La Presse Bisontine 68 - Juillet-Août 2006

L’ÉCONOMI E

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H AUTE -S AÔNE

Le point sur une stratégie économique

Yves Krattinger, président du Conseil général de Haute-Saône et président de la communauté de communes du Pays de Rioz défend la valorisation écono- mique des territoires qui se situent au Nord de Besançon. “Mieux Besançon se portera et mieux nous nous porterons”

Avec l’autoroute A 36 et l’arri- vée prochaine duT.G.V., leNord de la capitale régionale et cette partie de laHaute-Saônene peu- vent que connaître un nouvel essor. Aussi dans le cadre du “Pays des 7Rivières” qui regrou- pe cinq communautés de com- munes (dont trois enHaute-Saô- ne et deux dans le Doubs), Yves Krattinger propose de créer une grande zone d’activité sur Cus- sey-sur-l’Ognon et Geneuille. “Ces deux communes sont dans le Doubs, mais il y a un intérêt majeur à développer ce secteur qui encouragera l’essor de la Haute-Saône. Je n’ai aucundou- te à ce sujet. Je propose que l’on réfléchisse à un schéma d’orga- nisation du territoire (S.C.O.T.) pour cette zone qui est sous influence bisontine, afin que l’on sache quelle orientation nous voulons lui donner.” T.C. Yves Krattinger : “Il y a un intérêt majeur à développer ce secteur.”

versités par exemple ou la recherche. C’est son rôle de fixer des entreprises novatrices qui sortent de l’incubateur à Témis. Par contre, il yaquantitéd’usines de production qui peuvent s’im- planter à Rioz comme à Mami- rolle. Ce n’est pas pensable de figer l’économie. C’est dans ce sens qu’il faut travailler ensemble plutôt que de faire de chaque déplacement d’entreprise un conflit” insiste-t-il. C’est toute une région qui peut tirer parti d’undécloisonnement qui consisterait à valoriser un vastepérimètreautourdeBesan- çon. Dans ce dispositif, la capi- tale régionale resterait un centre névralgique. “Tout n’est pas à Lyon sur Lyon. Tout n’est pas à Grenoble sur Grenoble. L’image d’une agglomération est faite de plusieurs thématiques. Je suis prêt àdéfendre l’image deBesan- çon.”

L’ annonce, il y a quelques semaines, du départ de la socié- té Imasonic deBesan- çon pour la zone d’ac- tivité de Voray-sur-l’Ognon a eu un double effet. D’abord, elle a permis de mettre en évidence les conditions attractives pro- posées par laHaute-Saône pour accueillir les entreprises. Ensui- te, elle a révélé le potentiel éco- nomique de ce territoire et plus particulièrement de la commu- nauté de communes du Pays Riolais (soit 28 communes). Sa taxe professionnelle est de 8,5% (elle est de 13,5 % dans la com- munauté d’agglomération du Grand Besançon.) Le prix du terrain, fixé à 7,60 euros le m 2 industriel est uniforme et stable Cheval Les Écuries de Saint-Paul à Besançon organisent pendant les vacances d’été des ran- données dans le Jura. Ren- seignements au 03 81 88 32 41. V.T.T. Les Pignons de l’Ognon orga- nisent la rando V.T.T. “La Pes- moise” le 9 juillet à Pesmes (Haute-Saône). 3 parcours au choix : 17, 38 ou 55 km. Ins- cription sur place 8 euros par adulte et 5 pour les moins de 18 ans (gratuit moins de 7 ans). 1 T-shirt offert à chaque participant. Renseignements : http://napalo.free.fr. Handisport Course-relais sur le site de la Gare d’Eau à Besançon ven- dredi 30 juin de 12 heures à 14 heures. Les dons versés par les entreprises partici- pantes sont au profit de l’as- sociation “Special Olympics” qui met en place des activi- tés sportives pour les per- sonnes atteintes d’un handi- cap mental. Renseignements au 03 81 88 16 31. En bref

prise qui envisagerait de s’im- planter sur son territoire. Mais elle refuse qu’on la taxe d’entrer en concurrence avec la commu- nauté d’agglomérationduGrand Besançon comme on a pu l’en- tendre dans le dossier Imaso- nic. “Au contraire, on pense que mieux Besançon se portera et mieux nous nous porterons aus- si” insiste Yves Krattinger. L’élu préfère parler de complé- mentarité entre cette partie de la Haute-Saône et la capitale régionale. “Ce qui est important, c’est que dans un rayonde 25 km autour deBesançonondéveloppe des pôles secondaires qui assu- rent une fonction secondaire par rapport à l’Agglo qui a de son côté à assurer une fonction de pôle supérieur à travers les uni-

investisseur. “Lorsqu’un entre- preneur vient à notre rencontre, les discussions portent davan- tage sur les services proposés en milieu rural comme les crèches, l’accueil périscolaire et le loge- ment, plutôt qu’autour du prix du foncier et de la taxe profes- sionnelle. Car ce qui fait la riches- se d’une entreprise, ce sont ses hommes. Lors d’une négociation une collectivité peut toujours fai- re des concessions sur le prixd’un terrain. En revanche, elle ne peut pas créer des services en un jour. C’est donc sur ce point que nous concentrons nos efforts.” De toute évidence, la commu- nauté de communes du Pays Riolais veut se tenir prête à répondre dans les meilleurs délais à la volonté d’une entre-

depuis 1995 sur son territoire. L’offre foncière est elle aussi sans rapport avec celle proposée par la C.A.G.B. Rioz, le chef-lieu de canton, dispose d’un potentiel de 65 hectares, dont une ving- taine est déjà vendue. Celui de la zone deVoray-sur-l’Ognon est de 15 hectares, et de 6 hectares sur la commune de Boulot, dont la moitié est commercialisée. Les élus locaux de ce territoire insufflent une stratégie de déve- loppement économique qui inté- resse les entrepreneurs. Mais Yves Krattinger, le président de la communauté de communes du Pays Riolais et président du Conseil général de Haute-Saô- ne remarque qu’un prix de ter- rain et une T.P. plus faible ne suffisent pas à accrocher un

D ANNEMARIE - SUR -C RÈTE Entreprises classées “Seveso” Le site Coopadou se plie aux règles de sécurité

Coopadou à Dannemarie-sur-Crète fait partie des entre- prises du Grand Besançon soumises à une surveillance très stricte. Conséquence des mesures “Seveso” : elle doit déplacer son magasin de vente au public.

C haque année, la coopérative agricole Coopadou doit débour- ser des milliers d’ euros pour répondre à toutes les normes actuelles en matière de sécu- rité ! C’est une des conséquences induites par le classement du site de

avril 2003, a montré la nécessité de déplacer un magasin de vente de pro- duits agricoles et de protéger une par- tie des bâtiments des risques d’incen- die” observe Bernard Derache, chef du service régional de l’environnement industriel à la D.R.I.R.E. “Rien que

stockage de céréales et d’engrais dans la catégo- rie des établissements dits “à risque”. Rien n’est lais- sé au hasard dans cette stricte réglementation. Il faut dire aussi que le dra- me d’AZF à Toulouse est passé par là. “La loi sur les risques du 30 juillet

d’élaborer cette étude de danger, cela nous coûte 15 000 euros tous les deux ans, indiqueAlain Seguin, directeur général de Coopadou. Le reste, ce sont les procédures de sécurité, le plan d’organisation des secours, la mise en place de manœuvres tous les ans,

La mairie de Dannemarie contrainte de réviser son P.L.U.

Le site Coopadou de Dannemarie a été contraint de déplacer son maga- sin de vente pour cause de réglementation “Seveso”.

re les travaux, nous n’avons pas pu tenir exactement les délais. Le nouveau magasin doit ouvrir ses portes d’ici la fin juillet.” Le site Coopadou de Dannemarie est classé Seveso (seuil bas) pour deux rai- sons : la présence d’ammonitrate - la substance qui a explosé à Toulouse - et soumis à autorisation pour le stoc- kage de céréales. “Lorsqu’elles sont manipulées, les céréales produisent de la poussière en suspension. À lamoindre étincelle, tout saute. D’où toute la série de précautions que nous sommes ame- nés à prendre” ajoute M. Seguin. Toutes les mesures prises chez Coopadou à Dannemarie permettent à la cin- quantaine de personnes travaillant sur le site et aux habitants des alentours d’être en sécurité maximale. Les mesures liées au classement “Seve- so” ne concernent pas seulement les entreprises concernées. La mairie de Dannemarie est contrainte actuelle- ment de réviser son plan local d’urba- nisme pour éviter de classer construc- tibles des parcelles qui seraient dans le proche périmètre du site Coopadou. Le principe de précaution est poussé très loin. J.-F.H.

public ne risquent rien.” Conséquence du renforcement de ces normes, Coopadou avait jusqu’à décembre dernier pour “déplacer notre jardinerie située à proximité de nos entrepôts” explique M. Seguin. “Il nous a fallus un certain temps pour retrou- ver un autre emplacement. Nous avons trouvé en octobre dernier un bâtiment sur la commune de Saint-Vit, de l’autre côté de la Nationale. Le temps de fai-

la formation du personnel, la présen- ce d’un ingénieur de sécurité qui visi- te tous nos sites, etc. On a abouti à une somme de 500 000 euros par an les cinq premières années mais c’est de notre devoir de s’assurer que les salariés et

2003 a redéfini le contenu des études de danger. La principale nouveauté est la mise en place des plans de préven- tion des risques technologiques. Concer- nant Coopadou, l’étude de danger du site de Dannemarie, réactualisée en

Huit établissements classés “Seveso” dans le Doubs Établissements “Seveso” seuil haut Société Commune Activité Danger Butagaz Deluz Stockage et distribution de propane (790 tonnes) Explosion Pipeline du Jura Gennes Stockage de 100 000 m 3 de pétrole brut Incendie-explosion Établissements “Seveso” seuil bas Air Liquide Exincourt Dépôt de gaz Explosion-incendie-émanations toxiques Alcool Pétrole Chimie Roche-lez-Beaupré Dépôt liquide inflammable Explosion-incendie Coopadou Dannemarie-sur-Crète Stockage céréales et engrais Explosion-incendie-émanations toxiques Ugine Précision Pont-de-Roide Laminage acier Explosion-émanations toxiques BFC Gaz Services Besançon Dépôt bouteilles de gaz Explosion Compo France S.A. Roche-lez-Beaupré Stockage produits agropharmaceutiques Explosion-incendie

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