La Presse Bisontine 64 - Mars 2006

LE GRAND BESANÇON

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A SSOCIATION Onze bénévoles sur Besançon Des étudiants font cours en prison pour libérer les têtes Le Génépi, une association d’étudiants qui animent des ateliers culturels en prison, fête cette année ses trente ans d’existen- ce. À Besançon, un double concert, à la prison et à l’entrepôt, est prévu en mars.

D ÉVELOPPEMENT

16 communes

Saint-Vit prend son destin économique en main 197 chômeurs à Saint-Vit

En conflit avec la communauté d’agglomération du Grand Besançon, la communauté de communes du Val Saint- Vitois n’entend pas renoncer à développer de nouvelles zones d’activités sur son territoire. Trois projets sont en cours pour une surface globale de près de 50 hectares.

pour reconstruire ailleurs. “C’est un de nos soucis. On finance tout nous-mêmes, mais là on aura besoin d’un coup de main” , reconnaît l’asso- ciation, qui espère poser la première pierre en 2007. Une fois le terrain acquis, une enquête d’utilité publique doit être diligentée. “Mal organisé” , le chenil actuel accueille près de 75 chiens et 60 chats. À l’avenir, selon les premiers projets de l’associa- tion, il devrait héberger 120 chiens et 80 chats, sur une superficie plus réduite. ■ Une trentaine de chefs d’entreprise du secteur de Saint-Vit ont assisté aux rencontres économiques organisées le 7 février. Le lancement au printemps du site internet de la structure inter- communale est censé amélio- rer encore les mises en relation entre demandeurs d’emplois et entreprises du secteur. La fermeture annoncée du site Tefal à Dampierre, à quelques kilomètres de Saint-Vit, risque de faire gonfler les statistiques locales du chômage. En décembre dernier, la seule ville de Saint-Vit dénombrait 197 demandeurs d’emploi. C’est plus qu’en juin 2005 (171) et encore plus qu’en février 2004 (166). Au total, les 16 communes du secteur saint-vitois déplo- rent 357 demandeurs d’emploi, contre 320 en juin 2005. Ces chiffres risquent, selon les élus locaux, d’être encore revus à la hausse avec l’annonce de la fermeture du site voisin deDam- pierre (groupe Seb) qui fait tra- vailler des habitants du secteur saint-vitois. Pour lutter, avec ses armes, contre l’érosion de l’emploi, la communauté de communes a mis en place un pôle emploi basé sur un réseau de parrai- nage. 67 personnes participent actuellement à ce pôle, 45 hommes et 22 femmes. Au 26 janvier 2006, le taux de réus- site affiché par ce réseau était de 66 %, c’est-à-dire que les 2/3 des personnes qui ont inté- gré le pôle “ont trouvé une solu- tion en terme d’emploi” com- mente Pascal Herrmann, l’élu chargé de l’économie. Actuel- lement, sur ces 66 demandeurs d’emploi, 23 sont donc enco- re en recherche.

C aroline Perret est une des dernières arrivées, parmi les bénévoles. En pre- mière année de fac de lettres, la jeune fille fait partie du Génépi - le “grou- pement étudiant national d’en- seignement aux personnes incarcérées” - depuis la ren- trée universitaire seulement. “Au lycée, j’avais fait un expo- sé sur la peine de mort. Je m’étais aperçu que ce qui pesait le plus aux détenus, plus que

L a communauté de communes du Val Saint-Vitois, ce sont 16 communes répar- ties sur deux cantons - Boussières et Audeux -, pour une population globa- le de plus de 10 000 habitants. Saint- Vit, le bourg-centre, concentre à lui seul plus de la moitié de cette population. Conscient de sa modeste taille, par rapport au 170 000 habi- tants de la communauté d’agglomération du Grand Besançon, le territoire saint-vitois est pourtant convaincu de son potentiel en matiè- re de développement économique. Situé sur l’axe Besançon-Dole, à quelques encablures de l’autoroute, disposant de terrains susceptibles de recevoir de futures zones d’activités, le sec- teur de Saint-Vit ne compte pas jouer les petits poucets dans l’ombre du géant. Le président de la communauté de communes, Pascal Routhier, est clair sur ce point : “Il est difficile de se battre contre la C.A.G.B. qui n’accepte pas que nous ayons un développement fort et ordonné. Nous sommes persuadés que les entreprises ont la pos- sibilité de se développer chez nous et dévelop- per l’économie locale. Seulement, la C.A.G.B. ne l’apprécie pas” regrette-t-il. En filigrane se cachent des raisons purement administratives : il s’agit pour la C.A.G.B. de délimiter des zones économiques qui doivent intégrer le futur schéma de cohérence territo- riale, actuellement à l’étude. Ne faisant pas partie du territoire de la C.A.G.B., mais située dans le périmètre d’influence du S.C.O.T., le

des passerelles avec le monde extérieur. Des cours de maths, de lutte contre l’illettrisme, de code de la route… En mars prochain, l’association doit fêter ses trente ans d’existen- ce. Une occasion pour les étu- diants du Génépi de parler de la prison, d’informer à l’exté- rieur des murs de la maison d’arrêt. Deux concerts sont prévus, l’un au sein de la mai- son d’arrêt bisontine, l’autre le 30 mars à l’entrepôt, avec des groupes locaux. “Et on continue aussi toute l’année à organiser des conférences sur le thè- me de la prison. Car on s’aperçoit que les gens sont peu sensibi- lisés à cet univers. Même nous, avant d’al- ler la première fois à l’intérieur d’une pri- son, on avait des a priori ” , reprend Caroline Per- ret. Dans quelques jours, la jeune femme doit animer son pre- mier débat, autour du thème du cinéma derrière les bar- reaux. ■

secteur de Saint-Vit devient un peu trop encom- brant. “Ils veulent nous bouffer, nous ne l’ac- cepterons pas” lâchait plus prosaïquement un participant aux récentes rencontres économiques organisées à Saint-Vit le 7 février dernier. Dans le secteur saint-vitois, trois futures zones d’activités sont en cours ou à l’étude. La pre- mière, la zone de la “Foulottière” s’étendra sur 25 hectares. Système U en a déjà réservé 16 pour sa future extension dont l’ouverture est prévue en janvier 2008. D’ici juillet prochain, le pont qui doit enjamber la voie de chemin de fer pour accéder à cette zone sera réalisé. La deuxième zone d’activité en projet est située sur la commune de Pouilley-Français, à l’em- placement actuel d’une forêt classée en zone économique. 8 hectares situés également en bord de R.N. 73 à proximité du dancing la Bel- le Époque. La troisième future zone est située sur la commune de Velesmes-Essarts, 11 hec- tares également en bordure de Nationale, face à la zone économique de Dannemarie-sur-Crè- te. “Un rond-point facilitant la sortie de la zone Coopadou doit être réalisé cette année.” Au total, ce sont près de 50 hectares que la com- munauté de communes du Val Saint-Vitois doit prochainement mettre à la disposition des entre- prises de la région bisontine. À l’heure où la C.A.G.B. semble tergiverser, le secteur de Saint- Vit avance. Le petit poucet a chaussé les bottes de sept lieues… ■ J.-F.H.

la peine capitale, c’était leurs condi- tions de vie. Je me suis mis à lire des livres sur les prisons en Europe, en Fran- ce. Et dès que je suis arrivée à la fac, j’ai rejoint le Génépi” , raconte-t-elle. Ils sont onze étu-

Créer des passerelles avec le monde extérieur.

diants à Besançon, à faire par- tie comme elle de l’association. Leur mission principale, ani- mer chaque semaine des ate- liers pour les personnes incar- cérées à lamaison d’arrêt. Pour faciliter la réinsertion, créer

C HALEZEULE La première pierre en 2007 La S.P.A. pourrait s’installer près de la forêt de Chailluz

La société protectrice des animaux est concer- née au premier rang par le réaménagement de l’entrée Est de Besançon. Mais la S.P.A. n’a pas bouclé son financement.

L’association de protection des animaux s’est vue proposer un emplacement par la ville de Besançon, à proximité de la forêt de Chailluz. La com- munauté d’agglomération du Grand Besançon s’est dans le même temps engagée à ache- ter le terrain actuel du che- nil, terrain qui doit faire par- tie de la future extension de la zone commerciale de l’en- trée Est bisontine. Le mon- tage financier est en cours d’élaboration. Car pour l’ins- tant la valeur de la vente du terrain ne suffit pas à la S.P.A.

“D ès qu’on aura des cer- titudes quant à notre futur emplacement, on va faire tout pour poser la première pierre le plus tôt pos- sible, s’impatiente la direc- trice de la S.P.A. Françoise Dodane. On est vraiment pres- sé maintenant. Cela devient urgent. Car les clôtures du che-

nil se dégradent. Et on se demande à chaque fois si cela vaut la peine de les réparer ou non, puisqu’on ne sait pas pour combien de temps on est enco- re là.” L’avenir de la S.P.A., implantée depuis 1937 à Cha- lezeule, n’est toujours pas fixé définitivement. Et le dossier avance lentement.

Chaque semaine, les étudiants de l’association Génépi animent des ateliers culturels derrière les murs de la maison d’arrêt.

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