La Presse Bisontine 64 - Mars 2006

L’ÉCONOMI E

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C OMMERCE 1 m 2 de petit commerce pour 3 m 2 de grande surface Les habitudes d’achat des Bisontins passées à la loupe

La Chambre de Commerce de Besançon a interrogé près de 2 000 consommateurs. Quelles sont leurs enseignes pré- férées, pourquoi boudent-ils parfois Besançon, quelle est l’image du centre-ville ? Les enseignements sont nombreux.

Il est désormais nécessaire que la communauté d’aggloméra- tion, commanditaire de l’étu- de, ne laisse pas les conclu- sions de l’enquête dormir dans ses cartons. “Ces conclusions doivent servir à établir un sché- ma de développement global du commerce à Besançon. Ce schéma doit être prêt pour la fin de cette année” précisent les services. ■ J.-F.H.

mo. Un des enseignements majeurs de cette étude d’en- vergure, c’est que “les gens deviennent de vrais profession- nels de la consommation. Ils connaissent parfaitement le nom des grands centres commerciaux de Dijon, Lyon ou Strasbourg et n’hésitent plus à s’y déplacer. C’est également une nouveau- té” ajoute Pierre Collet. La capitale comtoise a désor- mais tous les outils qui lui per- mettent de peaufiner sa stra- tégie en matière d’attractivité.

les qualificatifs positifs sont rete- nus” : accessibilité, diversité de l’offre, parkings… Les Bison- tins vont à Dijon également pour les magasins suivants : FNAC, Toy’s R Us (jouets), Marionnaud (parfumerie), mais aussi Zara (vêtements), Kia- bi (!), Jennyfer, et H et M pour la confection hommes. “L’étude a été réalisée avant l’arrivée d’Ikéa” précisent les services de la C.C.I. On va à Dijon égale- ment au moment de la Foire gastronomique et de Florissi-

B esançon totalise 337 639 m 2 dédiés au commerce. Lamajeu- re partie des surfaces commerciales sont installées à Besançon intra muros - 128 351 m 2 . Le reste est réparti entre Châteaufari- ne (84 470 m 2 ), une zone qui à elle seule totalise plus que les deux autres sites périphériques de Valentin (54 143 m 2 ) et Thi- se-Chalezeule (33 094 m 2 ). Première leçon de cette étude menée par la C.C.I. du Doubs : pour un mètre-carré de com- merce situé au centre-ville, il y a trois mètres-carrés de

qui est plébiscitée : Baudoin à 43% (auxquels il faut sans dou- te ajouter les 25%de Jardiland cités par les consommateurs), suivi deDelbard (30%des inter- rogés) et Vive le Jardin (12 %). Quant à la parfumerie, c’est Carrefour qui recueille le plus de suffrages, suivi de Séphora et de Nocibé. Les articles de sport enfin : Décathlon est cité en premier par 88,72 % des consomma- teurs, suivi d’Intersport à 21,60%et, encore présent, Car- refour (4,8 %) et Géant (2,3 %). “C’est de la notoriété et non pas des parts de marché” tempère Pierre Collet. Mais les Bisontins ne consom- ment pas qu’à Besançon. 44 % d’entre eux avouent aller “au moins deux fois par an” faire leurs emplettes ailleurs. Deux raisons les poussent à aller consommer hors la capitale com- toise : l’équipement de la per- sonne et les manifestations cul- turelles. Concernant le premier chapitre, ils se rendent en pre- mier lieu à Dijon (34,75 % des sondés citent cette destination en premier), puis à Paris (17,76 %), à Troyes (16,14 %), à Lyon (12,15 %) et à Stras- bourg (8,16 %). Destination numéro un des Bisontins : le centre commercial de la Toison d’Or à Dijon, pour lequel “tous

s’habiller ? La première enseigne citée est Magvet à Valentin. Ce magasin est sui- vi de Carrefour, puis de Jules (au centre-ville) et de Kiabi (à Châteaufarine). Et les Bison- tines ? En premier lieu, elles font appel à la vente par cor- respondance (La Redoute), pre- mière enseigne citée devant Camaïeu (centre-ville et Châ- teaufarine) puis Devianne (Châ- teaufarine) et Kiabi (Châ- teaufarine). Pour les enfants, seules des grandes enseignes sont citées : Kiabi arrive en tête, suivi de la halle aux vêtements, Carrefour puis La Redoute.

La culture a été également passée au peigne fin. Le constat est plutôt rassurant pour le centre-ville puis- qu’est citée en pre- mier lieu la librai- rie Camponovo (par 47,70%des sondés), suivie de Forum, de

grandes surfaces. Le rapport s’est totale- ment inversé en deux décennies. “On s’en doutait, mais pas à ce point”, note Pierre Collet, res- ponsable du service “commerce”. Il y a 25 ans, il y avait à Besançon 1 mètre-

Destination numéro un des Bisontins : la Toison d’Or à Dijon.

Carrefour et de la librairie Cart. Un secteur d’activité plus ciblé, les instruments de musique, fait également la part belle aux enseignes indépendantes de centre-ville : Biétry Musique arrive en tête, suivi de Data, Arène et Battant musique. En matière de jardinerie, là enco- re, c’est une enseigne “du cru”

carré de petits commerces pour 0,38 mètre-carré de grandes surfaces. L’équipement de la personne (vêtements, chaussures, bijou- terie, lingerie) n’est plus concen- tré qu’à 43,29 % dans le petit commerce, contre près de 80 % il y a une vingtaine d’années. Alors où vont les Bisontins pour

Sport : la course à la surface L’enseigne Go Sport a déposé un projet d’implantation d’un maga- sin de près de 1 700 m 2 . Le site choisi : Châteaufarine bien sûr…

“I l faut limiter l’hypertrophie de l’Ouest bisontin” clame Jean- Louis Dabrowski, le président de la C.C.I. Malgré ces incantations, reprises à l’envi par les représentants du centre- ville, les demandes d’installation d’en- seignes commerciales à Châteaufarine se poursuivent. Parmi les prochaines demandes d’implantation, l’enseigne Go Sport. Basé à Sassenage, dans la région grenobloise, Go Sport se présente en France comme une des principales enseignes d’articles de sport, après Décathlon et Intersport. Le dossier Go Sport sera examiné à la commission départementale d’équipe- ment commercial (C.D.E.C.) du 25 avril prochain. Le site d’implantation rete- nu par les promoteurs du projet fait face à l’hypermarché Géant, à proxi- mité du grill Courtepaille. Cette deman- de est formulée quelques mois seule- ment après la récente extension de Décathlon à Besançon. La réponse du berger à la bergère… ■

Selon Pierre Collet, responsable du service “commerce” à la C.C.I. du Doubs, “les consommateurs sont devenus de vrais professionnels qui réfléchissent leurs achats.”

Le centre-ville doit améliorer son image

C e sont les quartiers (Saint-Ferjeux, Cha- prais, Palente…) qui recueillent la meilleure opi- nion des Bisontins consom- mateurs qui voient dans ces secteurs près de 3 fois plus de qualités que de défauts : l’ac- cessibilité, le cadre de vie et la diversité des enseignes consti- tuent les principaux attraits.

tins jugent sévèrement le centre-ville pour “son accès, la circulation (sorties de ville, accès aux zones), le manque de parkings, la cherté des par- kings.” Ils dénoncent aussi les problèmes de propreté, notam- ment les déjections canines et plus anecdotique mais symbo- lique, les déjections des oiseaux à Chamars. ■

Le centre-ville en revanche est jugé avec sévérité. Sur 1 763 questionnaires traités par la C.C.I., 1 350 dénoncent les dif- ficultés de déplacement du centre-ville (105 seulement jugent les conditions satisfai- santes). Le cadre de vie et l’offre commerciale jugés bons ne suf- fisent pas à compenser les han- dicaps de la Boucle. Les Bison-

La zone de Châteaufarine concentre à elle seule autant que les deux autres zones périphériques réunies, Valentin et Chalezeule.

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