La Presse Bisontine 65 - Avril 2006

25 LE GRAND BESANÇON La sécheresse de 2003 reconnue… deux ans et demi après A SSURANCES Huit nouvelles communes dans le Doubs

Huit nouvelles communes du Doubs se sont vues reconnaître l’état de catastrophe naturelle pour les dégâts provoqués par la sécheresse de 2003. Les sinis- trés vont enfin pouvoir être dédommagés

C hristian Barçon reconnaît qu’il n’y croyait plus. “Je ne m’attendais vrai- ment plus à ce que la catastrophe naturelle nous soit reconnue. Donc j’étais prêt à entreprendre les réparations moi-même” , dit-il. En août 2003,

concernées. Presque autant à Miserey-Salines. À Pelousey, Christian Barçon est allé voir sa compagnie d’as- surance aussitôt la catastrophe naturelle reconnue. L’expert est passé, un spécialiste doit désormais faire une analyse géotechnique des sols, pour tes- ter la qualité du terrain. “Reboucher les fissures, ça ne sert pas à grand-chose. Ce qu’il faut, c’est que la maison ne se mette pas à bouger à nouveau au prochain coup de chaud” , affirme Christian Barçon. Son voisin, lui, n’a pas eu à attendre la déclaration de catas- trophe naturelle pour faire des travaux et consolider sa mai- son, l’une des plus touchées du village. “Heureusement, parce

partie des huit communes du Doubs qui viennent d’être reconnues en état de catas- trophe naturelle suite à la sécheresse de 2003 par la com- mission interministérielle, le 19 janvier dernier. Après deux ans et demi d’attente et de démarche. Une annonce qui a

été accueillie avec soulagement par les sinistrés. La reconnaissance d’état de catastrophe naturelle ouvre en effet aux particuliers dont les bâtiments ont subi des dégâts

des fissures sont apparues sur sa maison. Dans sa rue, à Pelousey, trois autresmaisons de ses voisins ont subi le même sort. Toutes étaient situées sur le même sous-sol marneux.

Rien qu’à Pelousey, 34 personnes sont concernées.

Deux ans et demi après la sécheresse, les particuliers dont les maisons ont été endommagées vont enfin pouvoir être dédommagés par les assurances.

matériels la possibilité d’être indemnisés par leur compa- gnie d’assurance. Rien qu’à Pelousey, 34 personnes sont

d’assurance qui considère que seules les déclarations de sinistres de juillet et d’août sont imputables à la séche- resse ! “De façon certaine, c’est la sécheresse aussi qui a cau- sé ces dégâts chez nous” , reprend la dame, qui depuis a consta- té des fissures sur les murs de sa cuisine et dans son séjour. Elle a porté réclamation. Pour elle, deux ans et demi après, les fissures de la sécheresse 2003 sont encore loin d’être réparées. S.D.

sont pas aussi conciliantes. Et quand une habitante de Mise- rey-Salines a contacté son assu- rance, début mars à la suite de la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle de sa commune, sa compagnie a refu- sé d’étudier son dossier. Motif : “Chez nous, les lézardes ont commencé dès le début de la période de la sécheresse, fin juin. Et je suis allé voir mon assurance aussitôt, car je ne savais pas que cela allait s’ac- centuer encore” , explique-t-elle. Trop tôt selon la compagnie

Pelousey, mais aussi les com- munes de Miserey-Salines, Morre et Serre-les-Sapins font

cela commençait à devenir dan- gereux, les fissures continuaient d’évoluer, remarque François Chartier. Mais mon assuran- ce a accepté de payer les tra- vaux sans attendre que la com- mune ne soit reconnue catastrophe naturelle.” Les tra- vaux pour stabiliser le sol et réparer la maison viennent de s’achever. Et ont coûté près de 35 000 euros. La maison repo- se désormais sur des pilotis de 12 mètres, enfoncés dans la terre. Mais toutes les compagnies ne

L’institution Notre-Dame Saint-Jean fête 10 ans d’apprentissage

Avec ses quatre sections de B.T.S. par alternance, l’établissement bison- tin s’est imposé comme un modèle en matière d’apprentissage. Et le mouvement initié il y a dix ans va encore se renforcer.

PUBLI-REPORTAGE

L e pari n’était pas gagné d’avan- ce il y a tout juste dix ans, quand l’institution Notre-Dame Saint-Jean décide de lancer sa pre- mière section de B.T.S. par alter- nance avec les 17 premiers étudiants d’action commerciale. “Nous étions persuadés que l’insertion d’un étu- diant passait non seulement par sa réussite aux examens mais égale- ment par une bonne formation pro- fessionnelle, nous avons donc pris la décision de développer l’ap- prentissage dans notre établisse- ment” rappelle François-Régis Daboval, le directeur de l’institu- tion Notre-Dame Saint-Jean qui regroupe près de 2 000 élèves, de la maternelle aux formations post- bac. Le secteur tertiaire est toujours le fer de lance des formations en alter- nance dispensées au lycée Saint- Jean de Besançon. Chaque année, plus de 150 jeunes suivent un appren- tissage dans quatre sections diffé- rentes de B.T.S. : management des unités commerciales (ex action com- merciale),assistant de gestion P.M.E.-

P.M.I., comptabilité et gestion des organisations, et banque. Le systè- me de l’apprentissage est basé sur un enseignement double : sur un mois, l’étudiant passe en général deux semaines au lycée et deux semaines en entreprise. “Au fil des ans, nous avons noué des partena- riats avec de grands groupes natio- naux qui accueillent nos étudiants mais aussi avec un tissu de plusieurs centaines de P.M.E. et P.M.I. régio- nales. Il existe aujourd’hui un vrai réseau de partenaires qui sont autant d’entreprises d’accueil pour nos étu- diants” ajoute le directeur. Le pari lancé il y a dix ans est dou- blement gagné : non seulement les effectifs d’étudiants poursuivent leur croissance régulière mais leur taux de réussite est tout simplement excep- tionnel. “Selon les années, il atteint un taux compris entre 80 et 90 %, contre une moyenne académique qui se situe aux alentours de 60 % pour le niveau B.T.S.Et 90%de nos jeunes apprentis trouvent un emploi stable dans les six mois après la fin de leurs études” indique Xavier Schroter, le

P ROCÉDURES

Des dossiers refusés

D’autres communes, comme Pouilley-les-Vignes, ont également demandé à être reconnues en état de catastrophe naturelle. Au total, 34 communes avaient fait la demande. Mais pour elles, les chances d’être reconnues sinistrées s’éloignent. Des communes en attente d’une reconnaissance

responsable des sections d’appren- tissage. Et il n’y a aucune raison que cette dynamique s’arrête. “L’institut Notre Dame Saint-Jean réfléchit sur des possibilités de développement de nouvelles sections en alternance avec les partenaires,qu’il s’agisse des col- lectivités territoriales,des entreprises, des autres lycées de l’enseignement catholique” ajoute M. Daboval qui se dit “très fier du travail effectué par toute l’équipe” ces dix dernières années. Elle a contribué à faire de l’institution Notre-Dame Saint-Jean un véritablemodèle d’intégration pro- fessionnelle pour ses élèves. Institution NOTRE-DAME SAINT-JEAN Lycée Saint-Jean 1, rue de l’Espérance 25000 BESANÇON Tél. : 03 81 47 42 20 L’événement a été célébré le 10 mars dernier en présence des entreprises partenaires.

“P our le moment, on n’a aucune nou- velle de la préfecture. Mais on attend avec impatience et on espère que le dossier de la commune sera étudié. Car il y a plusieurs particuliers qui ont été tou- chés” , reconnaît Albert Depierre, le maire de Pouilley-les-Vignes. La commune du Grand Besançon fait partie des 34 communes du département qui ont demandé à être recon- nues en état de catastrophe naturelle, suite à la sécheresse de 2003. Au départ, aucune n’avait été retenue, car elles ne correspondaient pas aux critères hydriques pris en compte - la teneur en eau des sols devait être notamment de 20 % inférieur à son niveau habituel. Mais devant l’ampleur du problème et le nombre de particuliers concernés, les cri-

tères ont finalement été assouplis en 2005. Cette fois-ci, ce ne sont plus les critères hydriques, mais la composition du terrain qui a été mis en avant. “On a demandé un examen géologique des terrains et la présence d’argile susceptible de créer des mouvements différen- tiels du sol a été prise en compte” , explique-t- on à la préfecture. Quatorze dossiers ont été alors réexaminés. Et huit acceptés donc. Dans le Pays de Mont- béliard, une douzaine de communes, non recon- nues en état de catastrophe naturelle, béné- ficient aussi d’une “procédure exceptionnelle d’indemnisation.” Mais pour les autres com- munes, la possibilité d’être reconnues sinis- trées par la sécheresse 2003 s’éloigne défini- tivement.

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