La Presse Bisontine 73 - Janvier 2007

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la commission de surendettement. Sans trop d’espoir. “Selon la conseillè- re en économie familiale, je dois sur- tout réorganisermonbudget. Apprendre à me fixer une limite pour ma semai- ne, à préparer mes menus à l’avance” , dit-elle. “Dans certaines familles, la note de téléphone dépasse 100 euros par mois. On essaye de leur conseiller de diminuer leur consommation” , dit Pascale Richard, qui étudie la situa- tion financière de chaque famille aidée. Un autre phénomène inquiète l’asso- ciation : la présence de retraités par- mi les bénéficiaires. Dans le Doubs, ils représentent près de 16 % des per- sonnes aidées et leur nombre est en constante augmentation. C’est le cas de Louis. Casquette rabattue sur le front, l’homme est un habitué des lieux, échange des plaisanteries avec les bénévoles. “Ça a amélioré la situa- tion, c’est plus vivable maintenant. On a un petit jardin aussi, on cultive nos légumes. Sinon, on ne s’en sortirait pas” , lance-t-il, jovial. Autrefois, il a été bûcheron, dans les environs de Saint-Vit. Un accident de travail, un arbre qui tombe et lui écrase la jam- be. “Dix-huit mois d’hôpital. Je n’ai jamais retravaillé après” , raconte-t- il. À soixante-dix ans, il touche désor- mais une toute petite retraite. “Quand on a su que l’association existait, on a amené toutes nos dépenses, pour voir si on avait droit aux aides” , dit- il en s’éloignant avec ses sacs en plas- tique chargé de provisions pour deux semaines. En un an et demi, le local est deve- nu trop petit. La mairie de Saint-Vit - qui prête le local à l’association - a promis de remettre en état le premier étage du pavillon pendant l’hiver. Des retraités aussi parmi les bénéficiaires

Distribution des colis alimentaire. Normalement, les colis permettent d’assurer les repas de la famille pour quatre jours.

à demander la charité. Lorsque je suis venue ici” dit-elle encore. Divorcée, elle élève seule ses quatre enfants. Elle a essayé de trouver du travail, des petits boulots en intérim “mais en usine, je ne peux pas travailler la journée car je ne peux pas faire gar- der mes enfants” , dit-elle. Pour Éli- sabeth, la seule solution serait de décrocher un emploi de nuit. “Mais les postes sont courus, cela payemieux.” Pour les mères célibataires, la garde des enfants freine le retour à l’em- ploi. À côté d’elle, emmitouflée dans son manteau, Séverine choisit dans la petite épicerie les boîtes de conser- ve dont elle a besoin. Mère céliba- taire aussi, elle connaît les mêmes problèmes pour trouver un emploi. “Je fais quelques heures de ménage dans la semaine, mais ça ne rappor- te rien. Alors avant de connaître l’ai- de alimentaire, j’allais au magasin discount , j’essayai d’acheter le moins cher, toujours” , raconte-t-elle.

“Cela nous permettra d’avoir un peu plus de place, aménager un dépôt de vêtements à l’étage et une salle un peu conviviale en bas pour discuter avec les bénéficiaires” , reprend Pascale Richard. Car la précarité va aussi souvent de pair avec la solitude ou l’isolement. “Quand on n’a pas les moyens, on n’ose plus rendre visite aux gens parce qu’on n’a pas lesmoyens d’acheter ne serait-ce qu’un bouquet ou une boîte de chocolat à offrir” , remarque une des bénéficiaires. “Venir ici, cela fait du bien matériel- lement, mais surtout moralement. Cela permet de se changer les idées, de discuter de tout et de rien” , souffle Élisabeth. Du revers de la main, elle essuie ses larmes, tout en parlant. Un an qu’elle vient ici. “C’est diffici- le tout de même de dépendre de l’as- sociation. En être réduit à notre âge “Cela permet de se changer les idées”

Il faut tout calculer” , dit-elle. Il y a aussi le problème du surendet- tement, des créances qui s’addition- nent jusqu’à grever tout le budget. La faute souvent aux crédits à la consom- mation. C’est le cas de Catherine. Elle, travaille et élève seule ses deux enfants. “Venir ici, la fierté en prend un coup. Il y a aussi ce sentiment de culpabili- té de prendre l’aide qui serait plus uti- le à d’autre” , souffle-t-elle. A priori , elle ne devrait pas être ici.Mais “quand j’ai un carnet de chèque dans lesmains, je ressors du supermarché avec un cad- die plein. Pas pour flamber, mais pour faire plaisir aux enfants. Acheter du Coca-cola ou des gâteaux apéritifs” , reconnaît-elle. Petit à petit, les dettes se sont accu- mulées. Il y a quelques semaines, Catherine a déposé un dossier devant

une soupe, un bout de fromage, c’est assez” , affirme Anne.

La spirale du surendettement “Sans aide, les menus c’est pâtes, riz et pommes de terre. Quand tu n’as pas quelque chose dans le ventre, tu as la tête qui tourne. C’est pas parce qu’on est grosse qu’on n’a pas besoin de man- ger” , poursuit Christelle, la fille d’An- ne qui l’accompagne. La difficulté de joindre les deux bouts, elle aussi connaît. Elle habite Besançon avec son petit garçon et son mari. Lui a monté sa petite entreprise de pose de faux plafonds, elle ne travaille pas, faute de diplôme. 1 000 euros pour boucler le mois au total. “On ne se plaint pas. Mais c’est sûr qu’on ne mange pas de la viande tous les jours.

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