La Presse Bisontine 64 - Mars 2006

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Collectionneurs de véhicules militaires, aux abris !

Soldes : une assez bonne saison à Besançon

U n bon démarrage pendant les pre- miers jours, mais qui s’essouffle à partir de la troisième semaine. Voilà, en résumé, le bilan que tirent les commerçants bisontins des soldes d’hiver qui viennent de s’achever le 11 février der- nier. “C’est assez similaire à ce qu’on a fait l’année dernière, avec un premier week- end très bon, puis cela va en diminution” , affirme Jean-Charles Diéterlé, le président de l’Union des commerçants de Besan- çon. Avec une particularité cette année. Les réductions ont été plus importantes dès les premiers jours, “avec des - 30 % ou - 40 % dès le début. Les - 20 % auxquels

on avait l’habitude avant ont disparu, il faut tout de suite attaquer fort car les clients atten- dent cette période depuis longtemps. Et si on ne vend pas dès le début, les articles risquent de rester” , poursuit une commerçante de prêt- à-porter du centre-ville. Quant à porter le nombre de périodes de soldes à trois ou quatre, comme le ministre de l’Éco- nomie Thierry Breton l’avait proposé, les com- merçants sont unanimes. “Deux dans l’année, c’est largement suffisant. Lorsqu’on est indé- pendant, il faut faire de la marge pour pouvoir survivre. Et moi, quand je vends à - 40 %, c’est simple, je ne gagne rien. Si on vend en per- manence en soldes, on ne peut pas s’en sor- tir” , affirme une autre commerçante. ■

Centre-ville : le chèque-déplacement ne fait pas recette

L a nouvelle a fait l’effet d’une bombe atomique dans le monde confiné des collec- tionneurs. Par décret, le gouver- nement vient de classer tous les véhicules militaires, y compris les véhicules de collection, comme “armes de catégories 2.” Consé- quence : en détenir un est deve- nu interdit. “On risque de me sai- sir et de me détruire ma Jeep 44” s’étonne encore Michel Marlin, historien local spécialiste de la seconde guerre mondiale et membre de l’association de la troi- sième division américaine (celle qui a libéré Besançon en 1944). Comme lui, les collectionneurs sont éberlués d’une telle annon- ce. Le texte qui a mis le feu aux poudres, passé inaperçu, c’est le décret n° 2005-1 463 du 23 novembre 2005, “relatif au régi- me des matériels de guerre, armes et munitions, pris pour l’applica- tion du code de la défense.” En substance, le texte réglementai- re oblige les possesseurs de véhi- cules militaires, quels qu’ils soient, à obtenir une autorisation pré- fectorale pour exercer leur pas- sion. “Les collectionneurs et asso- ciations peuvent demander une autorisation de conservation seu-

lement, c’est le terme employé indique Michel Marlin. Les ras- semblements seraient donc a prio- ri interdits. Le texte parle aussi de destruction du matériel en cas d’utilisation, c’est aberrant.” Inter- rogée par le spécialiste, la dépu- tée Françoise Branget n’a pas encore pu éclairer les collection- neurs sur la véritable portée de ce texte. Elle a prévu de poser une question écrite au gouverne- ment. Si le texte est appliqué à la lettre, tout rassemblement comme celui organisé par exemple à Micro- polis en mai dernier, serait prohi- bé. Comme les rassemblements auxquels participent certaines associations locales, à l’image de “Militari Doubs 44”, une associa- tion bisontine présidée par Phi- lippe Petetin, de Beure, qui regrou- pe une soixantaine de férus de l’histoire de la seconde guerre mondiale. “Ce que le législateur ignore, c’est que les mitrailleuses qui sont installées sur certains véhicules militaires de collection, sont soit des faux, soit elles sont démilitarisées.” Si le texte n’est pas modifié, l’absurde ira jusqu’à interdire tous les rassemblements et meetings aériens également. ■

E n association avec les commerçants du centre-ville, la ville de Besançon a souhaité généraliser le principe des chèques- déplacements. Initiée en juin 2004, l’opération a été relan- cée à grand renfort de communication en avril 2005. Le sys- tème est simple et devait contribuer d’abord à inciter les consommateurs à venir faire leurs emplettes au centre-ville et indi- rectement, à “compenser la gêne occasionnée” par la pose de bornes dans certaines artères. Avec le chèque-déplacement, une heure de parking est offerte au client. La moitié du ticket, soit 0,50 euro, est payée par les commerçants adhérant à l’opération, l’autre moitié est prise en charge par la ville de Besançon. Moins d’un an après la mise en place de cet outil, il faut bien recon- naître que l’opération n’apporte pas les résultats escomptés. Lors de la dernière assemblée générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie, le 30 janvier, l’adjoint bisontin au commerce Jacques Mariot, n’a pas caché son amertume. “Les commerçants n’achè- tent pas ces chèques ! déplore-t-il. Je lance un appel solennel pour que tous les consommateurs potentiels fassent pression sur les commerçants pour qu’ils jouent le jeu. Il y a 800 commerçants dans la Boucle. Quand on nous rétorque qu’il est impossible de se garer en ville, c’est faux. Les parkings sont loin d’être pleins. Alors mesdames, messieurs les commerçants, jouez le jeu !” De son côté, l’Union des commerçants présidée par Jean- Charles Diéterlé, reconnaît que “tout le monde ne joue pas le jeu. Même si c’est un coût de 50 centimes d’euro par ticket, il faut remettre la main à la poche. Pour certains, ça compte” note M. Diéterlé. L’Union des commerçants, un des partenaires de l’opération en a “vendu pratiquement 10 000” depuis le départ. Le souhait affiché par la ville était d’en “écouler 30 000 entre avril et décembre 2005.” ■

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