La Presse Bisontine 72 - Décembre 2006

L’ÉCONOMIE

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CRÉATION D’ENTREPRISE Égalité homme-femme “Aider les femmes à progresser par la formation professionnelle”

BESANÇON “Bonita” : le prêt-à-porter féminin en avance sur lamode L a promesse du magasin “Boni- ta” est séduisante : proposer à la clientèle féminine des vête-

le. Après avoir travaillé pendant un an sur son affaire, PatriciaAlmeida se jette à l’eau. “Je commercialise des marques de vêtements qu’on ne trou- ve nulle part ailleurs à Besançon” affirme-t-elle. “Bonita” est donc la bonne adresse pour toutes les femmes qui sont en quête d’une tenue ves- timentaire pour se démarquer des standards de lamode. En étant indé- pendante, PatriciaAlmeidamaîtri- se le choix des produits qu’elle com- mercialise et peut accorder du temps

Directrice de F.C.I. à Besançon, Christine Moreau est une des rares femmes à la tête d’une grande entreprise locale. Son entreprise est aussi l’une des seules à avoir signé au niveau local un plan d’égalité homme-femme.

de travailler la nuit. Ce qui est impor- tant, c’est qu’elles puissent elles aussi progresser et avoir un emploi reconnu. Tout le monde y gagne. L.P.B. : Vous êtes une des rares femmes à la tête d’une grande entreprise à Besançon. Est- ce à dire que c’est toujours plus difficile pour les femmes ? C.M. : Je sais que j’ai d’autres collègues féminines. Je pense qu’être à la tête d’une entreprise de taille moyenne est dur aussi pour unhomme.Maintenant, est-ce plus dur pour une femme ? Je ne crois pas. Dans le quotidien, dans la gestion quotidienne, ce n’est pas une question qui se pose tous les jours. Il est question de l’activité de l’entrepri- se, du business . L.P.B. : Pourquoi alors y en a-t-il peu dans des postes à responsabilité ? C.M. : C’est un grand débat. Mais dans les filières dans lesquels nous sommes, techniques, il y a tout le problème lié à la formation et à l’éducation dans les filières techniques, qui n’est pas privi- légiée pour les filles, ce qui condition- ne la suite de leur évolution. L.P.B. : Il y a du machisme aussi ? C.M. : Il y ena toujours unpeu. Onn’évi- te pas quelques individualités qui ont une opinion assez tranchée sur ce qui doit se faire pour une femme.Mais c’est à la marge.

ments à la fois “classiques, origi- naux et sexy aussi” annonce Patri- cia Almeida. Cette jeune commerçante indépendante de 26 ans vient de créer sa propre enseigne, 10 rue de la Préfecture à Besançon. Elle envisageait depuis longtemps de se mettre à son compte, à condi- tion d’être enmesure d’apporter des produits différents sur lemarché du vêtement dans la capitale régiona-

L a Presse Bisontine : Votre entreprise a signé un plan d’égalité en juin 2006. C’est une des rares entreprises locales à avoir fait cette démarche. De quoi s’agit-il ? ChristineMoreau : C’était à la fois la volon- té des partenaires sociaux et de l’en- treprise d’aller plus loin dans le domai- nede l’égalitéhomme-femme. Cet accord reprendun certainnombre de principes en vigueur. Mais on a aussi mis en pla- ce des dispositifs spécifiques, qui concer-

nent surtout la formation profession- nelle des femmes. Sur les 90 femmes qui travaillent chez nous, certaines sont dans le secteur de la production. Il est important que dans ces postes tech- niques, les femmes puissent continuer de progresser. On a donc mis en place un entretien spécifique pour leur pro- poser ces formations.De lamêmemaniè- re, pour ne pas bloquer le personnel féminin, le droit individuel à la forma-

et de l’attention nécessaire à sa clien- tèle pour la conseiller. Pour son projet, cette entre- preneuse qui apeau- finé son expérience dans plusieurs magasins avant de se mettre à son compte a terminé lauréate du concours Défi Jeune 2006. Patricia Almeida : “Des vêtements clas- siques, originaux et sexy aussi.”

tion est maintenu pendant les congés maternités ou d’adoption. L.P.B. :Qu’est-ce qu’ap- porte ce dispositif ? C.M. : Les hommes auront peut-être plus naturellement en tête les possibili- tés de formation et d’évolution de car- rière que les femmes qui croient que ce n’est pas pour elles. Pendant longtemps, les femmes ont été exclues de ces postes de production parce que la législation ne leur permettait pas

30 % d’entrepreneurs sont des femmes en Franche-Comté

Où sont les femmes ? “Il y a autant de femmes que d’hommes qui ont des projets d’entreprise. Pourtant, au final, on retrouve toujours la même proportion : seulement 30 % des entrepreneurs sont des déléguée régionale aux Droits des femmes et à l’égalité. Fin octobre, la première édition du concours “Entreprendre au féminin”, s’est tenu à femmes”, reconnaît Danièle Dulmet, la

Besançon pour récompenser des femmes créatrices d’entreprise et inciter celles-ci à devenir entrepreneur. 74 dossiers ont été déposés. “C’est important, cela permet de faire se rencontrer les partenaires et de les convaincre de travailler ensemble. Il y a une spécificité de l’entreprise au féminin”, reprend Danièle Dulmet. Un fonds de garantie à l’initiative des femmes existe déjà pour aider à l’emprunt bancaire.

RENSEIGNEMENTS : 10, rue de la Préfecture 03 81 81 60 88

Propos recueillis par S.D.

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