La Presse Bisontine 75 - Mars 2007

DOSSIER

Presse Bisontine n°75 - Mars 2007

11 JEAN-LOUIS FOUSSERET À CŒUR OUVERT

Accusé des pires maux ou alors hissé sur un piédestal, le personnel politique est presque toujours décrit à travers le prisme déformant de fugaces instants médiatiques. Le monde du tout images n’a fait que renforcer les a priori qui circulent sur les élus : “tous pourris” ou intouchables. Pour humaniser une fonction qu’on a trop souvent élevée au rang de mythe et tenter de trouver un juste équilibre, La Presse Bisontine a choisi de montrer ce qu’on tronque trop souvent : la réalité d’un élu de proximité. Qui mieux que le maire représente aux yeux de la population l’élu de référence ? Nous avons donc choisi de suivre Jean-Louis Fousseret dans son quotidien. Sans détours, en toute transparence mais sans complaisance, La Presse Bisontine lève le voile sur la vraie vie d’un élu de proximité. Ce dossier est aussi l’occasion de percer la cuirasse de l’animal politique pour lever le voile sur Jean-Louis Fousseret, l’homme.

REPORTAGE De 7 heures à 21 heures Une journée dans la vie du maire La Presse Bisontine s’est immergée dans la vie du maire de Besançon pendant une journée complète. Du petit-déjeuner à la dernière réunion du soir, voilà comment s’organise heure après heure, une journée-type du premier magistrat de la ville.

La journée du maire démarre immanqua- blement par le même geste une fois termi- né le petit exercice physique : lire les nou- velles du jour. En fond sonore, face à lui sur la petite table de la cuisine où il avale à la hâte deux œufs et quelques tartines de pain grillé - avec confiture maison -, les actuali- tés nationales de France 2 défilent. La pre- mière sonnerie de téléphone retentit à 7 h 45 ce mardi 30 janvier : juste un bonjour de sa fille cadette. Le maire commence réellement sa journée de travail sur les coups de 8 heures. Il prend le volant de sa Citroën C5. 10 minutes de trajet pour rejoindre la place de parking qui lui est réservée à la mairie. Il accueille son premier entretien dans le vaste bureau du deuxième étage de la mairie pour ce qu’il nomme ses “rendez-vous citoyens”. “Chaque jour où je suis en mairie, je commence la journée par ces rendez-vous citoyens où je reçois les personnes qui me sollicitent com- mente Jean-Louis Fousseret. Ils le font pour tous les problèmes qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. Ces rendez-vous, j’y tiens beau- coup car ce sont de vrais indicateurs de ce qui se passe dans la ville. C’est aussi la meilleure manière de garder un contact direct avec la population.” Aujourd’hui, un habitant de Besançon vient faire état de ses soucis de cohabitation dans le quartier Fontaine-Argent. Du bruit, des dégradations, des incivilités. “Dernier évé-

nement en date : ils ont dévissé la plaque de commande dans l’ascenseur et ont inversé les boutons des étages” se plaint le riverain. Jean-Louis Fousseret en prend bonne note. Rendez-vous suivant à 8 h 50 : la respon- sable du club local de scrabble. On organi- se les championnats régionaux de la disci- pline à la Malcombe. Mais la salle est “sale et vétuste. On passe deux heures à la net- toyer, il n’y a même pas de papier aux toi- lettes” se plaint la femme. Indigne d’une capitale régionale qui se prépare à accueillir l’an prochain les championnats de France de scrabble. “L’éducation d’abord avant la répression, je n’y crois plus” tranche la fem- me. Le maire prend bonne note.

Au Centre 1901 à 9h10.

re a cinq minutes de retard. Dans la salle, une vingtaine de personnes sagement alignées autour de Vincent Fus- ter, l’adjoint bisontin à l’économie. Objectif de la rencontre : réexpliquer aux associa- tions basées sur la zone franche urbaine de Planoise les dispositifs fiscaux qui régissent la zone. Les services fiscaux sont là, l’Urs- saf, quelques représentants du monde cul- turel… On note aussi la présence de Jean Rosselot, en immersion lui aussi. Quatre- vingts associations ont été invitées, “très peu sont là” déplore le maire. On dresse rapi- dement le premier bilan de la zone franche : 169 entreprises nouvelles employant 400 personnes, dont 40 % de résidents en Z.U.S. Satisfaction générale. Quelques explications techniques plus tard sur la fiscalité des asso- ciations, le maire repart au bout d’une demi- heure, il laisse son adjoint terminer la réunion. Retour en mairie. Dans la voiture, le mai- re confie : “À ce genre de réunion au Centre 1901, j’y vais pour rester informé. J’ai des adjoints en qui j’ai confiance mais j’aime bien aller aussi à ce genre de rendez-vous aussi car partout où on va, on apprend quelque chose, même là.” …/ …

U ne demi-heure de marche sur son tapis électrique le matin en se levant sur les coups de 6 h 30, voilà bien le seul vrai sport que pratique Jean-Louis Fousseret. Jusqu’au soir à 21 heures, 22 heures ou par- fois minuit, c’est un autre sport qui l’attend tous les jours : le marathon en costume cra- vate. Petit déjeuner à 7h15.

9 h 10. Départ pour le Centre 1901 rue du Polygone. Dominique, le chauffeur, attend le maire au pied de sa mairie. Le télépho- ne sonne dans la voiture. “J’arrive !” le mai-

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