La Presse Bisontine 72 - Décembre 2006

SPÉCIAL ARTISANAT

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QUINGEY

Fondée en Suisse en 1942 Les éplucheurs de Quingey L’entreprise Rusillon est un des derniers fabricants français d’éplucheurs à légumes. L’atelier de six personnes résiste tant bien que mal à une concurrence étrangère toujours plus vive.

Anne Pizon a repris en 1981 le relais de son père. Elle pas- sera la main à son fils l’an prochain.

prise s’apprête à investir dans “une nouvelle machine qui va fabriquer des lames pour éplucher les tomates. Pour ce futur produit, on a créé un manche en plastique qu’on fabri- quera également ici.” Artisanale dans son organisation, l’entreprise Rusillon est pourtant inscrite dans un environnement industriel et mondialisé. “Plus de 60 %de notre production part à l’ex- port. Bien sûr, nous dépendons en grande partie du cours mondial de l’acier et des bouleversements sur ce marché avec notamment la fusion Arcelor-Mittal. Avec les hausses énormes des coûts de l’acier, on a bien été obligés d’accepter de bais- ser nos marges” analyseMme Pizon.

Aujourd’hui, la gérante s’apprête à passer la main. Son fils Laurent doit reprendre les rênes de l’en- treprise familiale dès l’année pro- chaine. Il aura pour mission de per- pétuer une saga familiale démarrée en 1942 dans un garage de Lau- sanne par son grand-père. L’en- treprise Rusillon a traversé toutes ces décennies, a résisté à la vive concurrence mondiale et a conti- nué à investir dans son savoir-fai- re. Dans une optique industrielle mais sans perdre de vue le savoir- faire artisanal qui constitue aujour- d’hui encore le socle de sa réputa- tion. J.-F.H.

Éplucheurs et ouvre-boîtes sont fabriqués à Quingey depuis 1997.

S ans le savoir, nombre de ménagères ou de cuisiniers du Grand Besançon utilisent au quotidien un ustensile de cuisine fabriqué dans un petit ate- lier de Quingey, à l’entreprise Rusillon. Sa spécialité, la fabrica- tion d’éplucheurs à légumes. Sur- prenant a priori de constater que dans un secteur d’activité envahi par les produits à bas prix fabri- qués en Chine, une petite société de six personnes résiste encore. L’entreprise Rusillon, d’origine suis- se, est implantée dans la zone arti- sanale de Quingey depuis 1997, après avoir été installée à Liesle pendant trente ans. Le secret de sa longévité réside certainement dans le créneau qu’elle a choisi dès le

départ : le haut de gamme. “Nous savons qu’il est désormais impos- sible de s’aligner sur le plan des prix. Nous misons donc sur la qua- lité de nos fabrications, même si

“Castor”, 230 000 ouvre-boîtes et 100 000 économes. Nos produits sont vendus par l’intermédiaire de distributeurs, soit dans la grande distribution, soit chez les détaillants” indique la gérante. Tout est fait à Quingey, hormis le traitement ther- mique des lames en acier. L’entre-

Ici, les bijoux se créent comme des pièces mécaniques, à l’aide d’outils infor- matiques 3D.

elles sont un peu plus chères. Nous n’avons jamais essayé de faire du bonmarché” obser- ve Anne Pizon, gérante et fille du fondateur de l’en- treprise, Georges Rusillon. De l’atelier de

“Plus de 60 % de notre production part à l’export.”

Quingey sortent chaque année des milliers d’éplucheurs, de couteaux économes et d’ouvre-boîtes. “Nous fabriquons 1,5million d’éplucheurs

Les lames en acier sont polies avant leur traitement thermique.

STATISTIQUES En Franche-Comté La taille des entreprises Répartition des entreprises selon le nombre de salariés et le secteur d’activité

Pas de salarié 1 à 3 salariés 4 à 5 6 à 10 11

Alimentation Production

20,6 % 37,4 % 41,6 % 39,1 % 37,3 %

43,7 % 15,1 % 14,7 % 5,9 % 29,7 % 9,8 % 12,3 % 10,8 % 39,3 % 6,9 % 7,8 % 4,4 % 41,5 % 8,3 % 6,7 % 4,2 % 38,5 % 9 % 9,3 % 5,9 %

Bâtiment Services Ensemble

Source : Chambres de Métiers