La Presse Bisontine 70 - Octobre 2006

L’ÉCONOMI E

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C OMMENTAIRE Développement de la Banque Postale Robert Valade : “Nous allons moderniser plusieurs bureaux de Poste” Le directeur de La Poste duDoubs revient sur l’entrée de cette entre- prise sur le marché bancaire, avec toutes les évolutions que cela implique sur le territoire national comme dans le département.

L a Presse Bisontine : La Pos- te est entrée dans une pha- se de restructuration depuis 2004. Qu’en est-il de cette évolution ? Robert Valade : La Poste s’est restructurée par métier. Il deve- nait impossible de piloter toutes les activités de l’entreprise, d’autant que nous avons le pro- jet de nous préparer du mieux possible à l’ouverture des mar- chés en 2009 dans le domaine du courrier. Dorénavant La Poste comprend : le réseau des

Dans le Doubs, nous aurons donc 160 bureaux dirigés par 39 directeurs contre 105 jus- qu’à présent. L.P.B. : Quel est l’intérêt de ce mode de management ? R.V. : Cela nous permet de déga- ger une force de vente impor- tante avec des vendeurs qui ne font que commercialiser des produits bancaires. Avant, les chefs d’établissement faisaient aussi bien de la vente que du guichet Ce n’était plus pos- sible. L.P.B. : Cela signifie que vous sup- primez donc des bureaux de pos- te ? R.V. : Il en existe 17 000 en Fran- ce, la plupart se situent en milieu rural. Nous n’en sup- primons pas mais nous les déplaçons. Le projet prévoit par exemple que si nous fer- mons six bureaux de Poste dans différentes communes du département, nous devons en rouvrir au moins six dans le Doubs mais à des endroits qui nous semblent plus pertinents. Nous devons restructurer la présence postale en fonction des flux de population.

en totale concertation avec les organisations du personnel et les élus locaux. L.P.B. : Vous modernisez le réseau ? R.V. : L’organisation de La Pos- te est ancienne. Le réseau a plus de 100 ans. Il a peu évo- lué depuis les cinquante der- nières années. Nous n’avons pas suivi les mouvements de population. Résultat, on se retrouve dans des villes com- me Pontarlier (20 000 habi- tants) avec un bureau de pos-

te alors qu’en moyenne on consi- dère qu’il faut un bureau pour 5 000 à 6 000 habi- tants. À l’inverse, on trouve encore un bureau de pos-

bureaux de poste, le courrier, le colis et la Banque Pos- tale. L.P.B. : Justement, dans le cadre du développement de la

“Aujourd’hui, 160 points contacts.”

te dans des villages qui ont tendance à se désertifier. D’où l’importance de réorganiser le réseau pour mieux répondre aux attentes de la population. Réorganiser, c’est aussi modi- fier notre façon de manager. Jusqu’à présent, il y avait pra- tiquement un chef d’établis- sement pour un bureau de pos- te ou point de contact. Dans ce projet il y aura un directeur pour 6 ou 7 points de contact.

Banque Postale, vous restructurez l’ensemble du réseau La Poste sur le territoire ? R.V. : En ce qui me concerne, j’ai à faire progresser la Banque Postale à l’échelle départe- mentale. Nous sommes en train de procéder à une refonte com- plète du réseau tant dans son organisation, que dans lemana- gement. Ce projet baptisé pro- jet “TERRAIN” (Territoire d’At- tractivité et d’Initiative) se fait

Robert Valade : “Nous devons restructurer la présence postale en fonction des flux de population.”

l’ouverture des marchés en 2009. L.P.B. : Quels bureaux de poste allez- vous moderniser dans le départe- ment du Doubs ? R.V. : Quatre modernisations sont à venir. Il s’agit du bureau de poste de Montbéliard, du bureau de poste de Besançon Proudhon, du bureau de poste Chaprais, et enfin du bureau de poste de Besançon palente. Six programmes de rénovation sont déjà réalisés. Il s’agit des bureaux de poste de Mouthe, Malbuisson, Vercel, Geneuille, Recologne et Saint-Hippolyte. L.P.B. : Qu’advient-il des locaux quand un bureau ferme ?

Poste qui voit passer dix clients par jour nous coûte cher. Dans ces communes-là, on rempla- ce le bureau de Poste par un Point Poste. Ce n’est plus La Poste qui en assure la gestion, mais un commerçant parte- naire. Ces relais proposent 85% de l’activité d’un bureau de Pos- te classique, du dépôt de cour- rier jusqu’au retrait d’argent, soit l’ensemble des services de proximité de base.Aujourd’hui, dans le Doubs, sur 160 points contacts, 25 fonctionnent en partenariat. Nous en avons ciblé au moins autant qui devraient devenir de nouveaux partenaires (des Relais Poste ou des Agences Postales com- munales). sente encore 60 % de l’activité de La Poste, la banque 24 % et les colis 16 % (ce segment connaît une croissance à deux chiffres). C’est vrai que le sec- teur courrier a tendance à stag- ner voire à baisser du fait de l’essor d’internet et de la volon- té des entreprises de faire des économies sur leurs envois. Si nous n’avions pas valorisé l’ac- tivité bancaire de La Poste, c’était probablement prendre le risque de mettre en péril les équilibres financiers de l’en- treprise à long terme. La banque nous permettra de faire face à L.P.B. : La structuration de la Banque Postale est- elle un moyen de com- penser la baisse de l’ac- tivité courrier de La Poste ? R.V. : Le courrier repré-

L.P.B. : Vous fermez parfois un bureau de Poste pour le remplacer par relais postal qui est animé par le com- merçant du quartier. C’est une maniè- re de faire des économies ? R.V. : Maintenir un bureau de

“Toucher une clientèle âgée de 25 à 50 ans.”

R.V. : Soit La Poste est propriétaire et elle le vend, ce qui n’a jamais été le cas dans le Doubs. Soit La Poste est loca- tiaire et elle rend les locaux en géné-

ral à la mairie.

L.P.B. : Cette évolution demande aus- si une adaptation du personnel qu’il faut former à de nouveaux services ? R.V. : Dans le Doubs, 2 000 per- sonnes travaillent pour La Pos- te dont 500 sont sur le réseau grand public. Nous devons déve- lopper le professionnalisme de l’ensemble de ces acteurs et les accompagner dans cette évo- lution. Certains nouveaux ser- vices nécessitent de recruter. Propos recueillis par T.C.

“On considère qu’il faut un bureau pour 5 000 à 6 000 habitants.”

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