ce n’est pas suffisant pour bien faire. L.P.B. : Quelle est la grande priorité de cette dernière année de mandat et d’un éventuel deuxième mandat ? J.-L.F. : Sans conteste, le développement économique et la qualité de vie. Tout découlera d’un tissu économique fort : le logement, le cadre de vie…Le développement économique, c’est une passion pour moi et une nécessité pour notre sec- teur. Car ce qui inquiète le plus les gens, ce sont toujours les questions d’emploi. Mon slogan “un toit, un emploi” res- te plus que jamais d’actualité. Je veux que dans les années à venir, Besançon devienne une capitale du développement économique. L.P.B. : À propos d’emploi, la zone Témis semble enfin décoller. Mais peut-on espérer un jour voir un grand groupe s’installer à Besançon avec plusieurs centaines d’emplois ? J.-L.F. : Ne nous voilons pas la face : il n’y aura pas demain une usine qui s’installera à Besançon avec 2 000 ou 3 000 emplois à la clé. Ce serait hypocrite de le laisser croire car

tout le monde sait qu’en cette période de délocalisation, les activités de production comme celles-là se font de moins en moins en France. En revanche, des entreprises à gros poten- tiels s’implantent à Besançon : Sophysa, leader mondial des valves de cerveau, prévoit à court terme des centaines d’em- plois, Parkéon fabrique à Besançon 70 % des horodateurs du monde, E.C.E. a quitté Niort pour s’installer à Besançon où des dizaines de salariés travaillent. D’autres entreprises viennent de Troyes, de Paris ou d’Alsace parce qu’elles y trouvent toutes les conditions pour se développer. Bien enten- du que si demain, j’ai une demande d’une très grande entre- prise, nous saurons l’accueillir. Mais il faut arrêter de tirer contre son camp, arrêter de se tirer une balle dans le pied, arrêter de dire qu’à Besançon on est mois bon qu’ailleurs. Ce n’est pas vrai. Récemment, un chef d’entreprise m’a dit : “Nous avons hésité entre Besançon et Sophia-Antipolis. Dans un cas, nous avions le soleil et le chant des cigales, dans l’autre, nous avions des gens qui aiment travailler.” L.P.B. : Sur un autre registre, vous qui souteniez Dominique Strauss- Kahn, n’êtes-vous pas amer de devoir être derrière Ségolène Royal ? J.-L.F. : J’ai toujours beaucoup d’amitié pour D.S.K. mais Ségolène a été désignée de manière la plus démocratique, je n’ai aucune arrière-pensée vis-à-vis d’elle. Je n’étais ni strauss-kahnien ni ségoléniste, je me positionne en simple militant socialiste qui veut que la gauche revienne au pou- voir avec des propositions concrètes. Notre objectif à tous aujourd’hui est de battre Sarkozy. Je m’investirai totale- ment pour que la gauche gagne la présidentielle. Je vais d’ailleurs passer du temps à cela.

L.P.B. : Les faux pas de Ségolène Royal ne vous font pas peur ?

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