La Presse Bisontine 65 - Avril 2006

RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

C’est la pêche à la grenouille… pas toujours légale

L a plupart des restaurateurs de la région affichent en ce moment au menu les fameuses cuisses de gre- nouilles. C’est l’époque qui veut ça ! En général, les batraciens qui finissent dans nos assiettes pour le plus grand régal des amateurs du genre sont souvent importés de Turquie. Car en France, la pêche à la grenouille est limitée au nom du respect de la période de reproduc- tion de ces petites bêtes. La pêche n’est autorisée qu’à raison de dérogations administratives. Sans cela, se livrer à cette pratique relève du braconnage. La

faute est aggravée si en plus on com- mence à faire le commerce de la gre- nouille. Chaque année dans le Doubs, “une tren- taine d’affaires sont jugées” indique la fédération départementale de la pêche qui traque en ce moment tous ceux qui chercheraient à glisser une nasse au fond d’un étang pour capturer les batraciens. “C’est un délit, sauf s’il y a une fois de plus une autorisation d’exploitation aux grenouilles.” Cette pêche est considé- rée comme une agression pour le milieu. L’amende peut être salée si la person-

ne se fait prendre. Elle est de 1 000 euros dans certains cas, somme à laquelle peut s’ajouter une pénalité pour chaque gre- nouille prise. Depuis trois ans, à chaque fois que les gardes fédéraux ont verbalisé, les per- sonnes ont été condamnées. Le pro- blème est qu’ils ne sont que sept à sillon- ner le département du Doubs. Ils n’ont pas pour seule mission de surveiller les étangs. Dans ces conditions, il est faci- le aux braconniers de passer à travers les mailles du filet.

“Le plombier polonais” s’installe

Les pompiers de Thise passent sous le contrôle départemental

D es entreprises locales du bâtiment affir- ment avoir recours àde lamaind’œuvre polonaise. L’intérêt est humain et finan- cier. Les entreprises du bâtiment qui emploient de la main d’œuvre étrangère ne s’en vantent pas en général. “Tout cela commence à tour- ner à la polémique” lâche un artisanqui a recours au procédé “en toute légalité” s’empresse-t-il de rectifier. Il a souhaité préserver l’anonymat, pour éviter d’avoir à faire à de nouvelles séries de critiques qui le taxent, notamment, d’entre- tenir le chômage en France. Or, le même hom- me rappelle qu’actuellement il n’a “pas le choix” que celui de recourir à ces ouvriers polonais dans son cas. “Je vous affirme qu’ils sont bons dans leur métier. Si on ne les avait pas, je ne sais pas comment nous ferions aujourd’hui pour honorer les chantiers. Vous savez, on parle beau- coup des Polonais, mais on oublie trop souvent d’évoquer les Portugais et les Espagnols qui arrivent également sur le marché à Besançon car il n’y a plus de carreleurs.” Cet artisan n’ira pas au-delàdans son commentairequi témoigne cependant de la pénurie demain d’œuvre carac- téristique de la profession. Un autre artisan a accepté d’en dire un peu plus sur ses inten-

tions, mais là aussi, sous couvert d’anonymat. Il est implanté dans la périphérie de Besançon. Au départ, il y a toujours le même constat, à savoir la difficulté de trouver sur place du personnel qualifié pour intervenir sur des chantiers de maçonnerie. Alors il s’apprête à embaucher “trois Polonais. Il n’y a plus demaçons ici.” Pour lui, c’est un peu un pari. Car, premièrement il n’a jamais eu recours au procédé “et je ne sais pas sur quel gen- re d’employés je vais tomber. Je ne sais pas s’ils seront bons oumauvais. Peut-être que ça ne

À partir du 22 mars, le centre de première intervention (C.P.I.) de Thise sera offi- ciellement intégré au service départemental d’incendie et de secours (S.D.I.S.), alors qu’il dépendait jusque-là d’une ges- tion communale. Ce transfert s’accompagne de nouvelles mis- sions pour la caserne qui comp- te 19 pompiers volontaires et de nouveaux moyens. “Ils seront amenés à intervenir en premier secours sur les communes de Thise, Braillans et Chalèze qui réunissent 3 503 habitants” indi- quent les services du S.D.I.S. Le volume d’activité de la struc- ture va donc naturellement aug- menter. En 2005, le C.P.I. est

intervenu pour 15 incendies, 70 secours à personnes, 16 acci- dents de la circulation et 39 opé- rations diverses. Ce transfert n’est qu’une étape dans la vie de la caserne qui devrait être classée à terme “centre de secours” précise le commandant Fabrice Laurent. Dans ce cas de figure, les pom- piers de cette commune devraient dans quelque temps intégrer la nouvelle caserne qui sera construite à l’Est de Besançon. Toutes les conditions de ce pro- jet ne sont pas encore arrêtées. “Nous ne savons pas encore si ce regroupement sera fait uni- quement de pompiers volon- taires” termine le commandant.

pèrent donc de trouver des bras pour honorer les chantiers. “À titre d’exemple, parmi nos adhé- rents, il y en a un qui a dépensé près de 3 000 euros dans des petites annonces pour tenter de recruter un collaborateur chauffagiste com- pétent. En vain. Il a donc arrêté de chercher” explique Didier Tattu, secrétaire général de la chambre des artisans et des petites entreprises du bâtiment du Doubs (C.A.P.E.B.).

marchera pas. C’est un peu l’inconnue” lâche- t-il. Ces hommes devraient rejoindre sa socié- té au printemps pour une durée définie. “Pour l’instant, je continue à prendre des garanties. Quand j’aurai toutes les cartes en main, je fon- ce.” Le secteur du bâtiment souffre de la pénu- rie de main d’œuvre. À l’échelle nationale, on estime qu’entre 50 000 et 60 000 postes sont à pourvoir. En France, les entreprises déses-

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