La Presse Bisontine 68 - Juillet-Août 2006

L’ÉCONOMI E

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C ONSOMMATION Magasins d’usine à Besançon Pour faire des économies, les magasins d’usine sont là Biscuiterie, vêtement, maroquinerie… Besançon et sa région comptent sept maga- sins d’usine. Une solution pour acheter des marques, à prix réduits.

T ENDANCES Un taux de survie des entreprises meilleur

Notre région est séduisante mais pas attractive Une étude de l’I.N.S.E.E. Franche-Comté montre les forces et les faiblesses de notre région. Les résultats ne sont pas très rassu- rants mais ne surprennent guère. Morceaux choisis.

P our réaliser des économies, il y a bien sûr les enseignes dis- count . Et il y a aussi les maga- sins d’usine. Biscuiterie, vête- ments, maroquinerie, arts de la table. Ici, on ne trouve que des marques à des prix très inférieurs à ceux des boutiques traditionnelles. De moins 20 % à moins 50 % selon les enseignes. Seule restriction, pour bénéficier de cette appellation “magasin d’usine”, les articles présentés doivent prove- nir des stocks et des invendus des années ou des collections précédentes. À Besançon, ils sont une demi-dou- zaine d’enseignes sur le créneau. La formule remporte de plus en plus de succès. Dernière arrivée du secteur, la chocolaterie Klaus - l’usine est implantée à Morteau, a ouvert près de la rue de Vesoul. À quelques dizaines de mètres de celui-ci, tou- jours rue de Vesoul, Le bagagiste Del- sey a racheté en 2003 l’entreprise Superior, son usine et son magasin attenant. Le groupe a fermé l’usine mais conservé le point de vente. On y retrouve les fins de stocks des bagages Delsey et d’une dizaine d’autres marques de maroquinerie, de sacs à mains et de parapluies divers. “Je peux avoir une valise uni- quement en bleu et rouge, parce que le noir est encore commercialisé dans le circuit classique. Au client de choi- sir” , illustre Esther Favard, la res- ponsable du magasin Delsey à Besan- çon. Avantageux pour les clients, les maga- sins d’usine sont surtout utiles pour les grandes marques. Car ils per- mettent de se débarrasser, tout en les valorisant, des invendus ou des articles défectueux. Chez le biscui- Les magasins d’usine du Grand Besançon HORLOGERIE TIMEX - Besançon, 2 rue Albert Tho- mas - Vente des montres des marques du groupe, Timex, Opex et Snoopy prin- cipalement. Anciennes collections ven- dues à - 50 %.

tier Bühler, 0,90 % de la production annuelle - fabriquée à Besançon - est considérée comme du “second choix” et n’est pas mise dans le circuit de vente classique. Gâteaux abîmés, cas- sés, jugés non présentables, paquets déchirés… tout est vendu en grande quantité, sans emballage. “On préfè- re les écouler de cette façon plutôt que de jeter. Cela rend service” , explique le directeur du magasin Bühler. “Au niveau stratégique, le magasin d’usi- ne nous permet de gérer un problème de stock et de donner accès à lamarque à des gens qui ne pourraient pas se l’offrir. Et c’est aussi plus rentable que d’avoir nos collections qui pren- nent la poussière sur une étagère” , ajoute de son côté Delphine Hin, la directrice du groupe Timex. En 2004, l’entreprise horlogère a ouvert son unique magasin d’usine à côté de son usine bisontine. Reste que le danger est de voir les magasins étiquetés “usine” grigno- ter les parts du commerce tradi- tionnel. Mais pour Delphine Hin, le problème ne se pose pas. “Ce sont deux types de clientèles très spéci- fiques. C’est comme acheter un sac Vuitton ou une imitation Vuitton. Cer- taines clientèles ne mettront jamais les pieds dans nos boutiques tradi- tionnelles car elles recherchent avant tout un prix.” Toujours est-il que pour trouver ces “prix usine”, certains clients sont prêts à faire des dizaines de kilomètres. “Nous avons une for- te clientèle d’Alsace, des Vosges. Ils savent que l’on existe et lorsqu’ils par- tent en vacances ou viennent voir des amis viennent dans notre magasin” , explique-t-on chez Delsey. S.D. ALIMENTATION KLAUS - Besançon, 3 rue maréchal Lyautey - chocolats BÜHLER - Besançon, 47 chemin des journaux - Biscuits MODE - Tricotage Confection Ornans Ornans, 1 route des Saules - Marques “Phare de la baleine” entre autres ACCED - Besançon, 33 rue Chaillot MAROQUINERIE DELSEY FACTORY STORE Besançon, 81 rue de Vesoul Marque Delsey pour les bagages et maroquinerie.

Le tourisme emploie à peine 2,5 % des actifs en Franche-Comté.

En bref

A u cours des années quatre- vingt-dix, la région Franche- Comté a perdu 7 700 actifs, essentiellement des jeunes. Leurs destinations favorites : Paris, l’Alsace et Rhône-Alpes. “En Fran- ce, la moitié de la population vit dans des communes de plus de 10 000 habi- tants. En Franche-Comté, c’est seule- ment 30 % de la population. La faibles- se de l’armature urbaine explique certainement cette fuite des actifs” avan- ce François-Xavier Dussud, de l’I.N.S.E.E.

ments sont dus à des étrangers contre 32 % au niveau national, “ce qui repré- sente un déficit de 100 millions d’euros par rapport à la moyenne nationale.” Plus inquiétant, dans la même période 2000-2004, la Franche-Comté a perdu 9 % de ses cadres. Quant aux salaires, il n’y a pas de véritable “effet régional”, il y a 10 % d’écart seulement avec la moyenne nationale. “Cela est dû notam- ment à la structure plus modeste des entreprises.” Au chapitre de l’attractivité touristique,

Basket Tournoi international de bas- ket cadet au Palais des Sports de Besançon les 10, 11 et 12 juillet, avec les équipes de France, Turquie, Lituanie et

République Tchèque. Rens. 06 08 83 78 87. Brocante

La prochaine brocante de Besançon-Micropolis a lieu dimanche 9 juillet de 8 heures à 13 heures, exceptionnelle- ment dans le hall 1. Entrée et parking gratuits. 85 exposants professionnels sont attendus. Courbet “Courbet, le retour au pays”. La nouvelle exposition du musée d’Ornans a démarré le 24 juin, elle est visible jus- qu’au 15 octobre prochain. Cette expo marquera, avant la fermeture provisoire du musée pour réhabilitation, la fin d’un cycle débuté en 1971 avec la création du musée Courbet. Renseignements au 03 81 62 23 30. Collège La réhabilitation du collège des Clairs-Soleils a démarré à Besançon. Construit en 1969, il a été agrandi en 1979.

notre région n’est pasmieux lotie, en dépit de tous les efforts et les millions d’eu- ros engloutis par les insti- tutions régionales en char- ge du tourisme. Fin 2003, le tourisme employait à pei- ne 2,5 % des actifs, plaçant la Franche-Comté au 19 ème rang français. Si la Cita-

L’organisme de statistiques vient de rendre publique une vaste étude sur l’attractivi- té de notre région. On savait la Franche-Comté et Besan- çon à la traîne, mais à ce point ! Besançon a tout de même pour elle d’être la 6 ème ville universitaire de France en

Environ 3 700 entreprises nouvelles chaque année.

part d’étudiants. 8,3 % de la population de l’agglomération sont constitués d’étu- diants. Malgré ce chiffre encourageant, l’attractivité économique de la Franche- Comté est faible. Sur la période 2000- 2004, la région se situe au 16 ème rang (sur 22) pour le taux de création d’en- treprises, avec environ 3 700 entreprises nouvelles chaque année. Ces créations ont engendré 6 200 emplois, soit à nombre de créations équivalent, 4 000 de moins que lamoyenne nationale. “Mais concer- nant le taux de survie à cinq ans de ces entreprises, la Franche-Comté se situe au 3è me rang, derrière l’Auvergne et les Pays-de-Loire” tempèreM. Dussud.Aus- si, 30 %des effectifs salariés en Franche- Comté dépendent d’un siège social exté- rieur à la région. La part des investissements étrangers est égale- ment faible dans notre région : 3,4 %. Dans l’industrie, 18 % des investisse-

delle se glorifie - à juste titre - d’être le premier site touristique de la région, l’œuvre de Vauban fait plutôt pâle figu- re au niveau national avec une 82 ème pla- ce seulement. Voilà de quoi relativiser. La conclusion de Didier Blaizeau, direc- teur régional de l’I.N.S.E.E., est sévère mais réaliste : “La Franche-Comté retient plutôt bien sa populationmais attire très peu. Avec une 45 ème place française en importance, l’agglomération de Besan- çon n’a pas de rayonnement au-delà de la Franche-Comté. Un des enjeux est notamment de retenir ses jeunes actifs. La Franche-Comté attire peu les entre- prises. Et, dans un autre registre, elle se situe à l’avant-dernière place pour la fré- quentation hôtelière.” On est loin du dis- cours fanfaron tenu par certains res- ponsables politiques. J.-F.H.

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