La Presse Bisontine 62 - Janvier 2006
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L’ÉCONOMI E
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15 000 euros pour un parking au centre-ville Les prix des garages suivent ceux du marché général de l’immobilier. Face à la pénurie en centre-ville, ceux-ci ont doublé en l’espace de cinq ans. Pour y faire face, l’ascenseur à voitures fait son apparition dans la Boucle. G ARAGES Explosion des prix “I l y a une liste d’attente pour les garages fer- més. Le problème, c’est que ça ne bouge pas qu’auparavant, les propriétaires refusaient souvent ces équipe- ments, c’est souvent une deman- de forte désormais” , reprend Yves Escalier. n S.D. Escalier. La hausse des prix des garages a peut-être aussi eu une autre conséquence.Dans le centre-ville, les garages à vélo ou à deux roues sont de plus en plus nombreux dans les cours des copropriétés. “Alors
I NSOLITE 12 places sur trois étages Un ascenseur à voitures dans la Boucle Pour faire face au manque de place au centre- ville, un promoteur a innové. En installant le premier ascenseur à voiture de la région. L e problème des garages se pose de façon différente pour les constructions récentes. Car la municipalité impose un certain nombre de places par appartement. Une pla- ce pour 45 m 2 , faute de quoi, le promoteur doit s’acquitter d’une taxe. “Une résidence récente sans parking, même au centre, ça ne se fait plus” , commente un autre agent immo- bilier.
lier, de l’agence immobilière Mourey. “Quand on peut pro- poser un appartement qui pos- sède son propre garage, on arri- ve en général à le vendre en deux jours maximum. Sans parking, on le vendra quand même, mais c’est plus long.” Et le problème est identique du côté des locations. Les loyers d’un garage, toujours dans la Boucle ou aux alentours, atteint désormais près de 100 euros par mois. “Et là aussi, les prix ont explosé ces dernières années avec des augmentations de loyers de près de 30 à 50 % en quelques années” , explique-t- on à l’agence A.I.C.I. Pour faire face à la pénurie, les habitants de la Boucle n’hésitent pas à chercher plus loin, dans le quartier des Cha- prais ou des Cras par exemple. “De plus en plus achètent dans ces secteurs et n’utilisent leur voiture que le week-end. Le res- te de la semaine, c’est transport en commun” , confirme Yves
beaucoup dans ce secteur” , affir- me-t-on dans une agence immo- bilière bisontine. Dans la Boucle, les garages privés ou même les places de parking particulières sont des denrées rares. Les cours intérieures sont en général réservées aux résidents. Chaque année, seu- lement une poignée se trouve sur le marché. Une pénurie qui a contribué à l’augmentation forte des prix du marché sur le secteur. Car comme le reste du marché de l’immobilier, les prix des garages explosent. Ils ont doublé en l’espace de cinq ans, passant de 8 000 euros à près de 15 000 euros actuelle- ment. “En six mois, je n’en ai eu qu’un à vendre, en face de la Boucle. Quand les gens ont un garage, en général, ils le gar- dent pour eux et ne le reven- dent pas” , affirme Yves Esca-
Pour remédier au manque crucial de place dans la Boucle, certains promoteurs innovent. En 2004, la société Pierre et Vie a fait instal- ler dans l’ancienne école Sainte- Ursule, rénovée et transformée en appartements de haut standing, un ascenseur pour voitures. “À Besançon, on doit prendre en comp- te le risque d’inondation. Sans comp-
“On doit prendre en compte le risque d’inondation.”
ter que dès qu’on creuse trop profond, on risque de tomber sur des vestiges romains.Alors c’est une bonne solution” , énumère Patrick Avanzi, directeur général de Pierre et Vie. Les voi- tures se garent sur l’une des plateformes, de trois niveaux, qui montent et qui descendent à la demande, “comme un ascenseur normal.” Au total, 12 places de garages ont ainsi été créées. Coût de l’emplacement pour les particuliers: entre 15 et 17 000 euros, dans la moyenne du marché. “On ne fait aucune mar- ge, pour nous, c’est avant tout un outil de vente” , reprend le promoteur.Un deuxième ascenseur à voitures devrait d’ailleurs prochainement voir le jour à Besançon. Juste en face du pré- cédent, dans l’ancienne école primaire Sainte-Ursule et entre- pris par le même spécialiste de la rénovation. n
Douze voitures peuvent prendre place sur les trois niveaux de l’ascenseur.
Jean-Luc Viennet : “L’artisan-boulanger est le garant des traditions” U NION PATRONALE La chasse aux faux boulangers Le boulanger “Meilleur Ouvrier de France” est président de l’Union patronale de la boulangerie. Il fait le point sur l’évolution d’un secteur d’activité qui se porte plutôt bien.
Jean-Luc Viennet se bat pour interdire l’appellation “boulangerie” aux magasins qui ne fabriquent pas.
L a Presse Bisontine : Depuis 2001, vous êtes le président de l’Union départementale de la boulange- rie du Doubs. Comment se porte ce métier ? Jean-Luc Viennet : LeDoubs comp- te 246 artisans-boulangers,c’est un métier qui se porte plutôt bien. Sur ces 246 boulangeries, 110 ont été reprises ces quatre dernières années. Ce quimontre unvrai renouvellement desgéné- rations. L.P.B. : Que défendez actuellement au sein de l’Union ? J.-L.V. : La notion d’artisanat. Il est nécessaire que les artisans montrent leur identité et se démarquent de la grande dis- tribution. C’est aussi ce qui explique les investissements que nous avons réalisés. L.P.B. : Qu’est-ce qui explique le fait qu’on trouve des baguettes à 50 cen-
blique qui m’a promis que tout allait rentrer dans l’ordre pro- chainement. L.P.B. : Préparez-vous d’autres actions ? J.-L.V. : Notre prochaine grande action aura lieu pour la fin de l’année. Il s’agit de contrer le phénomène d’anticipation de la date de vente des galettes des Rois. On en voit dès le début décembre dans les grandes sur- faces ! Tous les artisans-bou- langers vont estampiller leurs galettes d’un petit plomb au bout d’une ficelle, à la manière de la saucisse de Morteau. Ces galettes ne seront vendues qu’à partir du 1 er janvier. Nous ne voulons pas galvauder ce pro- duit. Grâce à cette galette pri- meur labellisée, l’objectif est encore une fois de reconnaître le savoir-faire de l’artisan. Nous devons continuer àmontrer que l’artisan boulanger est le garant
serie de 200%, celui du journal de 67% et celui du pain de 43%. Si le pain a augmenté ces der- nières années,il faut y voir l’effet “euro”, le passage aux 35 heures (pour nous, c’est 39). Un autre phénomène est intervenu : c’est l’augmentation du prix de la farine car les meuniers ont dû se soumettre à certaines obli- gations du point de vue de la traçabilité. C’est aussi pour cela que les gens ont parfois le sen- timent que d’une certainemaniè- re, on a un peu rattrapé notre retard sur le plan des prix. L.P.B. : Les boulangeries sont tenues de respecter un jour de fermeture par semaine. A priori , tout le monde ne respecte pas encore cette règle ? J.-L.V. : Il y a encore une bou- langerie à Besançon qui ne s’est pas alignée à cette réglemen- tation. J’ai rencontré récem- ment le procureur de la Répu-
notre pain tous les jours. C’est cela aussi qui justifie la diffé- rence de prix. Aujourd’hui, l’artisanat représente toujours 86% des ventes de pain dans notre département. L.P.B. : Que répondez-vous à ceux qui pensent que le pain est devenu une denrée chère ?
des traditions. Notre prochain combat sera d’ailleurs le sui- vant : interdire aux lieux où ne se fabrique pas le pain de s’appeler “boulangerie”. L.P.B. : La boulangerie n’est donc pas un secteur en crise ? J.-L.V. : La consommation de pain n’a cessé de baisser en France après 1945. Mais c’est la pre- mière depuis deux ans que cet- te tendance s’est inversée. Pour revenir au prix du pain, c’est souvent dans les moments où les gens ont le moins d’argent qu’il se consomme le plus de pain. Ce phénomène s’accentue dans nos magasins à partir du 20 du mois. Finalement, une demi-baguette au goûter coûte cinq foismoins cher qu’unpaquet de gâteaux. n Propos recueillis par J.-F.H.
times en grande surface et que chez les artisans, elles soient affichées à près de 80 centimes ? J.-L.V. : Le painest devenuunvrai produit d’appel pour la grande distribution qui lui permet de gagner quelques parts. Le prix de revient d’une baguette affi- chée 78 centimes chez nous est
de30centimes. Le res- te est destiné aux salaires, aux charges et au bénéfice. En grande surface,le prix de revient d’une baguette est de13 cen- times à peine car ce sont des procédés i ndu s t r i e l s. Le s grandes surfaces ne fabriquent pas leur
“L’artisanat représente 86% des ventes de pain.”
J.-L.V. : Je me suis amusé à faire un petit recensement des prix, tels qu’ils étaient pratiqués au début des années 70. Un journal quotidien valait alors 25 cen- times de francs et une baguette 75 cen- times. Le journal coû-
te aujourd’hui 90 centimes et une baguette 80. Faites le cal- cul ! Entre 1983 et 2003, le S.M.I.C. a subi une hausse de 210%, le prix d’un café en bras-
pain. Elles reçoivent une fois par semaine du pain cru surgelé et ne font que le cuire sur place. Nous, nous n’ajoutons aucun additif ni conservateur et faisons
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