La Presse Bisontine 64 - Mars 2006

11 LE DOSSIER

P OUVOIRS PUBLICS Une cellule de vigilance La vigilance contre les sectes, affaire d’État

Depuis 1998, une mission interminis- térielle de vigilance contre les sectes existe au niveau national et la préfec- ture du Doubs possède elle-même une cellule de vigilance. Rarement activée.

L es pouvoirs publics ne sont pas les seuls à s’intéresser au phénomène sectaire. L’Église catholique a elle aussi désigné au sein de l’archevê- ché de Besançon un “Monsieur secte”, le père Georges Buliard. “Ce n’était pas unemission offi- cielle au départ. Ça a démarré un peu par hasard, par une famil- le concernée par la question et qui était venue me demander conseil. J’ai dû travailler un peu, pour me renseigner” , raconte le père Georges Buliard. Depuis une trentaine d’années, c’est lui qui répond à toutes les questions qui arrivent à l’ar- chevêché de la part de familles inquiètes ou de prêtres en quê- te d’informations. “Mais mon travail, c’est aussi et surtout un travail de dialogue. Même avec les groupes reconnus comme dangereux, c’est utile de faire émerger une discussion. Pour éviter aussi les jugements trop rapides” , poursuit-il. ■ Un “Monsieur secte” à l’archevêché

C’ est un peu l’exception française. Contraire- ment à la plupart des autres pays euro- péens, la lutte contre les dérives sectaires n’est pas le seul fait des associations - comme l’U.N.A.D.F.I. ou le centre Roger Ikor -, mais est aussi celui de l’État et des pouvoirs publics en général. Car depuis 1995, date d’un premier rapport par- lementaire qui avait conduit à la publication d’une liste de 172 mouvements répertoriés com- me groupes sectaires, l’État s’in- téresse de près aux phénomènes sectaires. “C’est le drame de l’ordre du temple solaire qui a tout déclenché en France” confie le correspondant local de lamis- sion interministérielle. Intitulé “Les sectes et l’argent”, un second rapport parlemen- taire s’est penché en 1999 sur les versants financiers et éco- nomiques desmouvements. Une année auparavant, en 1998, le gouvernement s’est surtout doté d’un instrument pour son action publique : la mission intermi- nistérielle de lutte contre les sectes, rebaptiséemission inter- ministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires - ou Miviludes - en 2002. Avec pour rôle de coordonner l’action des différents services de l’État – des Renseignements Généraux aux services finan- ciers du ministère de l’Écono- mie - et sensibiliser les fonc-

tionnaires au phénomène sec- taire. Et pratiquement chaque département possède une cel- lule de vigilance au sein de sa préfecture. Une cellule, qui n’a pas été activée dans le Doubs par le préfet depuis plusieurs années. La Miviludes, elle, après une longue période de mise en som- meil a adopté depuis plusieurs mois une attitude plus offensi- ve. Ce qui a d’ailleurs conduit en son sein à une mini-crise en décembre dernier avec la démis- sion d’une de ses membres du conseil d’orientation, l’univer- sitaire Nathalie Luca, qui refu- sait le “prévisible durcissement de la position de laMiviludes.” “Nous ne sommes pas une poli- ce des religions, se défend l’un des fonctionnaires de la Mivi- ludes. Mais on est là pour aider et assister les victimes. On est attentif aumoindre dérapage des mouvements.” Et si l’action de l’État s’intensi- fie, reste un problème de taille, celui du cadre juridique de la vigilance contre les sectes. Car aucunedéfinitionjuridiquen’exis- te pour qualifier les sectes. Les critères retenus pour l’élabora- tionde la listede 1995 relevaient des “méthodes de travail des ser- vices de Renseignements Géné- raux pour identifier les groupes nocifs” , note Gilbert Klein, à la tête du cercle laïc pour la pré- vention du sectarisme, et qui vient de publier un livre sur “Les

Au sein de la police, les services des Renseignements Généraux veillent également.

sectes et l’ordre public”. Et la lis- te est désormais obsolète. “On ne peut pas se fier à cette liste. Elle n’a plus qu’une valeur his- torique, de ce qu’était la situa- tion il y a dix ans. On ne peut pas dire que parce qu’un groupe était considéré comme sectaire alors l’est forcément toujours” , reconnaît un autre membre de la Miviludes. ■ S.D.

Confiez votre transaction à un professionnel.

P U B L I - I N F O R M A T I O N

Franck et Delphine ont confié la vente de leur bien à Seguin Actions Immobilières et souhaitent en acheter un nouveau, car ils y ont trouvé non seulement un accueil et une écoute, mais une façon de travailler rigoureuse et innovante. “LE MANDAT EXCLUSIF

EST LA SOLUTION”

agences où nous n’avons pas obtenu de répon- se adaptée à nos attentes jusqu’à ce que l’on pousse la porte de Seguin Actions Immobi- lières. Mais à quelles difficultés avez-vous été confrontés dans votre démarche de recherche ? Delphine : En fait, nous avons été lassés de voir les mêmes biens affichés dans toutes les agences. C’était d’autant plus irritable qu’à chaque fois ils étaient présentés de façon différentes et sans trop de détails. À tel point qu’à plusieurs reprises, quand nous sommes arrivés sur les lieux de la visite, il s’agissait d’un bien que nous avions déjà vu. Quelle perte de temps et l’impression de ne pas avancer dans la recherche ! Ce qui nous a séduits chez SeguinActions Immobilières au- delà de l’accueil, c’est la stratégie adoptée par cette agence pour éviter ce genre de désagrément. Pouvez-vous préciser ? Franck :C’est très simple.Elle travaille à par- tir de mandats exclusifs personnalisés. Cela signifie que les biens que cette agence com- mercialise ne sont disponibles que chez elle. Pour l’acquéreur,c’est idéal à plusieurs titres. Il gagne du temps, et en plus, le profession- nel qu’il a face à lui ne lui présente que des biens exclusifs, au prix du marché, vus nul- le part ailleurs. De cette manière, nous avons

trouvé rapidement la maison répondant à nos besoin. L’agence s’est même chargée d’or- ganiser le déménagement ! Avez-vous également vendu votre T2 par le biais de cette agence bisontine ? Delphine : Évidemment, et sans hésiter, car cette agence est parfaitement organisée. Ici, chacun a son métier.D’un côté,il y a des pro- fessionnels qui sont chargés exclusivement de la vente de biens et de toutes les démarches administratives complexes qui accompagnent la transaction. De l’autre, il y a les conseillers de mise en vente qui accueillent les per- sonnes qui souhaitent vendre leur propriété et auxquelles on propose un mandat exclu- sif personnalisé. La formule du mandat nous a séduits, alors que nous aurions pu mettre en vente notre T2 dans toutes les agences de Besançon. Une fois encore, nous avons économisé de l’énergie, mais en plus, grâce à ce mandat, Seguin Actions Immobilières a accordé à notre bien la promotion qu’il méri- tait pour le vendre dans les meilleures condi- tions. C’était vraiment la bonne solution. On sent que c’est le résultat d’une démarche qualité bien distillée. ■

S OCIOLOGUE Un chercheur bisontin “Une particularité française en matière de sectes” Doctorant à l’E.H.E.S.S., Laurent Amiotte-Suchet a étudié l’Égli- se évangélique de Pentecôte de Besançon et la Porte ouverte de Mulhouse, autre mouvement “sous surveillance”.

Il y a plus de cent agences immobilières à Besançon. Pourquoi avoir choisi Seguin Actions Immobilières pour votre tran- saction ? Franck : Propriétaires d’un appartement T2 au centre ville, nous avions l’intention d’in- vestir dans une maison qui correspondait plus à notre projet de vie familiale. On a com- mencé par éplucher les petites annonces de particulier à particulier. En vain. Alors mon épouse et moi nous sommes tournés vers les

L a Presse Bisontine : Vous êtes assez critique vis-à-vis de l’ap- proche française en matière de sectes ? Laurent Amiotte-Suchet : C’est dif- ficile de prendre position pour le sociologue que je suis. Mais c’est important d’insister sur la particularité française en matière de secte. Je ne dis pas que c’est un faux débat. Mais quand vous expliquez la posi- tion française à l’étranger, en Suisse, en Italie, les gens ne comprennent pas qu’une socié- té laïque puisse s’immiscer dans le religieux, et publie une liste de groupes. Il y a des socié-

gieux, il peut se passer des choses peu louables. C’est tout à fait possible que des pra-

tés, en Europe, où cette ques- tion ne se pose tout simple- ment pas. Je pense que la meilleure question à se poser, c’est finalement pour- quoi on se pose tou- jours en France cette question des sectes, alors que le droit n’a pas don- né un cadre juridique à cette notion. L.P.B. : Votre avis sur la liste de groupes sectaires publiée par la commission parlementaire de 1995 ? L.A.-S. : Dans tout groupe reli-

tiques de pression ou de forte influen- ce aient lieu. Mais, dans ce cas-là, c’est à la loi de trancher. Mais au lieu de laisser le débat aux acteurs sociaux,

“Dans ce cas- là, c’est à la loi de trancher.”

Franck et Delphine heureux… … dans leur nouvelle maison

aux associations - qui sont légi- times dans leur rôle -, c’est assez curieux que ce soit l’É- tat qui prenne position. ■ Propos recueillis par S.D.

7, Rue Proudhon 2500 BESANÇON 03 81 81 03 01

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