La Presse Bisontine 74 - Février 2007

LE GRAND BESANÇON

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SAINT-VIT

CANTON D’AUDEUX Des travaux promis déjà en 2002 Stop à la pollution sonore de l’A 36 Champvans-les-Moulins et Champagney, et d’autres communes riveraines de l’autoroute, sont de plus en plus insupportées par les bruits de la circulation sur l’A 36. 36 000 véhicules transitent chaque jour sur cet axe.

De nouvelles entreprises en vue

Pascal Routhier : “Nous sommes sur un secteur économiquement dynamique” Le maire de Saint-Vit fixe le cap à tenir pour l’an- née 2007 dans sa commune. Une année placée une fois encore sous le signe de l’économie. L a Presse Bisontine : Vous êtes un maire qui place l’économie au cœur du déve- loppement communal. Quels sont les pro-

“I l est devenu impossible de regar- der la télévision la fenêtre ouver- te ” déclare cet habitant de Champagney, petite commune du canton d’Audeux qui borde l’A 36. Les maires des communes de Cham- pagney et de Champvans-les-Mou- lins se sont récemment regroupés pour réitérer leur demande faite il y a plusieurs années déjà, de mesures anti-bruit. “La S.A.P.R.R. nous avait promis de changer le revêtement de l’autoroute en 2002. Nous sommes maintenant en 2007 et rien n’est enco- re fait. Un changement de revêtement permettrait de baisser le bruit de 40 %” commente Claude Voidey, le maire de Champagney. De nouvelles mesures ont été effec- tuées l’été dernier sur la commune pour arriver au constat suivant : le bruit atteint les 65 dB le jour, un chiffre légèrement inférieur aux seuils autorisés, mais suffisamment élevé

pour gêner durablement les rive- rains. “Cette fois-ci, la S.A.P.R.R. nous donne 2010 comme date où elle ferait des travaux” , ajoute impatient M. Voidey. À la demande des communes rive- raines de l’autoroute, le conseiller général d’Audeux Gérard Galliot a obtenu de la société qui exploite l’A

qui doit prendre à sa charge cette étude de faisabilité, dont le seul coût est estimé à 30 000 euros. Quatre solutions sont désormais envi- sagées pour réduire le bruit : la réfec- tion totale de la chaussée comme le souhaitaient les maires des com- munes riveraines, l’aménagement d’un merlon anti-bruit entre l’auto- route et Champvans-les-Moulins, la réalisation de travaux anti-bruit en façade des habitations et, dernière option, la réduction de la vitesse à 110 km/h entre les échangeurs de Besançon Est et Ouest. Mais “le pro- blème de Champagney sera difficile à résoudre compte tenu de la topo- graphie des lieux, sauf isolation exté- rieure des maisons” confient les ser- vices de la C.A.G.B., collectivité partenaire de la réflexion. Les résul- tats de cette étude doivent être ren- dus et présentés en février. J.-F.H.

P.R. : Le recensement est en cours. En 1999, Saint-Vit comptait 4 434habitants. Nous sommes en moyenne à une aug- mentation de 100 habitants par an. Le problème est que je n’ai plus du tout de surface constructible à Saint-Vit. Tout ce qui s’est vendu ces dernières années est du domaine privé. Ce fut suffisant pour absorber l’arrivée de 600 nouvelles personnes. En 2007, nous allons finali- ser le Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.), ce qui nous permettra de dégager de nouvelles zones constructibles. L’objec- tif de ce P.L.U. est d’intégrer entre 70 et 75 nouveaux habitants par an. L.P.B. : La population augmente et les infra- structures doivent suivre ? P.R. : En effet, le projet d’une nouvelle écolematernelle est à l’étude pour l’éco- le Jouffroy d’Abbans. Sur Antorpe éga- lement, un hameau qui fait partie de Saint-Vit, il faudra refaire une école pri- maire ou une école maternelle. Parallè- lement à cela, nous avons angagé le chan- tier d’une crèche et une nouvelle bibliothèque. L.P.B. : Et le volet social ? P.R. : Depuis que nous sommes en place, nousavons repositionnéEmmaüsàSaint- Vit ainsi que laBanque alimentaire pour qui on rénove une maison. On travaille également de façon régulière avecAlter- native Chantiers. Un pôle emploi a été créé qui fonctionne bien car il a permis le reclassement de 80%de chômeurs. Il y a beaucoup d’initiatives prises pour aider les personnes en difficulté. L.P.B. : Vous vous représenterez en 2008 ? P.R. : Théoriquement oui, avec toutes les réserves que cela comporte. Je prendrai ma décision cette année. Je devrais me représenter. Mais je n’aime pas m’en- gager trop tôt. Propos recueillis par T.C.

jets pour 2007 ? Pascal Routhier : C’est tout d’abord Sys- tème U qui se repositionne à Saint-Vit avec un projet de 40 000m 2 dans la zone intercommunautaire de Foulottière. Les travaux devraient débuter au printemps après l’enquête publique. Nous avons entrepris une révision simplifiée du plan

36 qu’elle engage une étude de faisabilité sur les travaux à envisa- ger entre les échan- geurs de Gendrey et de Chemaudin. Mais la privatisation de la S.A.P.R.R. l’an dernier avait encore fait perdre plusieurs mois à ce dos- sier. Une énième réunion en fin d’année 2006 a permis de confir- mer les intentions de la société autoroutière

La réduction de la vitesse à 110 km/h.

d’occupation des sols car notre problème était que nous n’avions plus d’espa- ce alloué à l’économie sur notre territoire.Aussi, 5nou- veaux hectares sont venus s’ajouteràlazonedesGrands Vaubrenots, ce qui va per- mettre à des sociétés exis- tantes de se repositionner à Saint-Vit, et à d’autres de s’installer.

“Intégrer entre 70 et 75 nouveaux habitants par an.”

SAINT-VIT ET BESANÇON Le plan rediscuté le 30 janvier Le sort de l’entreprise E.M.T. 25 se joue dans les prochaines semaines

L.P.B. :Vous entrez donc directement en concur- rence avec la communauté d’agglomération du Grand Besançon. Comment se passent vos rela- tions d’autant que vous faites partie du schéma d’organisation du territoire qui vous lie à la C.A.G.B. ? P.R. : Je vous laisse imaginer. Il faut com- prendre que nous avons une commu- nauté de communes qui est sur un sec- teur économiquement dynamique. Il est attractif, des familles s’installent. Nous ne pouvons pas tout arrêter du jour au lendemain parce que nous sommes aux portes de la C.A.G.B. Intelligemment, tout le monde a mis son poing dans sa poche. Nous avons trouvé un terrain d’entente qui convient à tout le monde pour que l’on puisse continuer à déve- lopper l’économie sur notre territoire pendant les 20 prochaines années. L.P.B. : Saint-Vit est dynamique. Comment évo- lue la population ?

Depuis l’annonce d’un plan de restructuration par le groupe E.M.T., les deux sites saint-vitois et bisontins sont dans l’expectative. E.M.T. Besançon devrait fermer ses portes.

te, “ce qui doit permettre de finan- cer le plan de sauvegarde de l’em- ploi.” C’est aussi parce que le site bisontin appartient au groupe E.M.T. - contrairement au site saint-vitois qui est en location - que le groupe aurait choisi de se séparer de Besançon. Le site de Saint-Vit deviendra alors un site de production pure. La recherche et développement, le sui- vi technique, les devis, tous ces services devraient être regroupés sur le site haut- savoyard.

E n additionnant les deux sites locaux du groupe E.M.T., spé- cialisé dans le découpage et l’emboutissage, l’effectif d’E.M.T. 25 atteint les 232 salariés - 77 sala- riés à Besançon et 155 à Saint-Vit. Le 12 décembre dernier, E.M.T. 25 a annoncé au comité central d’en- treprise un plan de restructura- tion lié à des difficultés financières et économiques. Les conséquences principales de cette annonce sont inquiétantes : 40 suppressions d’emploi et la fer- meture à terme du site de Besan- çon. “Les deux établissements seront regroupés sur le site de Saint-Vit” confirme un représen- tant syndical de l’entreprise. Cho- se étonnante, cette solution a été acceptée par le syndicat C.G.T., en place à Besançon, et refusée par F.O., présent sur Saint-Vit. Selon nos informations, un cabi- net de conseil mandaté par la direc- tion aurait fait part de ses craintes de devoir revoir à la hausse le nombre de personnes qui devront

quitter l’entreprise. “On devrait être plus proche de 80 que de 40” confie un proche du dossier. Par ailleurs, le site de Saint-Vit n’est peut-être pas enmesure d’accueillir 192 salariés (232 - 40). “Surtout par rapport à la charge de travail qui restera” analyse Ferjeux Mau- rivard, délégué F.O. Les difficultés financières d’E.M.T. 25 ne seraient pas récentes. Les déficits successifs des deux sites du Doubs étaient jusque-là com- blés par les bénéfices du groupe E.M.T., également présent en Sei- ne-Maritime avec 380 salariés et en Haute-Savoie avec 250 sala- riés. Les deux sites bisontins et saint-vitois, auraient perdu, selon nos informations, 3 millions d’eu- ros en 2006. Les bénéfices engran- gés par E.M.T. 74 (Haute-Savoie) ne suffiraient plus à combler le trou, d’où l’annonce faite mi- décembre. Après le regroupement des deux sites E.M.T. 25 sur Saint-Vit, les locaux bisontins seront mis en ven-

“On devrait être plus proche des 80 postes supprimés.”

Pour regagner en compétitivité, l’en- treprise E.M.T. 25 ne devrait se concentrer plus que sur cinq gros clients. Pour cer- tains clients, E.M.T. 25 tra- vaillerait actuelle- ment à perte.

Le 30 janvier, le comité central d’entreprise donnera son avis sur ce projet de restructuration. Le 30 mars, il lui sera demandé un avis définitif sur les licenciements envi- sagés. Les salariés seront enten- dus au cas par cas à partir d’avril et les premières suppressions d’em- plois doivent intervenir en juin. J.-F.H.

Toute l’équipe de La Presse Bisontine souhaite à ses lecteurs et à ses annonceurs une excellente année 2007

Pascal Routhier : “Théoriquement oui, je me représenterai en 2008. Je prendrai ma décision cette année.” (photo archive L.P.B.)

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