La Presse Bisontine 63 - Février 2006

ÉCONOMI E

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Jean-Paul Robinet : “On ne vend pas que des locaux aux entreprises, on vend du service” I MMOBILIER 20 000 m 2 de bureaux à Besançon Spécialisé dans l’immobilier d’entreprises, J.P.R. Invest est l’un des leaders de son secteur en Franche- Comté et à Besançon. Pour son P.D.G., Jean-Paul Robinet, le marché des immeubles de bureaux, très dynamique dans la région depuis cinq ans, est actuellement arrivé à maturité et devrait ralentir.

L a Presse Bisontine : Quel est le domaine d’activité de votre société, J.P.R. Invest ? Jean-Paul Robinet : Nous sommes des promoteurs, des investis- seurs spécialisés dans tout ce qui touche au secteur tertiaire. Sur la ville de Besançon, nous

nous avons commencé par cela. Puis on s’est peu à peu tourné vers la construction également. Désormais, c’est cette partie qui prend de l’ampleur, la rénova- tion de friches est plus une ques- tion d’opportunité. Mais au niveau de la Franche-Comté, nous sommes reconnus pour notre compétence dans la réno- vation. C’est pour cela d’ailleurs que les gens d’A.R.E.V.A., qui possède le site F.C.I. de Pon- tarlier, sont eux-mêmes venus nous chercher. Notre première réalisation d’importance a été le siteAlpia, versMaty, des tra- vaux qui ont duré de 2000 à 2003.Actuellement sur ce site, il y a plus d’emplois qu’au moment de sa cession. Il y a désormais 350 personnes qui y travaillent, pour une quinzai- ne d’entreprises. L.P.B. : À Besançon, est-ce qu’une friche industrielle comme la Rhodia pourrait vous intéresser ? J.-P.R. : Non. L’avantage de la rénovation de friches indus- trielles, c’est que celles-ci, sou- vent construites dans les années 70, sont bien situées, sur la pre- mière couronne de la ville, plus près du centre-ville. Avec les constructions neuves,au contrai- re, on peut vraiment faire des bâtiments adaptés aux entre- prises. La Rhodia, c’est telle- ment phénoménal tout d’abord que c’est très difficile d’en faire quelque chose. En plus, il y a des problèmes de dépollution du site. Et surtout, l’emplacement, en cul-de-sac le long du Doubs est loin d’être idéal et central. La preuve du manque d’intérêt du bâtiment, il est resté des années sans repre- neur. Sur lemarché, tout ce qui a une valeur part très vite.

de s’implanter, avec des par- kings à proximité. Ce sera de loin le site le plus moderne et le plus adapté de la ville pour les entreprises. Les travaux devraient commencer dans les semaines à venir pour un coût de 10 millions d’euros environ.

sommes le premier - ou aumoins un des premiers - en termes de surface dispo- nible. Nous possé- dons près de 20 000 m 2 de locaux ter- tiaires. J.P.R. Invest possède notamment

L.P.B. : Vous menez aus- si des opérations en dehors de la Franche- Comté ? J.-P.R. : Cela repré- sente une part assez minime. Mais nous avons, c’est vrai des

“Le site le plus moderne et le plus adapté de la ville.”

projets, notamment d’un immeuble de bureaux près du site du futur réacteur Iter, à Cadarache.Mais lamajorité de nos projets sont dans la région, où nous jouons vraiment un rôle important. Quand on vit dans une région, on a l’avantage de bien connaître les sites inté- ressants. Avant d’acheter ou de construire sur un site, je vais passer 100 fois devant en voi- ture, pour intégrer le plan de circulation des véhicules, sen- tir le site. C’est ce que j’ai fait pour le site d’Artemis. Cela per- met de se conforter dans une idée, avant de prendre sa déci- sion. L’avantage aussi, comme nous sommes un des leaders sur la ville de Besançon, c’est qu’entre ce que nous deman- dent et nous proposent nos clients, nous sommes en per- manence au courant du mar- ché. L.P.B. : J.P.R. Invest s’occupe aussi de réhabilitation d’anciennes friches… J.-P.R. : La rénovation d’anciennes friches industrielles, c’est un peu notre spécialité première. Quand J.P.R. Invest a vraiment débuté dans les années 2000,

le site de l’ancienne usineAlpia, qui représente 10 000 m 2 de bureaux à lui tout seul,les locaux de Slava qui couvrent eux 5 000 m 2 . Le complexe Astréa est en train de se terminer, avec ses 2 500 m 2 de bureaux sur la zone d’activité commerciale de Lafayette… Tout cela à Besan- çon. À Pontarlier, nous venons de récupérer l’ancien site de F.C.I., en association avec plu- sieurs partenaires, notamment A.R.E.V.A.,laCaisse desDépôts, la Chambre de Commerce et E.D.F. L.P.B. : Quels sont vos projets actuel- lement ? J.-P.R. : Notre très gros projet actuel, c’est la construction du parc Artémis, sur le site de T.E.M.I.S. Cela représente vrai- ment quelque chose d’énorme avec 7 000m 2 de locaux à réser- ver. Dans les nouveaux bâti- ments, on ne vend pas que des locaux aux entreprises, on vend du service.Tout sera climatisé, il y aura aussi une cafétéria d’entreprises, deux banques, certainement une crèche aus- si…Désormais, c’est ce que les entreprises recherchent avant

Jean-Paul Robinet, un des principaux investisseurs immobiliers de Besançon.

l’économie. Désormais, plus de la moitié de l’économie bison- tine est liée au tertiaire. L.P.B. : Est que la flambée des prix de l’immobilier traditionnel rejaillit sur le marché de l’immobilier d’entreprise ? J.-P.R. : Non. Il n’y a aucun lien. L’immobilier d’entreprise a une valeur d’usage, la deman- de est essentiellement liée à la situation économique. Ce n’est pas un marché spécula- tif, donc il n’y a pas de flam- bée des prix. n Propos recueillis par S.D.

des évolutions lentes. Mais depuis 2000 environ, on voit une tendance des entreprises qui préfèrent ne pas investir dans des locaux mais être loca- taires. Cela leur permet de mieux appréhender leur envi-

L.P.B. : Quel est l’état du marché actuel de l’immobilier d’entreprise à Besançon ? J.-P.R. : Lemarché est dynamique, car il est accompagné par des opérateurs dynamiques - nous

ronnement écono- mique. Actuelle- ment, on réalise presqu’autant de locations que de ven- te, même si en 2005, la faiblesse des taux d’intérêt a fait un

ne sommes pas les seuls -, mais il s’est construit ces derniers temps beaucoup de choses et le marché commence à atteindre sa matu- rité.

“Le marché commence à atteindre sa maturité.”

peu augmenter la demande d’acheteurs. Surtout, l’évolution que l’on accompagne et antici- pe, c’est la tertiarisation de

L.P.B. : Est-ce qu’il a beaucoup évo- lué ? J.-P.R. : Dans l’immobilier, ce sont

Le parc Alpia, rue Jacquard, avant et après réhabilitation.

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