La Presse Bisontine 60 - Novembre 2005

L’ÉCONOMI E

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C OACH Reconversion sportive D’entraîneur sportif à coach de manager Footballeur professionnel, puis entraî- neur du B.R.C. notamment, Sylvain Matrisciano s’est reconverti dans le coaching d’entreprise.

P RATIQUE Le secteur public aussi

En bref

Entreprises publiques et collectivités locales à la pointe des coachs Les entreprises privées ne sont pas les seules à faire appel à des coachs. Mairie, entreprises publiques ou communauté d’agglomération ont aus- si recours à cette méthode de management pour leurs cadres

Ski La M.J.C. de Besançon orga- nise une braderie ski à la sal- le de la Malcombe les 9 et 10 novembre. Renseignements au 03 81 49 10 04. Librairie Jusqu’au 28 octobre, c’est l’opération “librairies en fête”. Rencontres-lectures dans les librairies de la région ? Ren- seignements au centre régio- nal du livre au 03 81 82 04 40. Théâtre Les ateliers artistiques de l’ac- cueil de jour association des paralysés de France présen- tent la pièce “J’ai faim”, ven- dredi 28 octobre à 19 heures à l’Espace-Planoise. Rens.: 03 81 40 11 90. Archéologie Le premier festival internatio- nal du film d’archéologie de Besançon a lieu du 4 au 8 novembre au cinéma Méga- rama de Valentin. Renseigne- ments à l’office du tourisme. Entreprise Formation longue à la créa- tion d’entreprise du 14 novembre au 13 mars 2006 à la Boutique de gestion de Franche-Comté à Besançon. Public : tout demandeur d’em- ploi ou salarié. Renseigne- ments au 03 81 47 97 00. Concert L’orchestre d’harmonie de Besançon donnera son concert annuel de Sainte-Cécile mar- di 29 novembre à 20 h 30 à l’Opéra-Théâtre de Besançon Improvisation Trois évenements-phares au programme de la saison de l’association régionale de théâtre d’improvisation (A.R.T.I.) : 28 et 29 janvier 2006, 30 heures d’impro à Grand- fontaine, 13 mai, 7 heures d’im- pro à Roche-lez-Beaupré et samedi 10 juin, 10 heures de marathon à la maison de quar-

P asser du banc de touche aux bureaux feutrés de grands chefs d’entreprise. C’est ce qu’a réussi Syl- vain Matrisciano. Entraî- neur de foot pendant dix ans - du B.R.C. Puis de Brest et Louhans-Cui- seaux en 2002 et 2003 avant de revenir au sein du club bisontin -, l’an-

mant, mais tous les jours, en permanence. Il y a le stress de parler en public, d’une réunion importan- te, d’un marché à décro- cher…” , affirme l’ancien footballeur qui a suivi une formation de coach men- tal en entreprise à l’uni- versité de Dijon avant de se lancer. Et les affaires marchent.

“I l ne faut rien exagé- rer. C’est une métho- de nouvelle pour les entreprises et encore plus pour les collectivités locales. Il y a quelques collectivités qui se sont dotées d’un coach pour une de leurs équipes de direc- tion ou un individu. La ville de Besançon en fait partie.” C’est le directeur des services de Besançon, Patrick Ayache qui parle. En 2005, la ville a eu recours à un coach à deux reprises, pour une équipe du C.C.A.S. et un cadre de la vil- le qui en avait fait la deman- de. Une méthode de manage- ment des personnels d’encadrement que Patrick Ayache juge “probante” et affir- me vouloir poursuivre “sur la base du volontariat.” “Car contrairement aux autres méthodes de formation, il y a un appui très personnel, qui mélange des apports psycholo- giques, méthodologiques” , reprend le directeur des ser- vices. Et la municipalité de Besan- çon est loin d’être la seule col- lectivité à avoir succombé aux sirènes des coachs . La com- munauté d’agglomération du

Car pour les entreprises, les anciens sportifs restent une valeur sûre. “Ça peut rassurer. C’est aussi un pari pour un cadre ou un

cien gardien de but s’est recon- verti dans le coaching en entreprise. Il a créé cet été sa propre société, “AMIS coa- cheur”.

Les anciens sportifs restent une valeur sûre.

Comme lui, de nombreux anciens sportifs de haut niveau interviennent dans des sociétés privées pour remobiliser les troupes. Une reconversion assez logique puisque les méthodes du coaching en entreprise dérivent tout droit de celles dévelop- pées dans le domaine sportif. “Dans le sport, on recherche sans arrêt la performance. En entre- prise, c’est la même cho- se, peut-être même plus accentué. Ce n’est pas lors d’un match hebdomadai- re qu’il faut être perfor-

manager de partager ses expériences avec un entraî- neur de foot, qui vient d’un milieu différent” , analy- se Sylvain Matrisciano. Déjà sollicité ponctuelle- ment par des entreprises pendant sa carrière spor- tive, l’ancien footballeur s’est créé en quelques mois une clientèle, essentiel- lement parisienne. “Il y a une grosse demande. Pour Besançon, les entreprises commencent à s’ouvrir sur ces techniques de prépa- ration mentale. Ça vien- dra, mais plus tran- quillement” , ajoute-t-il. O

La mairie de Besançon a déjà fait appel à des coachs pour certains de ses salariés.

E.D.F., entreprise forte de 1 300 salariés en Franche-Comté, le coaching fait aussi partie des possibilités de formation des salariés. “Cela dépend des besoins de la personne. Dans le domaine commercial, on a beau- coup recours à des méthodes de coaching d’accompagnement, avec des mises en situation pra- tique” affirme-t-on à E.D.F. O S.D.

Grand Besançon a aussi eu recours cette année au coaching . La pratique a aussi été inté- grée dans les entreprises publiques. À l’A.N.P.E., la direc- tion nationale a ainsi élaboré une charte du coaching pour déterminer sa propre déonto- logie en lamatière et entrepris de former des coachs internes à l’entreprise pour accompa- gner ses managers. Quant à

T ÉMOIGNAGE

Elles ont fait appel à un coach “Je me sens plus à ma place” Directrices de structures associatives, Nathalie et Mary ont fait appel à des coachs pour elles-mêmes ou pour leur équipe. Et pour elles, le coaching, ça marche.

tier de Saint-Ferjeux. Rens. 03 81 80 79 12.

I l y a trois ans, Nathalie (*) a été nommée à un pos- te de directrice d’une asso- ciation bisontine qui œuvre dans le domaine du social. Presque par hasard. “Je n’avais pas l’expérience d’une aussi grosse structure, je n’avais même pas pour pro- jet professionnel de devenir directrice de structure” , avoue- t-elle. La jeune femme découvre les réalités de son poste, loin de ce qu’elle avait imaginée. “J’avais en idée quelque cho- se qui serait un peu de la co- gestion. Là, je devais assumer les responsabilités” , reprend- elle. L’association se remet alors d’une période financière chaotique, le climat est agité. Pour améliorer la cohésion de son équipe d’une demi-dou- zaine de personnes, Nathalie a fait appel à un coach d’en- treprise. “Mais très vite, la coa-

sonnes en grande difficulté. “Avant le coaching , cela aurait fait un fiasco. Mais là l’équi- pe était d’accord et le recon- naissait.” En 2003, Mary, la directrice

structures équivalentes à la sienne, Nathalie a aussi sui- vi un autre coaching , de grou- pe cette fois-ci. “L’objectif était d’apporter de la cohésion entre nous, d’apprendre à monter

travail d’accompagnement et en déléguant.” Depuis sep- tembre, l’équipe suit un nou- veau coaching . Trois heures de rencontre et d’entretien tous les lundis matin jusqu’en décembre. Une nouvelle sala- riée a intégré l’équipe. “Tout de suite, cela bouleverse l’en- semble. Il faut réapprendre à travailler en équipe, reformer la cohésion” , reprend la direc- trice. “C’est vraiment un moyen très puissant pour trouver de l’équilibre professionnel. Mais c’est important de tester son coach , pour trouver celui qui nous correspond le mieux. Car faire du coaching , c’est incon- fortable, conclut Nathalie. On va toucher parfois de près des choses qui parlent de soi. Il faut avoir confiance.” O S.D. (*) le prénom a été changé à la demande de l’intéressée

ch a redéfini les objectifs. Ce n’était pas l’équipe qui avait besoin de coaching , mais plus moi. En lui confiant mon équi- pe, j’essayais de me simplifier la tâche.” Après six séances de coaching , la directrice dit avoir trouvé plus de “confiance en soi.” “Je me sens plus à ma place, plus confortable dans ce que je fais, affirme-t-elle maintenant. Je me suis rendu compte que j’avais une tendance à me déva- loriser, à tout de suite dire que je n’avais peut-être pas bien fait ce que je devais. Je sais désormais que ce n’est pas un préalable obligé à toute tran- saction. Je suis plus dans l’af- firmation de mes compétences.” Et le coaching a eu un effet positif sur toute l’équipe. La directrice renforcée à son pos- te, les tensions et jeux de pou- voir se sont apaisés. Avec les directeurs d’autres

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de l’association a fait appel à un coaching d’équipe pour aplanir les tensions impor- tantes. Un an d’ac- compagnement qui a finalement abouti à un bouleversement complet de la struc- ture. “De quatre enca- drantes techniques, on

des projets collectifs entre les différentes antennes. Là aussi pour moi ça a été vrai- ment positif.” “Il était une fois, quatre per- sonnes, nommées tout le monde, chacun, per- sonne et quelqu’un. Il y avait un important travail à faire. Tout

“Apporter de la cohésion entre nous.”

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est passé à deux, les autres se sont retrouvées sous la res- ponsabilité des premières. Il y a eu des réticences, mais au bout du compte les personnes trouvent finalement que les évolutions coulent de source.” L’ambiance s’est améliorée, la directrice s’est aussi reposi- tionnée, “en faisant plus de

le monde pensait que quel- qu’un le ferait. Chacun aurait pu s’y mettre mais finalement, c’est personne qui le fit…” C’est la petite histoire que la coa- ch a racontée lors de sa der- nière séance d’accompagne- ment d’équipe, à l’association du refuge, une association de réinsertion sociale de per-

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