La Presse Bisontine 73 - Janvier 2007

DOSSIER

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INDUSTRIE

Baisse des effectifs En trente ans, Besançon a perdu 63 % de ses emplois industriels De plus de 21 000 emplois dans le secteur industriel en 1975, l’ancienne capitale de l’horlogerie française est passée à 8 000 emplois industriels en 1999.

U ne érosion inexorable. Depuis la fin des années soixante-dix, Besançon, l’ancienne capitale de l’horlogerie française, a per- du près des deux tiers de ses emplois industriels. En1975, le secteur employait pourtant encore plus de 21 000 per- sonnes et représentait ainsi le tiers de l’ensemble des emplois de la commu- ne, selon les données de l’I.N.S.E.E. Mais les grandes heures sont révolues. Entre 1975 et 1982, en l’espace de sept

ans, c’est un tiers des emplois indus- triels qui disparaissent. En 1982, les ouvriers ne sont plus que 14 172 à Besançon.Au cours des années quatre- vingt, la baisse des effectifs s’est pour- suivie, à un rythme plus lent, avec une diminution de 18 % des emplois indus- triels entre 1982 et 1990. Une hémorragie qui s’est à nouveau accélérée dans la décennie 90, avec une baisse de près du tiers des effectifs entre 1990 et 1999. En 1999, l’indus-

trie n’employait plus que 8 020 per- sonnes à Besançon, ce qui ne repré- sente plus que 13 % de l’emploi total de la commune, alors que les services concentrent les deux tiers de l’emploi. “Mais la progression des activités de service au détriment du secteur indus- triel est en partie liée à l’externalisation de certaines activités, comme le net- toyage” , note tout de même l’I.N.S.E.E. “Rhodia, Lip, Weil, Kelton, Timex, Fral- sen… Les mastodontes de l’industrie bisontine ont pratiquement tous dis- paru. C’est un fait. Parmi les gros, il ne reste plus que Bourgeois” , reconnaît Maxime Guillemin, le secrétaire dépar- temental du syndicat C.G.T. Avec un peu plus de 500 salariés, Bour- geois est en effet la seule entreprise industrielle bisontine à dépasser la taille de la P.M.E. Derrière elle, suivent Parkéon, spé- cialisé dans la fabrica- tion de cartes à puces avec un peu moins de 500 salariés en 2005, F.C.I. puis S.L.I. minia- ture lighting, Augé Découpage et Fralsen avec chacune plus de 250 salariés. L’évolution de l’effectif industriel bison- tin suit la même courbe qu’au niveau national. De 1998 à 2004 cependant, la diminution des emplois dans le sec- teur amarqué le pas au niveau du bas- sin d’emploi de Besançon, selon l’I.N.S.E.E., avec une légère reprise en 2000 et 2001. Mais depuis 2002, la tendance est à nouveau à la baisse, de - 2 % en 2004. Depuis 2002, la tendance est à nouveau à la baisse.

Des fleurons industriels sont partis, sans être remplacés.

ZOOM Entreprise “Cela permet

Évolution de l’emploi industriel à Besançon de 1975 à 2004

d’asseoir son image” Originaire de Vendée, François Boisson vient d’implanter sa société IZO 3D sur le site de Temis. Besançon lui permet avant tout de se rapprocher de ses clients. D e la Vendée à la Franche-Comté. “J’avais créé un laboratoire similaire en Vendée, mais la plupart de nos clients se trouvaient dans la moitié Est de la France, de Rhône-Alpes à l’Alsace. Besançon se trouvait à mi-chemin” , explique juste François Boisson. Depuis octobre dernier, le chef d’entreprise a implanté sa société IZO 3D, spécialisée dans le contrôle et la mesu- turgie car plusieurs concurrents y étaient déjà implantés. ÀBesançon, on bénéficiait aussi d’une clientèle plus variée” , reprend le chef d’entreprise. La société compte pour lemoment deux salariés et devrait s’orienter de plus en plus vers le marché de la micro- technique. Si François Boisson a choisi Besançon et sa technopole, c’est aussi pour une question d’image. “On vend de la confiance à nos clients. L’image était assez importante. Tout ce qui peut y contribuer, du beau bâti- ment aux services du pôle, est bon à prendre” , reprend le chef d’entreprise. La proximité du pôle de compétitivité a ses avantages, même si le locatif y est plus élevé. “Lors- qu’on va voir les banques en expliquant qu’on est à Temis, on sent tout de suite plus d’intérêt de leur part. Ça ouvre des portes, pour les gens de l’extérieur, c’est là où les choses se passent” , reprend François Boisson. En pépinière depuis octobre. re en trois dimensions de pièces plas- tiques et microtechniques, dans la pépi- nière d’entreprises de Temis Innovation. Un choix avant tout géographique. “Je ne voulais pas m’implanter dans l’Ain ou le Jura, très marqués par la plas-

Source : I.N.S.E.E.

S.D.

BILAN Technopôle Temis “On préfère remplir lentement que de faire du dumping social” Sur le technopôle Temis, le tiers des 32 hectares de terrains a été commercialisé en cinq ans. “Un choix”, affirme Denis Baud, l’élu en charge de l’économie sur l’agglomération.

C inq ans après le début de la commercialisation des parcelles de la Z.A.C., le technopôle Temis, vitri- ne économique de Besançon, est loin d’être totalement remplie. Seuls 10 hectares, sur les 32 dis- ponibles, ont été commercialisés à ce jour. Parmi ceux-là, dans le détail, 3,6 ha sont déjà construits ou en cours de construction. “Il y a une ambition globale mais, qui ne se fait pas du jour au len- demain, ni avec du dumping ter- ritorial, qui n’est pas la bonne méthode. Cela ne se remplit pas très rapidement parce que le comi- té syndical du technopôle refuse certaines implantations” , affir- me Denis Baud, le vice-président en charge de l’économie à la com- munauté d’agglomération du Grand Besançon. “On a investi

été créés sur la zone de Temis depuis l’instauration de la zone, selon la C.A.G.B. 200 emplois supplémentaires devraient être créés au cours de cette année avec l’achèvement des travaux d’Artemis et des “Temis center”. Évolution lente ? “Par rapport à d’autres technopôles, cela ne se remplit pas” , affirme un connais- seur bisontin du milieu des affaires, qui incrimine le prix de vente des parcelles - entre 25 et 40 euros le m 2 . “Il y a un problè- me de foncier élevé et d’image pas assez forte et sans commune mesu- re avec la réalité. On a du mal à attirer les entreprises ici” , reprend celui-ci. Une analyse que conteste Denis Baud. Car les prix bisontins sont pour lui “tout à fait conformes à ceux d’autres technopôles.” “Il faut

Besançon, ainsi que le centre de formation des apprentis ont éga- lement rejoint la technopole. L’im- mobilier d’entreprises - Temis Innovation qui abrite la pépi-

remettre les choses à leur place, la part consacrée à l’achat du ter- rain est minime par rapport aux montants des investissements. C’est unmauvais procès” , reprend, véhément, Denis Baud. Pour lui, l’attractivité vis-à-vis des entre- prises est un processus lent. “L’exo- gène - l’arrivée d’entreprises exté- rieures - ne marche bien que si l’endogène, les entreprises du cru, est fort. C’est comme une rue où il y a des restaurants. Plus il y en a et plus il y a de monde. Voir une grosse entreprise de 200 ou 300 salariés arriver, cela arrive- ra certainement un jour, mais pour le moment, nous n’avons pas encore atteint le seuil critique pour les intéresser” , continue Denis Baud.

de l’argent public, ce n’est pas pour laisser s’implanter des choses qui ne correspondent pas à ce nous recherchons.” Trois établissements industriels ont implanté leurs locaux dans la zone, sur 1,4 ha au total. Filia- le du groupe australien E.R.G. group, l’entreprise E.R.G. a inves- ti dans ses locaux de 1 800 m 2 - qui doivent prochainement être agrandis - et emploie une qua- rantaine de salariés dans la fabri- cation de systèmes de péage pour les transports publics. L’entre- prise de plasturgie Worldplas, dont l’usine s’étend sur 5 000 m 2 , et Sophysa, entreprise de bio- médical spécialisée dans la neu- rochirurgie, qui a implanté son bureau de recherche et dévelop- pement et son unité de produc- tion - soit près de 90 salariés - à

nière et l’incu- bateur du pôle mais aussi les deux “Temis cen- ter” 1 et 2, le centre Artemis dédié sur 7 000 m 2 aux services aux entreprises ain- si que Microte- ch, un immeuble

600 emplois en 2007 sur Temis.

d’entreprises de 1 000m 2 - couvre, lui, 2,1 ha. Enfin, 15 000 à 20 000 m 2 sont actuellement en “phase d’études” , avec des entre- preneurs potentiels. Au total, près de 400 emplois ont

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