La Presse Bisontine 63 - Février 2006

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

4

Dilemme Enmatière d’urbanisme, la ville de Besan- çon est en ce moment à la croisée des chemins. Depuis bientôt 20 ans, et alors que les démographes des dernières décennies prédisaient à Besançon un important développement, la population de la ville stagne, voire décline. Les pro- chaines révélations de l’I.N.S.E.E. en matière de recensement - c’est l’objet de notre dossier du mois - devraient confir- mer ce surplace bisontin. Naturellement, pour l’attractivité d’une métropole, il n’y a pas meilleure publicité que d’afficher une démographie en hausse. La muni- cipalité bisontine l’a bien compris, lan- çant à grands renforts de communica- tion son futur plan local d’urbanisme, dont les conclusions doivent être connues au cours de l’année 2006. Mais Besan- çon, à l’inverse de la majorité des villes françaises, est un cas un peu atypique. Les atouts qui font de la capitale régio- nale l’éternelle première ville verte de France ou encore, selon un récent clas- sement national, la première ville “douée pour le bonheur” (!), deviennent des han- dicaps dès que l’on ouvre le dossier “urba- nisme”. Ces difficultés sont particulière- ment palpables ces derniers temps avec, ce qui est devenu au fil des semaines, “l’affaire des Vaîtes”. Au démarrage de l’histoire, une “boulette” de communi- cation faite par la ville qui, dans la préci- pitation, a annoncé ses intentions sur ce quartier de la périphérie : créer dans cet espace verdoyant, quelque 2 000 loge- ments. La réaction a été immédiate : une association de défense, particulièrement bien organisée, s’est constituée pour par- tir en guerre contre ce projet municipal. Tout en reconnaissant publiquement ses “erreurs” , le maire de Besançon ne par- le plus que d’un “potentiel” de 2 000 loge- ments aux Vaîtes. Ce qui n’a pas calmé les riverains de ce quartier, toujours aus- si remontés. Cet épisode, malgré l’aspect anodin qu’il revêt, pourrait en fait peser lourd dans la conduite des affaires muni- cipales d’ici 2008. Le maire de Besan- çon a certainement conscience de cela, il a pris lui-même l’affaire enmain et même demandé le secours de Paulette Guin- chard-Kunstler, l’élue de ce secteur bison- tin. Pour les villes qui ne souhaitent pas voir leur population s’éroder lentement, le dilemme en matière d’urbanisme s’apparente parfois à la quadrature du cercle : comment continuer à dévelop- per la ville sans toucher à ce qui fait son attrait - les espaces verts - et sans renou- veler les erreurs du passé avec la construc- tion de barres immondes ? À Besançon, la réponse n’est toujours pas connue. Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numé- ros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Pôle lutte : les jeunes condamnés pour agression sexuelle

D ans notre numéro d’avril 2004, nous révélions l’affaire : plu- sieurs jeunes du pôle natio- nal lutte, installé aux Montboucons à Besançon, avaient été entendus par la justice. Ils étaient soupçonnés d’agression sexuelle contre une mineure, espoir du pôle handball, qu’ils avaient entraîné dans une chambre du centre international de séjour, jouxtant le pôle, où logent de nombreux sportifs originaires de tou- te la France. Après les faits qui se sont déroulés en septembre dernier, les parents de la jeune fille ont immé- diatement saisi la justice. Voyant que le dossier n’avançait pas, ils ont aler- té les ministres des Sports, de la Jus- tice et le secrétariat d’État aux Droits des Femmes. Leur ténacité a payé. “Grâce à Nicole Guedj, alors secré- taire aux Droits des Femmes, l’affaire a pu être jugée hors ressort, car nor- malement, chaque jeune aurait dû être jugé dans sa région d’origine”

explique la mère de la victime. L’audience du tribunal de Besan- çon a eu lieu le 29 novembre der- nier à huis clos. Le jugement a été rendu le 15 décembre : les trois jeunes impliqués ont tous été reconnus coupables et condamnés, l’un à un mois de prison avec sursis et les deux autres à 15 jours. La peine est assortie d’une mise à l’épreuve de trois ans. Parallèlement, la fédération nationale de lutte les a radiés à vie de l’équipe de Fran- ce de lutte. “Ils ont aussi pré- senté leurs excuses à ma fille. Après 14 mois, ce jugement est vraiment un soulagement pour nous et pour elle. J’espère qu’ils ont compris la leçon” commen- te la mère. Aujourd’hui, le jeu- ne fille poursuit ses études et sa formation de handball où elle évolue au niveau national des moins de 18 ans à l’E.S.B.-F.

Une étude pour mesurer les ondes radiofréquences à Besançon

M icro-ondes, téléphones portables, radio, télévi- sion… L’environnement est saturé d’ondes radiofré- quences (voir par ailleurs notre article page 25). Depuis un mois, Jean-François Viel, professeur de médecine à l’université de Franche-Comté, qui a déjà tra- vaillé précédemment sur les rejets de dioxine autour de l’usine d’incinération de Besançon, vient de lancer une étude visant à mesu- rer l’ensemble de ces ondes. “C’est la première fois qu’une telle mesu- re va être effectuée, en parallèle à

une étude anglaise. Car on ne sait pour le moment pas grand-chose sur la relation entre l’exposition et le niveau sanitaire. Mais on sait aus- si très peu de choses sur l’exposition des gens eux-mêmes. L’objectif avec cette étude, c’est d’en avoir une approche un peu plus préci- se” , explique Jean-François Viel. L’exposition aux ondes de 250 per- sonnes - choisies parmi les per- sonnels de la mairie de Besançon et les adhérents de la mutuelle agri- cole M.S.A. - devrait être mesurée pendant les douze mois de l’étude, financée par l’A.F.S.S.E., l’agence

française de sécurité sanitaire environnementale. “Grâce à un dosimètre, on les suivra pen- dant une journée ou une semai- ne, tout en notant leurs pra- tiques, leur utilisation d’appareils électroména- gers…” , continue le chercheur. L’objectif : mettre en place une “règle-étalon” de l’exposition moyenne des particuliers, un instrument qui pourra servir plus tard “dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques, pour mesurer cette fois-ci le risque” éventuel.

Les Vaîtes : la mairie défend sa position

L es articles que nous avons consa- crés au dossier d’aménagement du quartier des Vaîtes ont suscité de vives réactions. Dans ce numéro, nous laissons la parole à la mairie de

le faisons ailleurs, c’est en concerta- tion avec la population que nous défi- nirons le projet des Vaîtes. Elle est lar- gement engagée avec tous ceux qui le souhaitent : propriétaires, maraîchers, riverains… de manière individuelle et collective (conseil de quartier, asso- ciations). De nombreuses personnes, des associations, pourraient témoigner que, loin de tout battage médiatique, les élus et les services de la Ville de Besançon ont déjà engagé ce dialogue. Nous sommes fermement décidés à travailler avec toutes et tous pour que ce quartier devienne notre fierté avec un soin particulier porté aux Bisontins qui habitent dans ce secteur. Pour réus- sir, il convient que chacun fasse preu- ve de tolérance, d’écoute et de mesu- re, dans l’écrit comme dans la parole” termine-t-il. La rédaction de La Presse Bisontine confirme néanmoins ses affirmations et se réserve le droit de les compléter dans un prochain numéro.

te-dix. “La municipalité unanime a le souci, depuis la mise en chantier du Plan Local d’Urbanisme en 2001, de réaliser des quartiers agréables. C’est pourquoi, elle a effectivement commandé une étude fin 2002 pour réfléchir à ce que pourraient être la composition urbai- ne et le potentiel d’un quartier comme les Vaîtes. Et c’est dans le cadre du Projet d’Aménagement de Dévelop- pement durable de ce P.L.U. qu’elle a décidé de proposer à la population le principe d’urbanisation de certains sites dont celui des Vaîtes, classé “à urba- niser” depuis plus de 30 ans. Peut-on raisonnablement reprocher à une muni- cipalité de développer harmonieuse- ment sa ville et pour cela de s’entourer de conseils pour sa réflexion ?” enchaî- ne-t-il. Pour autant, rien n’est “planifié depuis 2002.” “Nous ne cessons de dire et écrire publiquement à tous ceux qui veulent l’entendre, que comme nous

Besançon, par la voix de Michel Loyat, son adjoint à l’urbanisme : “Non ! La mairie ne fait pas marche arrière ! Elle travaille sur un projet de qualité qui se définira par étapes. Comme le maire l’a toujours dit et écrit, il s’agit de réali- ser aux Vaîtes un quartier modèle, innovant, largement empreint de déve- loppement durable. Un quartier qui valorisera la colline et tout l’Est bison- tin. Un quartier où il fera bon vivre, qui rassemble harmonieusement des logements répondant aux besoins actuels de toutes les catégories de population, des équipements publics ouverts à tous, des espaces verts nombreux et originaux, des com- munications pour tous usagers y compris pour les piétons” argumente l’élu. Non ! la Ville n’a jamais songé à “bétonner le poumon vert des Vaîtes” poursuit-il, à y construire des tours et des barres comme on le faisait dans les années soixante-soixan-

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Solène Davesne,

Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2006 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, A.L.E.D.D., Berth, J.P.R. Invest, Marianne, Yvon Mougin, syndicat du marais.

Made with FlippingBook - Online catalogs