La Presse Bisontine 60 - Novembre 2005

L’ÉCONOMI E

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Toutoccas’ menacé de fermeture pour une “histoire de fou” C OMMERCE 11 salariés menacés Empêtré dans un imbroglio judiciaire, le dépôt-vente Toutoccas’, implanté à Chalezeule depuis 21 ans, pour- rait être contraint de fermer sa filiale de Lons-le-Saunier. Les autres implantations sont aussi menacées.

“C’ est sûr, ça peut paraître ridicu- le par rapport à Hewlett Pac- kard qui licencie plus 1 000 personnes. Mais chez nous, c’est aumoins trois emplois qui sont directement menacés. Alors ce n’est pas rien” , concède Guy Clady, propriétaire des dépôts- vente Toutoccas’, implantés sur la zone de Chalezeule. contraint de fermer sa filiale jurassienne, ouverte depuis six ans près de Lons-le-Sau- nier. À terme, c’est la survie de la maison-mère bisontine et de son autre filiale en Hau- te-Saône - et de l’emploi de leurs huit salariés - qui pour- rait également être menacée. “C’est une histoire de fou, aber- rante. On ne pensait pas que ça irait si loin” , reconnaît le fils, Christophe Clady, qui diri- ge les trois magasins francs- comtois. À l’origine de toute l’histoire, une simple question de bail. Il y a six ans, quand Toutoccas’ cherche à s’installer à Lons, un commerçant lui propose de partager son local, trop grand pour lui, et son bail. Toutoc- Empêtré dans un imbroglio judi- ciaire, Toutoccas’ pourrait être

cas’ devient sous-locataire. Les problèmes commencent quand le premier commerçant dépo- se le bilan et arrête son acti- vité. Les Clady se disent prêts à reprendre le bail, mais sans locataire principal, le pro- priétaire demande l’expulsion des sous-locataires. “On a tou- jours été réglo, on a toujours payé nos charges. On ne met

rose pour le depôt-vente. Chris- tophe Clady a fait ses comptes. “On a dû payer 45 000 euros d’amende suite au jugement d’appel. Et depuis le mois d’août, nous sommes condam- nés à payer une indemnité jour- nalière de 106 euros. Si on rajoute à cela les frais de pro- cédure, la société est à genoux. Elle ne tient que grâce à nos autres implantations. Mais si on perd et qu’on doit fermer, alors cela pourrait être la dégringolade pour tous nos magasins” , calcule-t-il. Impossible de déménager - les propriétaires n’ont pas trouvé de local adéquat - en cas de décision de justice défavorable, ce sera la fermeture et le licen- ciement des trois salariés juras- siens. “Et comme on n’entre pas dans le cadre du licencie- ment économique, il nous fau- dra rembourser les avantages de charges sociales qui nous ont été consenties.” Soit 100 000 euros, une somme importan- te qui pourrait fragiliser finan- cièrement les autres magasins Toutoccas’, dont celui de Besan- çon, créé il y a 21 ans. “Les petits comme nous, on n’en par- le jamais. Mais c’est nous qui créons des emplois, on avait d’autres projets de magasins qui sont gelés.” O S.D.

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pas les gens dehors comme cela” , se défend Guy Cla- dy. Refusant de par- tir et de déména-

“On a dû payer 45 000 euros d’amende.”

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ger leurs 800 m 2 de meubles, une opération que Christophe Clady estime à 20 à 25 000 euros, Toutoccas’ porte l’affai- re devant le tribunal. Le tri- bunal de grande instance leur donne raison, mais en juin der- nier, la cour d’appel inverse le résultat et condamne le dépôt- vente à quitter les lieux. “Tout ce qu’on a investi depuis six ans tombe à l’eau” , regrette Christophe Clady, qui s’est pourvu en cassation. Jusqu’à l’arrêt de la cour de cassation, courant 2006, le magasin ne peut plus être expulsé, une décision de la préfecture l’au- torisant à exploiter le maga- sin jusqu’au jugement défini- tif. Reste que l’avenir est loin d’être

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La Franche-Comté, championne de l’intérim E MPLOI Statistiques Fortement industrielle, notre région se distingue sur le plan national pour l’ampleur du recours au travail intérimaire.

N otre région se classe au premier rang natio- nal en termes de recours au travail inté- rimaire. Fin 2004, l’intérim

maires a triplé dans la région ” ajoutent les services écono- miques de l’I.N.S.E.E. Franche- Comté, à l’initiative d’une étu- de sur la question. “L’intérim

mum au cours de l’été, pério- de où l’intérim pallie les absences d’une partie du per- sonnel des entreprises alors en congé.” Fait inédit pour l’an- née 2004 : le recul tradition- nel du travail intérimaire au cours du quatrième trimestre n’a pas eu lieu. Les spécialistes mettent ce phénomène en rela- tion avec “un profil heurté de l’activité tout au long de l’an- née 2004.” Le profil-type d’un travailleur intérimaire pour- rait se résumer ainsi : un hom- me de moins de 30 ans occu- pant un poste d’ouvrier non qualifié pour une durée de moins d’une semaine. O

représentait l’équi- valent de 14 900 emplois à temps plein, soit 5,2%du total des emplois, contre à peine 3,6%pour laFran- ce. C’est la grande

a joué un rôle impor- tant dans l’ensemble des créations d’em- plois à la fin des années quatre-vingt- dix” ajoute l’insti- tut. Le taux de tra- vailleurs

Un homme de moins de trente ans, ouvrier.

intérimaires fluctue également en fonction de la saison. “Le recours à l’intérim tend géné- ralement à augmenter forte- ment au deuxième trimestre avant d’atteindre son maxi-

fluctuation des carnets de com- mandes qui explique en gran- de partie ce phénomène de recours massif à l’intérim. La grande souplesse de gestion qu’offre l’intérimest une autre explication. Pour ce qui est de la Franche-Comté, le caractè- re fortement industriel de la région explique sa position sur le plan national car le recours à l’intérim est plus fort dans l’industrie et la construction que dans le tertiaire par exemple. L’industrie repré- sente en effet 7 emplois inté- rimaires sur 10, soit 10 400 équivalents temps plein en Franche-Comté. “Depuis 1995, le volume d’emplois intéri-

Près de 15 000 intérimaires en 2004.

L’enseigne installée à Chalezeule serait menacée.

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