La Presse Bisontine 68 - Juillet-Août 2006

12 LE DOSSIER

C AMPING - CARS

En projet depuis 2001

Nancray veut se doter d’une aire pour camping-car Sans attendre la communauté d’agglomération, Nancray voudrait créer une aire “provisoire” d’accueil des camping-cars au plus vite. Car rien n’existe pour le moment pour ces touristes, alors qu’ils sont de plus en plus nombreux.

P resque chaque soir d’été, le ballet recommence. Des cam- ping-cars s’installent sur le parking déserté du musée des Maisons comtoises pour y passer la nuit. “Nous, ça ne nous gêne pas. Au contraire, souvent, avant de repar- tir, ils en profitent pour faire un tour au musée” , souffle-t-on au musée. L’aire n’est pas aménagée et n’a ni point d’eau ni de vidange, mais est déjà répertoriée dans certains guides de camping-caristes. Car alors que les vacances en cam- ping-cars sont de plus en plus en vogue notamment chez les seniors, l’agglomération bisontine n’a rien pour les accueillir. Et la C.A.G.B. a choisi de se pencher sur le problè- me… plus tard. Une étude sur les hébergements de plein air devrait être lancée à la fin du mandat actuel qui devrait aboutir à la réalisation d’un schéma directeur pour l’agglo-

musée, “on a déjà une place qui convient, qui a été déblayée lors des travaux de la route départementale. On n’aura pas d’investissement phé- noménal à faire. Il y a déjà un point d’eau à 150 m, pour la purge cela ne

mération. “Il y a un diagnostic à fai- re. Mais on aurait besoin d’une aire de camping-cars autour de Besan- çon. Les campings actuels sont plus des campings de passage. Il en fau- drait un autre, qui soit adapté à des

séjours plus longs” , remarque Joëlle Schirrer, l’élue en charge du dos- sier tourisme à la C.A.G.B. À Nancray, l’idée d’amé- nager une aire dédiée aux camping-cars est déjà dans l’air depuis 2001. “J’avais fait des propositions au

devrait pas poser de pro- blème non plus” , affirme le maire qui veut que “quelque chose bouge” et pourrait présenter le pro- jet lors du prochain conseil municipal, fin juin. Et loin de l’image de nuisance véhi- culée il y a quelques années

Un projet présenté fin juin en conseil municipal.

Le parking du musée des maisons comtoises à Nancray sert pendant l’été d’aire d’accueil improvisée pour les camping-cars.

pour les camping-cars, ceux-ci peu- vent être un atout pour l’économie locale. “Dans les Vosges, une petite commune qui venait d’être contour- née par une voie rapide a implanté une aire de service au bord du canal. 7 000 personnes y passent par an. C’est souvent plein et cela a partici- pé à sauver le centre du village” , affir-

niveau du Plateau et de la C.A.G.B. mais la réflexion n’avait pas avan- cé. Le temps que tout le monde s’y mette, c’était en stand-by ” , reconnaît Jean-Pierre Martin, le maire de la commune. Pour gagner du temps, le maire voudrait créer une aire “pro- visoire” le plus tôt possible, sans attendre la C.A.G.B. À proximité du

cars. Il a fait le calcul. En deux mois, c’est 94 000 euros qui ont été dépen- sés par les vacanciers en repas, en excursion, etc. Et réinjectés dans l’économie locale. S.D.

me Luigi Bianchi, le président d’une association de camping-caristes de l’Est. Son association loue réguliè- rement pendant deux mois un ter- rain de camping sur la Côte d’Azur et y accueille près de 200 camping-

P ROJETS

N OUVEAUTÉ

quentation baisse. Cela n’a rien d’une manne. C’est en évolution” , affirme José Salas, le gérant de Franche-Comté Nau- tic, un loueur de bateaux installé à Port- sur-Saône. Il est vrai que le Doubs part de loin et a devant lui une belle marge de progression, avec près de 800 passages par an aux écluses contre 5 000 sur la Saône. “C’est une dynamique lente, qui ne sera pas rentable dans deux ou trois ans. Toutes les études montrent que l’in- vestissement de départ est à fond perdu. Il s’agit ensuite d’équilibrer le fonction- nement. Quand 2 000 ou 3 000 bateaux navigueront sur le Doubs, ce sera assu- ré” , reprend Yves Tardieu, qui prône le développement d’autres formes de tou- risme que celui des locations tradition- nelles de bateaux à la semaine, comme “un cabotage à la journée ou à la demi- journée, avec des bateaux plus petits, moins chers, qui pourraient se coupler avec les installations et les gîtes d’étapes de la future véloroute.” S.D. de la capitale comtoise. “Les gens ne veu- lent pas faire que du tout culturel. C’est fractionné, ils ne vont pas rester toute la journée dans les musées. Pour faire res- ter les touristes plus longtemps, il faut leur proposer autre chose, mettre en valeur notre nature” , explique Joëlle Schirrer. Actuellement, 76 circuits pédestres exis- tent sur l’agglomération pour 557 km de randonnées, et 28 boucles de V.T.T. sur 425 km. Encore faut-il que les chemins soient indiqués pour pouvoir être utilisés. L’agglomération doit lancer dès 2007 une campagne de balisage des sentiers et “rac- corder certains chemins pour faire des boucles intéressantes.” L’O.N.F. a été rete- nue comme maître d’œuvre et c’est l’offi- ce de tourisme de Besançon qui devrait être chargé de la promotion. 557 km de sentiers de randonnée C’ est l’autre projet de la C.A.G.B. en faveur du tourisme. Dévelop- per la randonnée et le V.T.T. autour

Un investissement de 2,6 millions d’euros

Une péniche sur le Doubs

Le tourisme fluvial en piste pour 2007 Le port d’agglomération de Besançon doit voir le jour fin 2007. Ce qui devrait permettre au tourisme fluvial de prendre son essor sur le Doubs. Mais les retombées éco- nomiques à en attendre sont limitées.

Une chambre d’hôtes au fil de l’eau Jean-Marc Hippolyte vient d’amarrer sa péniche transformée en chambres d’hôtes de charme à Besançon. Il espère attirer une clientèle qui “ne venait pas jusqu’alors en Franche-Comté.”

“O n termine le dossier tech- nique et devrait enchaîner ensuite sur l’enquête publique en septembre. Les travaux pourraient débuter dès la fin 2006, énu- mère Joëlle Schirrer, la vice-présidente de la commission tourisme à la C.A.G.B. Depuis longtemps dans les cartons, le port fluvial de l’agglomération bisontine est en bonne voie et devrait ainsi être opérationnel fin 2007. Il sera divisé en deux sites. Un premier ponton d’accos- tage, le long de l’avenue Gaulard à Besan-

“P ouvoir prendre son petit-déjeuner sur l’eau, au pied de la Citadelle, cela a tout de même du charme” , sou- rit Jean-MarcHippolyte. Depuis le printemps, sa péniche amé- nagée en chambres d’hôtes de charme est amarrée dans la capitale comtoise. Le concept d’anciennes péniches recon- verties en hôtels existe déjà depuis plusieurs décennies dans d’autres régions. “Je voulais

polyte, qui vise une clientèle variée, de la nuit à bord à 70 euros, en passant par la croi- sière d’une semaine sur leDoubs à 1 800 euros la semaine ou cel- le d’une heure. Lapénichedeplus de 100 tonnes a conservé son gabarit et ses lignes rondes. “Certains clients ne voulaient pas spécialement venir à Besançon, mais étaient attirés par le fait de dormir sur une péniche. C’est un intérêt pourmoi évidemment,mais aus-

çon, à quelques centaines de mètres de l’actuel port du Moulin Saint-Paul - qui a été rénové l’année dernière - pouvant accueillir une quinzaine de bateaux. Et un second port, creusé dans le canal à Deluz, qui devrait servir aussi d’escale technique, avec loueurs et réparateurs de bateaux. Un investissement total de 2,6 millions d’euros. “L’objectif, c’est d’aug- menter la fréquentation touristique, certes, mais aussi de faire revivre les bords de la rivière, et faire un équipement de proxi- mité” , reprend Joëlle Schirrer. Car les élus le reconnaissent, l’impact du tourisme fluvial est limité. “C’est la gran- de différence avec le raisonnement qu’on pouvait tenir il y a une dizaine d’années. On pensait alors que la solution était dans la location de bateaux. C’est une illusion de penser que cela peut être rentable. Ce n’est que l’un des éléments de la dyna- mique” , affirme Yves Tardieu, maire de Deluz et vice-président chargé de la com- mission tourisme de la C.A.G.B. En Haute-Saône, où le tourisme fluvial a 20 ans d’avance par rapport au Doubs, la location de bateaux a diminué de 7 % par rapport à l’année précédente. “Tout le monde fait tout un foin autour du tou- risme mais cela fait dix ans que la fré- Le port fluvial du moulin Saint-Paul, à Besançon a été rénové en 2005. Les travaux du port communautaire devraient eux débuter dès la fin 2006.

si pour la région qui peut ainsi atti- rer un nouveau public” plaide-t-il. Pour s’installer, l’homme a reçuun prêt d’honneur du Conseil général de 80 000 euros. Seul

monter un projet en dehors de la région parisienne. J’ai ren- contré l’A.D.E.D., le contact est bienpas- sé. Et comme rien n’existait de simi- laire ici, je me suis lancé” , raconte l’homme.

Il a dû financer seul l’aménagement du quai.

hic : c’est lui qui a dû financer seul l’aménagement du quai et de l’escalier d’accès. Le prêt d’honneur y est passé… “J’au- rais préféré avec un quai amé- nagé” , reconnaît-il. “Ce que je propose, c’est quelque chose de nouveau. Les collectivités locales veulent développer le tourisme fluvial, mais en même temps, elles ont un peu peur et atten- dent de voir ce qui se passe. On est un peu frileux.” S.D.

ÀNogent-sur-Seine, il a rache- té sa péniche baptisée “Quié- tude”, un bateau qui officiait déjà depuis près de 10 ans com- me chambre d’hôtes sur les bords de la Seine et l’a amenée dans la capitale comtoise. “Mon pari, c’est de faire venir une clientèle qui ne venait pas dans la région, de leur faire décou- vrir la Franche-Comté, mais aussi la gastronomie, les pay- sages” , reprend Jean-MarcHip-

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