La Presse Bisontine 74 - Février 2007

BESANÇON

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Insertion C’est quoi un élu ? U ne dizaine de jeunes originaires des quartiers dits sensibles de Besançon, notamment Planoise et Clairs-Soleils, ont découvert les arcanes des institutions publiques locales dans le cadre d’une action initiée par la Mission locale-Espace Jeunes de Besançon. L’opération a valu à la struc- ture d’insertion une distinction de Dexia Crédit Local, avec un chèque de 8 000 euros à la clé. L’initiative, d’apparence anodine, a révélé pourtant bien des surprises, révélatrices sans doute du fossé restant encore à com- bler entre la jeunesse et la fameuse “démo- cratie participative”. “L’action s’est étalée sur huit mois, explique Murielle Richard, de l’Espace Jeunes. Le postulat de départ était de comprendre comment fonctionnaient nos institutions. Pour ces jeunes, le seul pouvoir de décision qu’ils connaissaient àBesançon, c’était lemaire. Conseil général, Conseil géné- ral, Assemblée Nationale, ils n’avaient pas la moindre idée de leurs rôles respectifs.” Durant ces huit mois, les jeunes Bisontins ont rencontré des élus locaux, visité les col- lectivités publiques départementales et régio- nales, lapréfecture, et sontmême allés décou- vrir le fonctionnement de l’Assemblée Nationale, en compagnie de la députée bison- tine Françoise Branget. “Certains d’entre eux touchent le R.M.I., ils ont pu comprendre comment le Conseil général finançait cette mesure par exemple.” Si l’opération n’a pas forcément permis à ces jeunes de trouver un emploi durable, elle leur aura aumoins donné de bonnes raisons de se rendre aux urnes pour les deux années électorales qui débutent.

QUARTIERS

Création d’entreprise Sensibiliser à la création d’entreprise les quartiers difficiles

La Boutique de gestion et l’A.D.I.E. viennent de lancer des réunions d’information pour sensibiliser les habitants des quartiers sensibles de Besançon à la création d’entreprise.

L’ initiative est nouvelle. Pendant six mois, la Boutique de gestion et l’A.D.I.E. (association pour le droit à l’initiative économique), une structure spécialisée dans le finance- ment de projets en micro-crédit ont déci- dé d’organiser des réunions de sensibili- sation à la création d’entreprise dans les quartiers dits sensibles de Besançon.

zone Franche urbaine de Planoise. Prévue initialement comme un test, l’initiative pourrait être prolongée plus long- temps en cas de succès. “Si on sent un vrai engouement dans les quartiers, pourquoi pas créer des permanences dans les points publics ou des maisons de quartiers s’il y a un vrai besoin” , reprend

La zone franche de

Planoise est censée doper les créations d’entreprises

dans ce quartier.

La première réunion a lieu le 11 janvier à Montrapon-Fon- taine-Écu. Le 8 février, ce sera au tour du quartier de la Gret- te. D’autres devraient suivre à Planoise, aux Clairs-Soleils… “Il y a un manque d’informa- tion important de beaucoup de personnes issues de ces quar- tiers. Lorsqu’ils ont un projet d’entreprises, ils sont souvent démunis, ne savent pas com- ment procéder, quelles aides demander” , affirme Sophie Jus- sier, qui travaille au sein de la

200 personnes qui avaient des projets, reçues en 2006.

Sophie Jussier. “Ce qu’on aimerait, c’est montrer qu’il y a des choses qui peuvent se faire si le potentiel est là.” Créer sa propre entreprise. Dans des quar- tiers où le taux de chômage est supérieur à la moyenne de la ville, l’intérêt est évi- dent. À Planoise, où un point d’accueil pour la zone franche urbaine permet déjà d’ai- der les futurs créateurs dans leurs démarches, 200 personnes qui avaient des projets ont ainsi été reçues l’année der- nière.

Des cartes qui déboussolent les touristes

L e comité régional du tou- risme (C.R.T.) cafouille dans sa communication. Après avoir manqué son entrée fin 2006 en présentant son nouveau logo qui a créé la confusion puisqu’il laissait supposer que c’était laRégion elle-même qui venait de chan- ger d’identité, cet organisme n’en est pas à sa première bourde. Dans une carte touristique intitulée “Partir en Franche-

Comté” diffusée en 2005dans les offices du tourisme, on pouvait remarquer qu’il était impossible de relier Besan- çon àMorteau par le train. La voie s’arrête subitement à hauteur deGilley, pour prendre la direction de Pontarlier ! Faut-il rappeler que cette voie ferrée aménagée actuelle- ment pour les rollers et les cyclistes, ne voyait plus pas- ser de locomotives à vapeur depuis plusieurs décennies…

La dernière présente elle aus- si des incohérences puis- qu’elle omet de mentionner deux grandes lignes ferro- viaires touristiques qui sont la ligne Besançon-Morteau- Le Locle et la ligne Besan- çon-Dole. Il y a de quoi être déboussolé. Avec de telles incohérences, il n’y a rien d’étonnant à ce que le tourisme ait du mal à mordre à la Franche-Comté. Incroyable.

EUROPE

Bruxelles

La région fait sa pub à Bruxelles Depuis le 1’automne, les régions de Franche-Comté et de Bour- gogne ont un bureau commun de représentation à Bruxelles auprès des instances européennes. Pour quoi faire ?

“U ne directive ne tombe pas du ciel. Cela prend en général deux ou trois ans de négo- ciation. À nous de voir avec les membres de la Commission ce qu’il y a dans le texte en préparation et de faire remonter la position de la Région” , ana- lyse Christophe Goult, le directeur de la représentation franc-comtoise à Bruxelles. Loin des yeux, loin du cœur. Siège des ins- titutions européennes, la capitale belge est ainsi devenue le centre de tous les lob- bies . Syndicats professionnels, O.N.G. mais aussi Régions. Car pour peser sur les décisions européennes, mieux vaut être présent sur place. Au total, près de 200 à 300 régions euro-

péennes y ont ainsi une représentation permanente. Et la Franche-Comté ne déro- ge pas à la règle. Depuis le 1 er octobre dernier, les deux Régions voisines de la Franche-Comté et de Bourgogne ont créé un bureau com- mun de représentation à Bruxelles. “Aupa- ravant, la Région était déjà présente, dans un bureau qui réunissait les cinq régions du Grand Est. Mais au fil du temps, cer- tains ont décidé d’avoir leur propre bureau. Cela a clarifié les choses” , reprend Chris- tophe Goult. Une présence essentielle pour les Régions. “Il faut se tenir informé de l’évolution de la réglementation euro- péenne, mais aussi le budget et les aides disponibles” justifie le directeur.

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