La Presse Bisontine 65 - Avril 2006

16 DOSSIER LE DOSSIER

S OCIAL Alternative à la maison de retraite Une “villa family” pour personnes âgées Pour éviter de déraciner des personnes âgées de leur village quand elles ne peuvent plus rester à leur domicile, “Âges et Vie” propose de construire une maison pour les accueillir dans les communes qui le souhaitent.

P roposer une alter- native à la maison de retraite aux per- sonnes âgées dépen- dantes qui ne peu- vent pas rester à leur domicile. Vaste mission à laquelle se sont attelés Nicolas Perrette et Simon Vouillot qui ont créé la société “Âges et Vie” en 2003. Les deux entrepreneurs qui ont travaillé aux côtés de Pau- lette Guinchard avant de voler de leurs propres ailes, ont com- mencé par commercialiser un produit qui facilite le dépôt des bas à une personne âgée. “On a vendu un peu moins de 30 000 unités. Ce n’était pas notre vocation. Notre objectif était de se tourner vers l’ur- banisme et l’habitat pour ce

cueil pour personnes âgées dépendantes. C’est le princi- pe de la “Villa Family.” Le père de cette idée est bordelais. Elle est née au début des années quatre-vingt-dix. Âges et Vie se charge aujourd’hui de la mettre en place sur le Grand Est. Le principe est de

public” raconte Nicolas Per- rette. Banco ! Depuis deux ans, les deux hommes se consacrent à cet- te mission avec une double casquette. Celle de consul- tants tout d’abord. En ce moment, ils travaillent pour la commune de Gonesse, sur

construire une maison de 400 m 2 . Elle accueille six personnes âgées qui ne peuvent plus rester à leur domicile et qui ne

un concept de rési- dence intergénéra- tionnel dans un quartier difficile. L’idée est de faire cohabiter sous un même toit, des

La Villa Family : au rez-de-chaussée, six logements pour personnes âgées. À l’étage, deux appartements pour les personnes qui s’en occupent.

“Les gens apprennent à se rencontrer.”

Besançon, les communes de Bouclans et d’Arc-et-Senans, se sont laissées séduire par ce concept adapté au milieu rural, car il permet de maintenir dans leur village les personnes âgées. L’entreprise bisontine affine en ce moment son concept pour le décliner en milieu urbain.

Âges et Vie propose le concept aux communes qui dans le dis- positif s’engagent à mettre à disposition un terrain qu’el- lent viabilise. Ensuite, c’est un investisseur privé qui se charge de la construction. L’idée émerge donc d’un par- tenariat public-privé. Aujourd’hui, dans le Grand

sociaux. Au quotidien, elles bénéficient de l’aide de deux personnes agrémentées pour ce rôle par le Conseil général. La démarche est innovante car les deux accompagnants vivent également dans la mai- son avec leur famille. Ils ont chacun leur appartement situé à l’étage. T ECHNOLOGIE Photline Technologie et Silmach, deux entreprises à la pointe C es deux entreprises bisontines ont reçu chacune un micron d’or pour leurs travaux, qui font appel à des technolo- gies très pointues dans leur approche. Créée en 2000, Photline Technologie s’est spécialisée dans le déve- loppement de composants permettant le transfert de signaux électriques en signaux optiques, le tout à très haute fréquence. Le champ d’application de ces composants concentre spé- cialement les réseaux à très haut débit installés entre les centraux téléphoniques des villes et des pays. L’évo- lution de ce composant per- met les télécommunica- tions à très haut débit et sur longue distance. La seconde, Silmach, diri- gée par Patrice Minotti, développe depuis 2003, date de sa création les micro- technologies M.E.M.S. (micro-electro-mechanical systems). Il y a plusieurs champs d’application, com- me réaliser une matrice de micro-moteurs pour mani- puler des objets. Aujour- d’hui, Silmach s’intéresse au développement de mou- vements de montres à par- tir de la microtechnologie M.E.M.S. qui lui ouvre des perspectives importantes à l’échelle mondiale.

familles, des jeunes, des per- sonnes âgées “pour que les gens apprennent à se rencon- trer.” La seconde corde à leur arc est d’assurer une mission d’ac-

souhaitent pas aller en mai- son de retraite. Elles ont cha- cune leur petit “chez elles” (la cuisine est commune), moyen- nant un loyer plafonné sui- vant le barème des logements

H ORLOGERIE

L ANGAGE Des milliers de messages Jean-Sébastien Tisserand décrypte la langue d’Airbus Dans le cadre de sa thèse, cet étudiant bison- tin est en poste à Toulouse où il travaille sur la communication spécifique établie entre les membres d’un équipage.

Concours Lépine

Le fondateur de l’entreprise Weal’s Concept a revisité totale- ment le concept de l’horloge comtoise, ce qui lui a valu de rem- porter le grand prix du concours Lépine en 2005. Philippe Lebru : “Aller au bout de ses idées peut faire naître une activité”

L a Presse Bisontine : Vous allez participer pour la deuxième fois au concours Lépine. Qu’est-ce que cela vous apporte ? Philippe Lebru : Ça apporte un crédit assez impor- tant. Il y a cette notion de marquer l’histoire. Le concours Lépine est une institution qui fait partie des incontournables. Sur un plan éco- nomique cette fois-ci, avoir été lauréat de ce concours s’accompagne ensuite de certaines ouvertures qui viennent valider le sérieux d’une entreprise dans sa dimension créative et inven- tive. Ça valorise le produit et l’activité. En

termes de communication, c’est aussi porteur puisque les médias s’intéressent à vous. L.P.B. : Le concours vous permet-il d’accélérer votre développement ? P.L. : Je ne sais pas. Mais de toute façon, je ne pense pas que les gens achètent cette horloge comtoise parce qu’elle est primée. Ce prix les rassure, c’est tout. L.P.B. : Lors du prochain concours, vous allez présen- ter une nouvelle horloge, qu’a-t-elle de plus que la pré- cédente ? P.L. : Je ne peux pas vous le dire pour l’instant. Elle n’est pas terminée. L.P.B. : Quel regard portez-vous sur l’innovation à Besançon ? P.L. : Je rencontre beaucoup de gens qui ont de bonnes idées. Avoir de bonnes idées c’est bien, les mettre en application c’est une autre affai- re. À un moment donné, choisir d’aller au bout de ses idées, c’est savoir s’entourer de personnes

À 27 ans, Jean-Sébastien Tisserand a intégré en mai 2005 l’unité des fac- teurs humains de la société Airbus qui regroupe quatre linguistes et des ergonomes. Cet étudiant bisontin attaché au centre de recherche en lin- guistique de la faculté des lettres, occupe ce poste à Tou- louse pour une durée de trois ans dans le cadre de sa thèse. revue tous les messages spé- cifiques à la communication entre les membres de l’équi- page d’un appareil pour en dégager automatiquement les sigles et les acronymes (sigle prononcé comme un mot) en vue peut-être de les modifier. L’objectif de cette démarche pourAirbus, “est de réduire au maximum les ambiguïtés dans la communication au sein de l’avion entre le pilote, le co- pilote, le reste du personnel embarqué et au final la tour Sa mission est de mettre au point un pro- gramme infor- matique capable de passer en

de contrôle. Le principe est que le sigle n’ait qu’une seule signi- fication” explique Jean-Sébas- tien Tisserand. En situation de vol, tous ces sigles sont décryptés, parfois traduits en langue orale, l’important est d’éviter tout risque d’incom- préhension qui pourrait être liée à des abréviations prêtant à confusion.

Pour être préci- se et rapide, la communication dans les avions est synthétique et technique. À chaque situation de vol, à chaque

“Que le sigle n’ait qu’une seule signification.”

qui savent faire ce qu’on ne sait pas faire. La créa- tion, c’est un chemine- ment. Pour ma part, je ne me suis pas dit un jour je veux être inventeur ou designer . C’est le regard

“Les médias s’intéressent à vous.”

manœuvre, qu’il s’agisse par exemple du contrôle de la pres- sion des pneus (C.T.P.) ou de la conduite à tenir lors d’une procédure d’urgence, corres- pondent des messages spéci- fiques. Il en existe des milliers qui sont susceptibles d’être utilisés par l’équipage. “Les pilotes sont formés à cela et s’entraînent perpétuellement pour maîtriser ce langage exclusivement en anglais” qui disons-le, n’a rien à voir avec de la prose.

des autres qui vous fait évoluer. Tant mieux qu’onme qualifie aujourd’hui de créateur, mais ce n’était pas ma volonté de départ. L’impor- tant est que si on va au bout de ses idées, ça peut faire naître une activité économique. Il y a toujours ce côté gratifiant. Propos recueillis par T.C.

Philippe Lebru met en forme le temps.

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