La Presse Bisontine 65 - Avril 2006

L’ÉCONOMI E

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F EMMES

42 % de retraite en moins par rapport aux hommes

Social, secrétariat, services à la personne…Les femmes s’orien- tent souvent dans des domaines sans débouchés ou précaires. Des choix qui les pénalisent tout au long de leur vie. Orientation à revoir pour les filles

L a route est encore longue avant que l’égalité des hommes et des femmes ne soit parfaite. C’est ce que démontre en tout cas le “recueil statistique des femmes en Franche-Comté” publié par la direction régionale aux droits des femmes (D.R.D.F.) et l’ob- servatoire régional à l’emploi. L’enquête met notamment le doigt sur l’orientation pas tou- jours judicieuse des jeunes filles dès le lycée, vers les filières générales ou les métiers de ser- vice, “alors que cela ne corres- pond pas forcément à la réali- té de l’emploi régional” , note-t-on à la D.R.D.F. Bâti- ment, artisanat, industrie, les métiers qui offrent des débou- chés sont souvent considérés comme réservés aux hommes, tandis que les femmes s’orien- tent plus vers les filières de l’administration ou des ser- vices, sans grandes perspec- tives d’emplois. “80 % des hommes travaillent dans 400 métiers différents. Mais dans le même temps, 80 % des femmes occupent seulement une quarantaine de métiers. La dis-

Mais avec les machines actuelles, même une femme peut faire des ports de charges” , reprend-elle. Au chômage après avoir long- temps été télévendeuse, Fabien- ne aussi s’est tournée vers des métiers plus masculins. “Je me suis tournée vers les transports, ai essayé de devenir conduc- trice de bus. Maintenant, j’es- saye plus vers l’industrie. C’est des métiers auxquels je n’avais pas pensé au départ. Mais quit- te à changer de métier, pour- quoi pas” , affirme-t-elle. Pas anodins, les choix de parcours professionnels ont des inci- dences jusqu’à la retraite. Car les femmes, qui travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes - une sur trois contre un homme sur dix selon l’I.N.S.E.E., partent en moyen- ne aussi à la retraite dix mois plus tard que les hommes, à 61,3 ans au lieu de 59,2 ans et avec des pensions inférieures de 42 % à celle de la gent mas- culine. 842 euros pour les femmes contre 1 461 euros pour les hommes. S.D.

crimination, ce sont aussi les femmes qui la créent elles- mêmes en s’orientant seulement vers certains types de métiers” , souligne Tarana Aliyeva, qui suit la mission Mix’emploi au M.E.D.E.F., qui aide une soixan- taine de femmes à se réorien- ter vers des secteurs tradi- tionnellement masculins. Car le M.E.D.E.F. le reconnaît, “il y a un problème d’image. Ce n’est pas forcément facile dès le début de s’orienter vers le métier d’électricienne ou de car- releur pour une fille.” Se réorienter, c’est justement ce qu’a fait Nouara Rebahi. Après une licence de psycho- logie et un premier emploi dans le domaine social, la jeune fem- me s’est aperçue que “finale- ment, ce qui m’intéressait le plus, c’était le travail de ges- tion et d’encadrement.” Elle a opté finalement pour la logis- tique et la gestion de mar- chandises et cherche actuelle- ment une formation en alternance. “C’est un milieu d’hommes, les chefs d’entre- prise que j’ai rencontrés étaient parfois un peu étonnés au début.

Les femmes travailleraient dans 40 métiers différents, contre 400 pour les hommes.

B ILLARD

Ouverture le 31 mars Le billard débarque à Saint-Vit À Saint-Vit, Patrick Jay ouvre le 31 mars prochain “Pool café”, une salle de billard, rue de Besançon. Son projet a reçu une aide du Conseil général.

“S ur Saint-Vit, l’offre en loisir et déten- te était assez pauvre. Il y avait bien le Café de la gare, qui avait déjà une table de billard, mais il a fermé l’année dernière. Les gens qui voulaient passer une bonne soi- rée étaient forcément obligés d’aller jusqu’à Besançon” , raconte Patrick Jay. Pour pallier

était à l’abandon depuis des années, il y avait tout à remettre en état.” L’homme connaît bien le milieu des tables vertes. Pendant quinze ans, il a tenu une sal- le de billard à Besançon, “le snooker club”, avant de la vendre il y a deux ans, pour se lan- cer dans d’autres projets. “Ce qu’on souhaite,

ce manque, le Saint-Vitois de 45 ans a donc choisi de créer sa propre salle de billard. Baptisé “Pool café”, le bar et ses sept tables de jeu - six pools et un snooker - doit ouvrir le 31 mars prochain, rue de Besan- çon à Saint-Vit. Pour ce projet, Patrick Jay a

c’est réunir les deux pratiques du billard dans notre salle. Celle du loisir pur et de la compétition” , affir- me-t-il. Un club officiel de joueurs de billard devrait y être créé prochainement et la salle est affiliée à la fédéra- tion de billard. Ce qui devrait per-

Un club officiel de joueurs de billard devrait y être créé.

Photo Agence DER

mettre au lieu d’organiser des compétitions officielles de ce sport qui réunit un peu plus d’une centaine d’adeptes dans la région. “Mais c’est en progression constante” , affirme Patrick Jay.

d’ailleurs reçu le soutien financier du Conseil général, sous la forme d’un prêt d’honneur de 8 000 euros. Une aide qui lui a permis de “réa- liser les travaux d’aménagement intérieur de la salle. Car on s’installe dans un local qui

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