La Presse Bisontine 65 - Avril 2006

U.N.E.S.C.O. : Besançon doit se ressaisir Fin mars, une nouvelle analyse de la situation bisontine sera faite dans le cadre de la deman- de de la ville de figurer au patrimoine mondial de l’humanité. Un vaste dessein qui demande du temps et de l’investissement pour se plier aux exigences imposées par l’U.N.E.S.C.O. Or il apparaît que Besançon a pris du retard dans son projet comme l’a souligné l’expert missionné sur ce dossier. Par exemple, la plupart des for- tifications construites par Vauban dans la capi- tale régionale, c’est le cas des tours, sont tou- jours inaccessibles au public. C’est un vrai handicap dans cette affaire. C’est la raison pour laquelle la mairie s’est fait rappeler à l’ordre par cet expert qui n’entend pas la laisser se repo- ser sur ses lauriers. L’électrochoc semble fonc- tionner puisque le service patrimoine se livre actuellement à un inventaire précis des sites susceptibles d’être ouverts à la visite dès 2007, année Vauban. Et un budget est à l’étude. 6 L’ÉVÉNEMENT ’ U.N.E.S.C.O. 2007, année Vauban La ville rappelée à l’ordre par un expert Par courrier, l’expert missionné pour le portage de la candidature de la ville à l’U.N.E.S.C.O. invite la ville à mettre en place, cette fois-ci une véritable politique de valorisation de son patrimoine Vauban. Si elle veut avoir une chan- ce d’être inscrite au patrimoine mondiale.

L e projet de Paulette Guinchard de faire clas- ser Besançon au patri- moine mondial de l’hu- manité était excellent. Faut-il encore que l’idée soit suivie de faits. Car être candidat à l’U.N.E.S.C.O. impose à la vil- le d’entreprendre des démarches dans la valorisa- tion de l’ensemble de son patri-

remarques n’ont visiblement pas été suivies de faits. Il prô- nait à l’époque une mise en valeur des tours bastionnées de l’enceinte urbaine pour les rendre accessibles au public. L’objectif est que Besançon se réapproprie ce patrimoine for- tifié qui donne l’impression - à l’exception de la Citadelle seule site proposé à la visite -

si infernale.” Résultat, Besançon doit revoir sa copie pour répondre aux exi- gences imposées par l’U.N.E.S.C.O. qui diligente- ra prochainement un expert chargé de venir estimer à la fois la conservation et l’ap- propriation de ces tours bas- tionnées et de la Citadelle. C’est la raison pour laquelle, Nicolas Faucherre s’est per- mis cette piqûre de rappel et plébiscite “une mise aux normes” rapide. Il invite la vil- le avec fermeté à suivre un certain nombre de recom- mandations “à engager de tou- te urgence, pour tenter de résor- ber ces contradictions manifestes par l’affichage d’un projet en devenir” dit-il. Elles se déclinent en quatre points. Le premier est de fai- re l’inventaire rapide des affec- tataires des ouvrages et en rassembler le double des clefs dans un service municipal clai- rement identifié. La seconde est de faire évaluer par un architecte du patrimoine l’état sanitaire de chaque ouvrage et les potentiels de mise en valeur. La troisième est de fai- re évaluer par le service patri- moine et l’Office de Tourisme les opportunités d’une ouver- ture au public de chaque ouvra- ge. Et enfin de réaliser un audit

moine fortifié par Vau- ban. Sur ce point, il reste encore du che- min à parcourir. Début janvier, la muni- cipalité s’est faite rap- peler à l’ordre par Nico- las Faucherre, l’expert missionné pour le por-

“d’une friche culturel- le et d’un déficit d’ima- ge” écrivait-il alors. Deux ans plus tard, l’état des lieux dressé par Nicolas Faucher- re est sans appel. Il a visité la tour des Marais, “dénaturée par

Friche culturelle et déficit d’image.

tage de la candidature U.N.E.S.C.O. Il a souligné dans un courrier adressé à Jean- Louis Fousseret “le décalage complet qu’il y a entre la légi- time annonce de votre candi- dature - au nom du caractère exceptionnel de l’œuvre de Vau- ban dans votre bonne ville - et la réalité de terrain.” Un com- mentaire sévère qui met en doute la véritable volonté de la collectivité de se donner les moyens de ses ambitions. Le spécialiste en histoire et archéologie médiévale a des raisons d’être mécontent. Depuis sa première visite en 2004 de Besançon, ses

l’association qui l’occupe, le rez-de-chaussée de la tour des Cordeliers, remplie de lits d’hô- pitaux hors d’usage, la tour de Chamars, qui sert de dépôt aux scouts, et la tour Montmart, affectée aux espaces verts.” Il a relevé également que “les tours Notre-Dame et Rivotte étaient totalement murées, et que les autres étaient soit pri- vatisées soit laissées à l’aban- don.” La Citadelle fait elle aus- si l’objet de critiques dans son accessibilité. “La cohabitation sur un cheminement unique entre les groupes de visiteurs piétons et circulation automo- bile de service est devenue qua-

La Citadelle ne suffit pas à elle seule à convainvre l’U.N.E.S.C.O.

avec les associations affecta- taires pour garantir que leur pratique est en respect avec l’esprit des lieux. L’idéal pour ce spécialiste est

que ces sites soient accessibles au public pour 2007, lors de l’ouverture de l’année Vauban. Besançon dispose d’un patri- moine d’exception, personne

ne le conteste. Elle a tout pour faire… mais il reste à faire. C’est une des clefs de sa réus- site touristique. T.C.

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