La Presse Bisontine 64 - Mars 2006

L’ÉCONOMI E

36

D ÉCOUPAGE

L e projet de déménagement est dans les cartons de la direction générale de la gendarmerie mais aucune déci- sion n’est prise à ce jour. La ville de Besançon a acheté à la gendarmerie une par- tie de son patrimoine immobilier situé à Tré- pillot, siège du groupement départemental de gendarmerie. Sur les terrains acquis, elle en a cédé 9 000 m 2 à l’entreprise Bourgeois. Le reste, le bâtiment appelé “ancien sémi- naire” devrait être transformé en logements par la ville. Malgré ces changements de propriétaires, la gendarmerie conserve la majeure partie de son site de Trépillot, même si un projet de déménagement est à l’étude. “Il n’y a rien de confirmé pour l’instant, précise le lieutenant- colonel Jean-Pierre Weimer, commandant en second du groupement. Plusieurs projets ont été évoqués, ils demeurent d’actualité mais ce ne sont que des hypothèses de travail. Ce qui a cédé à la ville et à Bourgeois, ce sont des bâtiments qui abritaient des familles, nous n’en avions plus l’utilité.” Parmi les hypothèses de travail, il y aurait le projet de construire les nouveaux bâti- ments du groupement sur le site du Polygo- ne (le long de la rue de Dole), sur des terrains appartenant déjà à la gendarmerie. Le groupement de gendarmerie basé rue de Trépillot (équivalent administratif du dépar- tement), comprend un centre opérationnel, les affaires immobilières, une unité de recherche et une compagnie de gendarme- rie. Sur le plan immobilier, il reste un bâti- ment pour les familles et la partie bureaux. Le groupement de Trépillot abrite une soixan- taine de gendarmes (plus ceux de la compa- gnie attachée au groupement) et encore quelques familles. ■ D ÉMÉNAGEMENT La gendarmerie toujours à Trépillot

75 000 m 2 de surface globale

La société Raymond Bourgeois poursuit son expansion L’entreprise bisontine entame la construction d’un nouveau bâtiment de 7 000 m2 sur la zone de Trépillot où elle a racheté les principaux bâtiments de la gendarme- rie. En 2006, Bourgeois investira près de 10 millions d’euros pour son développe- ment. L’effectif du site de Trépillot doit passer à 600 personnes.

L’ aménagement de la pla- te-forme est terminé, les travaux de gros œuvre viennent de démarrer. ’entreprise Bourgeois - pre- mier employeur industriel de la ville -, engage 4millions d’eu- ros pour répondre à ses besoins d’extension. “L’objectif de ces travaux est de nous donner un peu d’oxygène. À cette occasion, nous créons une vingtaine de postes nouveaux” commente Raymond Bourgeois, le prési- dent du groupe éponyme. Mal- gré son enthousiasme intact, ce dernier ne cache pas sa déception face aux réponses négatives des entrepreneurs locaux du bâtiment. “Mon sou- ci est de vouloir faire travailler des gens de Besançon. Or je n’en trouve pas. Nous avons pris du retard à cause de cet élément” ajoute-t-il. Ce futur bâtiment abritera tou- te la logistique de l’usine bison- tine spécialisée dans les rotors d’alternateurs de voitures. “Dans ce futur bâtiment, nous rentre- rons de nouvelles machines, de

L’entreprise dirigée par Raymond Bourgeois a acquis la majeure partie du site occupé par la gendarmerie de Trépillot.

cette idée a été rejetée” explique M. Bourgeois.Après ces 7 000m 2 nouveaux qui constituent une première tranche, une secon- de phase de travaux doit être entamée sur les anciens sites de la gendarmerie. L’entreprise fondée en 1929 par le grand-père deRaymondBour- geois dans une modeste cave de Battant est aujourd’hui un des leaders mondiaux enmatiè- re de découpage pour l’indus- trie automobile. Actuellement, une voiture sur trois qui roule dans lemonde est équipée d’un stator d’alternateur et d’un démarreur sorti des usines Bourgeois de Besançon. Tous les ans, Bourgeois transforme plus de 170 000 tonnes d’acier. Le groupe Bourgeois frôlera cette année un chiffre d’affaires global de 200millions d’euros. ■ J.-F-H.

La situation géographique de l’entreprise Bourgeois, au cœur de Besançon, ne va pas sans causer quelques désagréments : sites dispersés, problèmes de circulation… que Raymond Bourgeois reconnaît volontiers. “Plus de 60 camions viennent

nouvelles lignes de fabrication d’alter- neurs et d’alterno- démarreurs et cette surface deviendra notre nouveau hall d’expédition.” Avec ce projet, la surface glo- bale occupée par l’en- treprise Bourgeois à

tous les jours chez Bourgeois. Je recon- nais que ces nou- veaux bâtiments et le trafic correspon- dant causeront une certaine gêne aux riverains, notam- ment aux habitants de la rue Mallarmé

“Plus de 60 camions

viennent tous les jours chez Bourgeois.”

Trépillot atteindra 75 000 m 2 , dont 51 000 m 2 couverts. En 2006, avec ce nouveau bâtiment notamment, Bourgeois s’ap- prête donc à investir plus de 9millions d’euros (4 pour le bâti- ment et 5 en matériel).

quand les camions doiventmon- ter la côte àpleine charge. J’avais proposé à la ville de mettre la rue de Trépillot en cul-de-sac pour que les camions revien- nent sur leur chemin pour reprendre le boulevard mais

Bourgeois et la mondialisation R ÉACTION Une usine à Shanghai

L a Presse Bisontine : Outre Besançon, la Suisse et les États- Unis notamment, vous avez une usine en Chine avec une cen- taine de salariés. C’est indispen- sable aujourd’hui ? Raymond Bourgeois : Si on veut continuer à vendre quelque chose à ces pays - l’Inde, la Chine, etc. -, il faut accepter qu’ils nous vendent quelque chose. On n’empêchera pas les gens qui viennent de condi- tions de vie difficile d’avoir une frénésie d’accéder à notre qua- lité de vie. Tout le problème est de savoir comment nous allons préserver nos presta- tions sociales et résister à ce déferlement de la mondiali- sation. Ceci dit, heureusement

des voitures aller se fabriquer enAsie, c’est d’abord pour ali- menter les marchés locaux asiatiques. L’industrie auto-

qu’aujourd’hui la Chine exis- te pour tirer l’économie mon- diale vers le haut. On a besoin de la Chine pour se dévelop-

mobile est enco- re la seule industrie manu- facturière qui fonctionne bien. Nous avons encore de belles années en Euro-

per. Notre pré- sence à Shan- ghai nous

“Heureusement qu’aujourd’hui la Chine existe”

permet donc de produire pour le marché chinois, ce n’est pas pour le marché euro- péen dont la production reste centrée à Besançon. L.P.B. : Il ne s’agit donc de déloca- lisation de votre production ? R.B. : Tant que Renault et Peu- geot sont en France, on n’a aucune raison de quitter la France. Si aujourd’hui, on voit

pe. Ici, nous faisons 60 % d’ex- port. Cela signifie que nous vendons surtout à nos voisins européens. Mais se replier sur nous-mêmes serait stupide. La mondialisation est une voie inéluctable. ■ Recueilli par J.-F-H.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker