La Presse Bisontine 65 - Avril 2006

L’ÉCONOMI E

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J EUNE ENTREPRISE

5 000 vols à La Plagne

Un Bisontin met au point un antivol pour les skis

Parce qu’il s’est fait voler ses skis il y a plusieurs années, Franck Migeon, le gérant de F.M. Déve- loppement vient de mettre au point un râtelier à ski muni d’un antivol. Une première en France.

C’ est son “bébé”. Un râtelier à ski muni d’un antivol. Le système est tout simple - une petite chaîne à la façon de celle qui relie les caddies de super- marché entre eux permet de fermer le râtelier - et dissuasif. Ce “bébé”, Franck Migeon, le gérant de F.M. Développement y pense depuis près de quatre ans. “Je me suis fait volé mes skis sur les pistes, cette année- là. Depuis, cette idée d’antivol à skis me trottait dans la tête, j’ai cherché

tour dans un magasin de sport, vous puissiez être tranquilles” , reprend Franck Migeon. Et le marché existe. Car, rien qu’en l’espace d’une saison, ce sont 5 000 paires de skis qui dis- paraissent dans une station comme La Plagne et 3 000 àAvoriaz. Et 10 % des paires de locations ne sont jamais revues. Un problème croissant pour les sta- tions de sport d’hiver, qui essayent tant bien que mal de parer à ces vols. “Certains restaurants de Tignes

embauchent même une personne uniquement pour garder les skis” , affirme FranckMigeon. Le Bison- tin n’est d’ailleurs pas le seul sur le marché de la sécurité. Des systèmes antivols semblables ont déjà été mis au point par des sociétés canadiennes,

des entreprises qui seraient intéressées. Finalement, je l’ai développé moi- même” , affirme l’ingénieur de formation de 36 ans, fier de son innovation. En avril dernier, l’homme a repris une partie des activités de la société Jacques Morel de Mar-

Déménager dans de nouveaux locaux à Marchaux.

italiennes ou allemandes, mais aucu- ne entreprise française ne s’était enco- re intéressée au problème. Cette saison, plusieurs râteliers anti- vols sont déjà en test dans des sta- tions des Alpes. Dans la petite pièce qu’occupe encore pour quelques semaines F.M. Développement au sein de la Boutique de gestion de

chaux, notamment la fabrication de postes de polissage pour l’horlogerie et le thermoformage. Et s’est lancé dans le développement de son pro- duit, de A à Z. “L’idée, ce n’est pas d’avoir un antivol complètement invio- lable, mais de dissuader. Pour que quand vous voulez vous arrêter dans un restaurant d’altitude ou faire un

Franck Migeon compte bien équiper des stations de ski dès l’hiver prochain.

nent.” En moins d’un an, F.M. Déve- loppement a déjà créé deux emplois supplémentaires. Et compte démé- nager dans de nouveaux locaux à Marchaux. S.D.

Palente, et même dans le couloir, plu- sieurs dizaines de modèles sont déjà entassées, en attente de commercia- lisation. “Nos cibles, ce sont les maga- sins de sport, les restaurants, les remontées mécaniques… On espère

commencer à vendre nos produits dès la fin de saison pour pouvoir équiper les stations dès le début de l’hiver pro- chain” , affirme Franck Migeon, qui “mise beaucoup sur le développement du produit dans les années qui vien-

C HARBONNIÈRES - LES -S APINS

12 mètres de long sa dernière œuvre

Profession, sculpteur de tyrannosaure

Depuis huit ans, Cyril Jung est sculpteur de dinosaures à Dino- Zoo, le parc à thème qui leur est consacré à Charbonnières- les-Sapins. Armé de sa tronçonneuse, il termine son dernier bébé : un tyrannosaurus rex impressionnant.

L a tête, énorme, pend pour le moment tristement à une lourde poulie. Plus loin, les deux pattes de la charmante bestiole sont enco- re en cours de fabrication et attendent d’être recouverte de leur fausse peau pour paraître plus réelles. À côté, Cyril Jung paraît presque petit. Depuis huit ans, c’est lui qui s’occupe des dinosaures du parc à thème Dino-Zoo, implanté à Charbonnières-les-Sapins. Il leur refait une petite beauté de temps en temps, les retape pen- dant les mois d’hiver, mais aus- si leur donne vie. Sa dernière création est en cours, dans l’ate- lier de fabrication du parc. Un tyrannosaurus rex aux men- surations impressionnantes. Douze mètres de long, cinq de hauteur et des dents de vingt centimètres. Rien que cela. À 36 ans, Cyril Jung n’a pour- tant rien du passionné de dino- saure et de paléontologie. Arrivé là un peu par hasard, après des études d’histoire et un passage éclair par les arts- déco de Strasbourg, le jeune homme a découvert les dino- saures en travaillant comme

Guy Vauthier, le directeur du Dino-Zoo. Avant de s’attaquer à l’animal grandeur nature, Cyril Jung a réalisé des cro- quis et une maquette à taille réduite, “pour déterminer l’at- titude” et la physionomie de son T-rex. Le vrai dinosaure est ensuite sculpté, à la tron- çonneuse, dans des blocs de polystyrène montés sur une ossaturemétallique, puis recou- vert de fibres de verre et de résine où sont dessinés les écailles, les plis et les veines du cou.

guide au sein du parc. Artiste- peintre et plasticien à ses heures perdus, il travaille désormais à plein temps comme sculpteur de dinosaures. “Les gens pen- sent que c’est un métier amu- sant. Pas toujours. C’est très long à faire, ces grosses bébêtes” , soupire-t-il dans son atelier. Son dernier bébé, le tyranno- saure, lui a déjà demandé trois mois de travail et devrait lui en demander encore autant avant d’être présentable. Car

il faut d’abord com- piler les sources scientifiques, les planches de fossiles conservés par le muséum d’histoire naturelle de Paris pour être le plus réa- liste possible. Le parc avait déjà sa

Il faut d’abord compiler les sources scientifiques.

Morceau par mor- ceau. Le sculpteur a lui-même inventé cet- te technique. Et pour ce qui est de l’appa- rence, tout est affai- re de supposition. Certains scientifiques

voient dans le tyrannosaure un terrifiant prédateur, d’autres un charognard. Cyril Jung a opté pour la seconde version, celle du charognard. “Pour repé- rer ses proies, il doit alors avoir un sens de l’odorat très déve- loppé. Par contre, la vision est moins importante, les yeux sont sur le côté, ne lui permettent

version de l’animal, star du film Jurassic Park, mais elle s’était démodée. Il a fallu la refaire, pour coller aux dernières recherches scientifiques. “Les scientifiques, semble-t-il, avaient exagéré sa taille. On le disait long de 15 mètres. En fait, le plus long squelette retrouvé ne dépasse pas 12mètres” , explique

La tête du tyrannosaure est déjà terminée. Au total, Cyril Jung aura besoin de 6 mois pour terminer sa sculpture.

pas de bien voir devant lui” , explique le sculpteur en détaillant la tête monumenta- le de son animal. Quant à la couleur, personne ne peut le

contredire. “Si ça tombe, dans deux ans, on recommencera notre T-rex en lui ajoutant des plumes” , ajoute-t-il sans rire. Les mastodontes pourraient en

prendre un sacré coup à leur prestige. Le nouveau T-rex devrait retrouver sa place dans le parc à thème au cours de l’été.

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