La Presse Bisontine 67 - Juin 2006

24 L’événement…en images ’

B ASKET La Pro A pour le B.B.C.D. Un an après avoir frôlé le dépôt de bilan, le B.B.C.D. a décro- ché le 3 mai dernier sa montée en Pro A, l’élite du basket, sur le parquet du Palais des Sports. Un redressement spec- taculaire dû en partie au travail du président du club depuis le début de la saison, Jacques Thibault. Interview. Maintenant que Besançon rejoint l’élite… Besançon en liesse derrière le B.B.C.D.

Ancien président du club affaire et P.D.G. de la société Sigec, Jacques Thibault est depuis le début de la saison le président du B.B.C.D

J.T. : La difficulté a été de s’assurer le soutien des anciens partenaires. Nos deux plus gros parte- naires, ce sont le club affaires et Festina. Cette année, ils sont revenus à des niveaux supérieurs par rapport à l’année précédente. Et on a retrou- vé de nouveaux partenaires. Les négociations

Festina, le soutien dumaire de Besançon, la pré- sence à mes côtés d’André Mulon et d’Éric Leh- mann, ça a été des éléments déterminants pour que je me lance dans l’aventure. L.P.B. : Comment s’est passé ce redressement spectacu- laire ?

sont déjà entamées depuis un bonmois. On s’est fixé jusqu’à la fin du mois de mai pour faire notre budget. À cette date, on devra rendre nos prévisions à la Ligue de basket. Mais cela nous per- met de ne pas avoir de pression et de prendre notre temps.

L a Presse Bisontine : Le B.B.C.D. a assuré sa mon- tée en Pro A, l’élite du basket professionnel. Quel est votre sentiment tout d’abord ? Jacques Thibault : Dans l’état actuel des choses, on est virtuellement en Pro A. La montée doit se confirmer par un budget de ProA. On est actuel- lement en négociation avec nos partenaires tant privés que publics. La question est de savoir ce que vous souhaitez faire en Pro A. Si vous vou- lez faire un aller-retour et redescendre l’année d’après, n’importe quel budget est suffisant.

3 000 spectateurs de moyenne.

J.M. : Ça a été un travail de fond. On n’a pas claqué des doigts pour tout remettre en place. On a commencé par à nouveau respecter les autres, ceux qui nous donnent de l’argent. Ils payent pour que leur nomsoit connu, que l’on

Après, il y a un premier budget qui permet de muscler l’équipe de Pro B. Et plus vous allez monter en budget, plus vous pouvez faire preu- ve d’ambition. L.P.B. : Quel est le budget nécessaire pour faire partie de l’élite et prétendre y rester ? J.T. : Si on veut jouer lemaintien, cela oscille entre 2,3 et 2,4 millions d’euros. Pour jouer en milieu de tableau et faire les play-offs , le budget se situe plutôt autour de 3millions d’euros. Et 4millions d’euros pour être du niveau européen. Cette année, le budget du club tournait autour de 1,5 million d’euros. L’objectif, c’est le maintien. Car une nouvelle Ligue se met en place dans deux ans et le nombre d’équipes de Pro A doit se réduire à la fin de la saison prochaine de 18 à 14. Ce sont quatre équipes qui vont descendre. En accédant à la ProA, on change de monde, on rentre dans une organisation beaucoup plus pro- fessionnelle. Une 10 ème ou 12 ème place, ce serait déjà une bonne année. Car cela voudrait dire colossal, un président qui avait donné sa démis- sion sans se soucier de l’avenir du club, un défi- cit d’image, une désaffection du public et des sponsors…Aujourd’hui, c’est vrai qu’on est vir- tuellement en Pro A. Mais la plus belle réussi- te c’est encore d’avoir redonné sa crédibilité au B.B.C.D. et d’avoir effacé cette année catas- trophe. L.P.B. : Qu’est-ce qui vous a poussé à reprendre le club ? J.T. : Voir le club se perdre, il fallait faire quelque chose. Depuis 14 ans, je suis l’un des premiers partenaires du club. J’ai été et je reste fidèle à André Mulon, le président historique du club jusqu’en 2004. C’est grâce à lui qu’on est là. Je n’aurais pas pu faire tout cela seul. Si on y est arrivé, c’est qu’il y avait déjà une structure. La relation avec le partenaire principal du club, aussi qu’on gagne desmatches à domi- cile, pour notre public, avec par-ci par- là un exploit contre une équipe forte. L.P.B. : Quand vous avez pris la tête duB.B.C.D. en juillet 2005, le club traversait une mau- vaise passe… J.T. : Il était mort. Soit j’y allais, soit il déposait le bilan. Il y avait un déficit

parle en bien du club auquel ils s’associent et non en ne retenant que l’état désastreux de ses finances ou l’argent dilapidé en restaurant par les dirigeants. C’est ça la réussite du club. Le respect des autres est un minimum. L.P.B. : L’équipe a été remodelée profondément ? J.T. : Le premier choix qu’on a eu à faire, c’était celui du coach . Et on a misé sur l’homme, ses qualités humaines. Mis à part un joueur que l’on a gardé, toute l’équipe était nouvelle. Il fal- lait quelqu’un qui sache construire un collectif. Cela a marché parce que personne n’a mis de pression. Tout s’est mis en place raisonnable- ment et la mayonnaise a pris. Germain Casta- no a réussi une osmose dans son équipe. Il y

L.P.B. : Est-ce que l’effectif sera remodelé pour la mon- tée en Pro A ? J.T. : On ne peut pas dire “Toi tu restes, toi tu pars” alors que les play-offs n’ontmême pas commencé. Trois joueurs - Florent Eleleara,AntwanHoard et Mehdi Labeyrie - sont d’ores et déjà assurés de rester l’année prochaine car ils ont un contrat de deux ans. Pour les autres, rien ne se décide- ra avant la fin mai pour que l’on vive tran- quillement la fin du championnat. On est dans le même cas de figure avec Germain Castano, l’entraîneur. Il a signé pour un an. On termine le championnat sereinement puis on va essayer de semettre d’accord car il est clair que de notre côté, on a toutes les raisons pour souhaiter le voir rester au sein du club. L.P.B. : Quels seront les atouts de Besançon l’année pro- chaine ? J.T. : Par rapport aux équipes de Pro A, notre Palais des Sports est supérieur à la moyenne. Et le deuxième atout que nous avons, c’est le public. On fait partie des salles de basket qui ont un taux de fréquentation de près de 30 à 40 % supérieurs à la moyenne nationale. En moyenne, on a 3 000 spectateurs par match. Et on compte presque 1 500 abonnés. L.P.B. : Avez-vous l’intention de rester encore plusieurs années à la tête du club ? J.T. : Je ne sais pas aujourd’hui. J’en saurai plus finmai. C’est une lourde charge, qui prend beau- coup d’énergie. Ça empiète sur la vie profes- sionnelle, familiale. Alors il faut avoir la possi- bilité de tenir la cible qu’on s’est fixée pour que l’enjeu vaille la peine. Je ne le fais pas pour la gloire personnelle en tout cas. Être président de club, c’est une tâche à part entière. Mais le plus difficile, c’est le stress. Propos recueillis par S.D.

avait des individualités fortes, mais sur le terrain, c’était un pour tous et tous pour un. Et cette osmose, vous la retrouvez partout. Au sein de la ges- tion administrative, les gens sont à nouveau fiers d’être au club, le staff du Palais des Sports aussi. Idempour les partenaires financiers. Au début de la saison, un sur deux ne voulait plus

Le budget 2006-2007 arrêté fin mai.

nous parler. On a tout fait pour retrouver un vrai dialogue. C’est venu jour après jour, et pas seulement à cause des résultats. C’est aussi avec des sourires, parce qu’on les traitait mieux. L.P.B. : Le club avait terminé l’année dernière en déficit. Qu’en est-il cette année ? J.T. : Nous sommes deux mois avant la fin de la saison et du bilan financier. Mais le bilan sera positif. L’année dernière, le club avait clôturé avec un déficit de plus de 300 000 euros. Il n’y aura pas de soucis financiers cette année car on a une obligation d’équilibre des comptes. Quant à notre passif, la Ligue nous a donnés trois ans pour le rembourser. C’est déjà dans nos budgets des deux années prochaines.

L.P.B. : Vous avez de nouveaux partenaires ?

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