La Presse Bisontine 65 - Avril 2006

BESANÇON

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R ÉACTION

C OMMERCE Transaction en cours Une grande enseigne de vêtements à la place du cinéma Vox La marque de vêtements H et M serait aujourd’hui un candi- dat sérieux au rachat de l’ancien cinéma du centre-ville.

Après les manifestations anti-C.P.E.

La mobilisation anti-C.P.E. a été largement relayée dans la capitale comtoise. Réaction de Martin Guyon, un des organisateurs du mouvement sur Besançon . “N’oubliez pas les jeunes”

L a Presse Bisontine : Quelles sont les vraies raisons qui vous poussent à repousser le C.P.E. ? Martin Guyon : C’est essentiel- lement le fait d’imposer cette période d’essai de deux ans qui est contraire aux règles de l’or- ganisation internationale du

ils sont là. Je comprends le monde du travail depuis que je travaille un mois l’été dans le bâtiment. À l’école, on n’est pas préparé au monde du tra- vail, on n’est pas rendu auto- nome. Logiquement, au moment d’entrer que le mar- ché du travail, les jeunes ne sont pas rassurés. L.P.B. : On a tout de même l’im- pression que tout cela est bien poli- tisé ? M.G. : Le message que nous exprimons sur la voie publique est forcément un discours poli- tique, il ne faut pas se voiler la face. Mais nous ne sommes pas des idéologues, les idéolo- gies, elles sont mortes. Nous n’exprimons pas un message négatif mais un message d’es- poir. On dit seulement “On veut s’en sortir mais ne nous oubliez pas !” Alors, oui, c’est certainement un discours poli- tique de dire qu’il faut conci- lier l’économie aux droits humains. Propos recueillis par J.-F.H.

l’occasion pour les jeunes de mettre le pied à l’étrier ? M.G. : Certainement. On veut bien la flexibilité mais à ce compte-là, il faut que le turn over soit efficace jusqu’au bout, c’est-à-dire qu’à l’image de ce qui se passe dans certains pays scandinaves, dès qu’un sala-

rié sort du circuit, on fait en sorte de le remettre dedans. Cela dit, le message que la jeunesse veut faire passer c’est avant tout la remi- se en cause d’un modèle social, et édu- catif. J’ai regardé ce qu’étaient devenues

travail. Les risques concrets sont nom- breux : une femme enceinte, un salarié syndiqué qui sou- haite se mettre en grève… Ce sont autant de risques de rupture du contrat car on se retrouve directement face à

“À l’école, on n’est pas préparé au monde du travail.”

les personnes qui étaient avec moi l’an dernier en I.U.T. G.E.A., la plupart d’entre eux n’ont rien trouvé dans cette branche. Il y a un vrai pro- blème. J’ai des copains qui ont enchaîné deux B.T.S. l’un à la suite de l’autre, dans deux branches différentes. Avant, j’étais en fac d’histoire. Sur 200 étudiants, un tiers veut faire prof, les deux tiers res- tants ne savent pas pourquoi

ses employeurs, sans protec- tion. Nous avons vraiment peur que les emplois sous-qualifiés (caissières, serveurs…) soient des emplois-Kleenex. L’autre raison concrète, c’est qu’avec un C.P.E., il sera quasiment impossible d’obtenir des prêts pour un véhicule ou un appar- tement. L.P.B. : Vous ne reconnaissez pas tout de même que le C.P.E. peut être

Le sort de l’ancien Vox serait bientôt scellé.

L a vente du Vox semble imminente. Selon nos sources, le compromis pouvait être signé d’ici à la fin du moi de mars. Néanmoins, à ce stade du dossier, l’agen- ce immobilière Courbet qui a en charge la transaction tient à rester discrète sur l’iden- tité de l’investisseur. La même retenue est

Les deux parties veulent également préser- ver l’anonymat de l’acquéreur car dans ce type d’affaire, la réussite de la vente est étroi- tement liée à la décision favorable ou non de la commission départementale d’équipement commercial. La C.D.E.C. devra se prononcer sur une nouvelle activité en lieu et place de l’ancien cinéma, en veillant à ce que son arrivée ne compromette pas l’équi- libre commercial de la Boucle. Toutefois, des sources proches de ce dossier sont affirmatives quant à l’identité du futur visage du Vox. Il s’agirait d’une enseigne de vêtement “H et M” qui s’installerait à cet emplacement. La célèbre marque qui compte 74 points de vente en France, se refuse pour l’instant à tout commentaire sur cette information et sur ses éventuels projets dans la région. Actuel- lement, elle est présente sur Dijon.

T ROIS QUESTIONS À … L’organisateur du salon de l’érotisme “L’érotisme n’est pas réservé aux hommes” Le premier salon dédié à l’érotisme se tient à Besançon du 31 mars au 2 avril. À la tête de l’organisation, Serge Beninca et la société Prova Expo, originaire de Mulhouse.

observée de la part de Jean-Pierre Lemoine, l’actuel propriétaire de ce bâtiment de la Grande rue, dont la surface du rez-de-chaussée est de 750 m 2 . Il est vrai que le devenir de l’ancien cinéma a alimenté la rumeur loca-

La rumeur locale alimentée.

le depuis sa fermeture. Il était même ques- tion récemment qu’il rouvre ses portes en réaction au refus de la part des autorités administratives d’augmenter le nombre de salle au Mégarama comme l’envisageait Jean- Pierre Lemoine.

L a Presse Bisontine : Vous organisez déjà un ren- dez-vous semblable en novembre à Mulhouse. Pourquoi “exporter” ce concept à Besançon ? Serge Beninca : Nous nous sommes aperçus que parmi les visiteurs qui fréquentent le salon de Mulhouse, plus de 30 % sont originaires du Territoire-de-Belfort ou du Doubs. Et comme il n’y a pas de tel salon à Dijon, nous pensons qu’il y a vraiment la place pour en organiser un ici à Besançon. Nous espérons attirer sur tout le week-end entre 12 000 et 15 000 visi- teurs. L.P.B. : Qui fréquente ce genre de manifestations ? S.B. : Monsieur et Madame “Tout le monde”, et surtout des couples. Ce qu’on veut d’ailleurs, c’est séduire un large public féminin. On consta- te que depuis quelques années, avec l’arrivée des supermarchés érotiques dans certaines villes, au moins 50 % de la clientèle est consti- tuée de couples. Il est temps de prendre en compte les femmes, l’érotisme n’est pas réser- vé aux hommes. Dans ce salon de l’érotisme, nous voulons instaurer une ambiance bon enfant, où les gens viennent avant tout pour se détendre et passer un bon moment. Pour cela, on a tout prévu : sur près de 7 000 m 2 une déco conviviale et exotique, des spectacles réser- vés aux hommes, d’autres aux femmes, et des dizaines de stands dans tous les domaines : vêtements, chaussures, mobilier érotique, coif- fure, photographes, huiles de massage, pein-

B ILLET

Conseil municipal “On vient de battre un record” Palabres et bisbilles : le menu du dernier conseil municipal de Besan- çon où une fois de plus, on a oublié de parler des choses essentielles…

“C e sera le cinquième bud- get que je présente. Et je sais déjà à l’avance qu’il manquera de souffle et d’ambition. Ça évitera à Jean de le dire” , commence le mai- re. Comme à chaque conseil municipal, les deux adversaires politiques Jean-Louis Fousse- ret et JeanRosselot se font face. Entre eux, le jeu est bien rôdé, comme au théâtre, à celui qui réussira à moucher l’autre. Il est 18 heures ce 9 mars, et à l’ordre du jour figure l’adoption du budget, donc. 212 millions d’euros tout de même à enga- ger, des orientations politiques majeures pour la ville à tran- cher… Mais pour le débat, on

repassera. Très vite, Françoise Branget (U.M.P.) expédie la question du budget, qu’elle trouve juste “un peu banal et routinier” , pour soulever un problèmemajeur…

les garder.Mon cher Jean-Louis, ça manque de souffle” , com- mence-t-il. On parle du départ d’Imasonic, le propos redevient sérieux. Puis à nouveau, ça dérape. “Ce n’est pas le cirque

Spectacle réservé aux femmes…

ture, moulages sur corps, soins du corps, etc.

la neige et la raison pour laquelle “Mont- béliard est déneigé quandBesançon ne l’est pas” … Le conseil tourne au pugilat, ça hurle et ça siffle de tous les côtés. Le calme revient enfin.

comme à l’Assemblée nationale. Maintenant, vous n’avez plus la parole” , lance le mai- re. Il est plus de 22 heures 30, quand le budget est enfin adopté. “On vient de battre un record.

L.P.B. : Proposer un tel salon aux responsables de Micro- polis, dont le conseil d’administration est essentielle- ment composé d’élus locaux, n’a pas posé de pro- blèmes ? S.B. : Je reconnais que quand j’ai fait la propo- sition, j’ai été reçu un peu… froidement. Mais une fois que le directeur de Micropolis a décou- vert le concept, il nous a fait confiance. Ensui- te, le conseil d’administration a voté, 4 voix pour et 3 contre. Je crois savoir que ce sont les voix féminines qui ont fait pencher la balance entre notre faveur… Propos recueillis par J.-F.H.

Ça hurle et ça siffle de tous les côtés.

C’est au tour de Jean Rosselot de s’exprimer. “Je me suis dit ce matin Jean, il faut que tu changes ton récital. Et bien je ne peux pas, je suis obligé de

Cela fait 4 heures qu’on parle du budget. Et il n’y a pas eu de débat de fond. Que des petits débats” , reconnaît Jean-Louis Fousseret. Lucide.

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