La Presse Bisontine 59 - Octobre 2005

BESANÇON

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Q UARTIER Les habitants s’organisent

En bref

Les habitants de ce quartier Est de Besançon s’organisent face à la muni- cipalité qui, dans le cadre de sa réflexion sur l’élaboration du plan local d’urbanisme, prévoit de construi- re ici 2 000 logements. Les Vaîtes demandent des explications

Hôpital Jeudi 22 septembre, “Les Têtes en l’air” (artistes du Fes- tival International de Musique de Besançon), se produiront en concert au Centre Hospi- talier Universitaire de Besan- çon au profit des patients hos- pitalisés. Renseignements : Isabelle Mallet au 03 81 21 85 24. Entreprise L’opération “Chef d’entrepri- se, pourquoi pas vous ?” ini- tiée par l’A.D.E.D. reprend. Une vaste campagne d’information sur la création d’entreprise. Le Doubs a dénombré 1 893 créa- tions d’entreprises en 2004 contre 1 727 l’année précé- dente. Pour le Grand Besan- çon, prochaines réunions le 27 septembre à 18 h 30 enmai- rie de Quingey, le 28 à la salle V.I.P. du stade Léo-Lagrange (canton Besançon Nord-Ouest), le 29 à la salle des fêtes de Gonsans (canton de Roulans) à 18 h 30, le 5 octobre auCentre 1901 de Besançon (canton Besançon Ouest), le 19 octobre à la mairie de Fontain (canton Besançon Sud). Renseigne- ments au 03 81 65 10 00. Bike and Run À pied et en vélo par équipe de deux, c’est le Bike and Run. L’épreuve sportive a lieu à Roche-Novillars le 9 octobre et à Chalezeule le 16. Un par- cours d’une dizaine de kilo- mètres est tracé sans les bois de Roche et Novillars. Renseignements au 03 81 57 06 52 ou 03 81 61 31 90.

C’ est tout le quartier des Vaîtes qui est désormais mobilisé contre les projets d’urbanisation de ce secteur tel qu’il est prévu par la ville. Le 14 septembre au soir, la salle du foyer de la Cassotte avait dumal à contenir toutes les per- sonnes qui ont assisté à la réunion d’information organi- sée par l’association de rive- rains “les Vaîtes” créée en juin dernier en réaction aux inten- tions de lamairie. “Chaquemai- son du quartier était représen- tée et pas seulement les gens qui sont expropriables” indique Éric Daclin, membre du bureau. Les ambitions de la municipa-

lité affichées dans le cadre de la réflexion sur l’élaboration du futur plan local d’urbanisme ont fait des vagues auprès de cette population qui vit désor- mais avec “une épée de Damo- clès au-dessus de la tête.” Il est prévu d’urbaniser 40 hectares auxVaîtes en construisant 2 000 logements et en réalisant une voirie nouvelle entre l’entrée Est et le centre-ville. C’est toute lamorphologie d’un secteur encore vert qui est bou- leversée. La pilule est d’autant plus difficile à avaler que dans cette opération, des habitations vont disparaître. Lemot d’ordre est donné. Il n’est pas question pour ces Bisontins de se lais-

Les habitants des Vaîtes sont venus nombreux le 14 au soir au foyer de la Cassotte pour obtenir des informations sur ce dossier.

doivent quitter les lieux. L’in- terrogation est sur toutes les lèvres. “Michel Loyat, adjoint à l’urbanisme que nous avons rencontré a indiqué que 3,81 euros était le prix proposé au mètre carré pour tous les ter- rains qui à ce jour ne sont pas

ser faire sans bouger le petit doigt. “Notre objectif n’est pas d’empêcher l’urbanisation dans ce quartier, mais de montrer que le projet de la ville est à côté de la plaque. La seule leçon du passé que la mairie a rete- nue est qu’au lieu d’empiler

pas s’attendre à ce que les prix du terrain soient indexés sur les prix du marché actuel” insiste Claude Mercier. En se constituant en associa- tion, “Les Vaîtes” vont pouvoir entamer des discussions plus fermes avec la mairie sur un projet qui semble déjà “bien engagé” pour Éric Daclin. Il conclut : “Sur le nombre de loge- ments, ce projet n’est pas négo- ciable pour lamunicipalité. On argumente en disant qu’il n’y a pas urgence à créer autant d’ha- bitations à Besançon car depuis dix ans, cette ville ne fait que perdre des emplois. Elle a connu une baisse de 3% de la popu- lation active entre 1990 et 1999. À ce jour, il n’y a aucun indi- cateur qui impose la construc- tion de 2 000 logements dans cette ville d’autant qu’il en res- te 5 000 vacants sur l’agglo- mération.” O T.C.

constructibles” com- mente Claude Mercier, vice-président de l’as- sociation. Un tarif bien inférieur aux attentes des propriétaires ter-

des cages à lapin vertica- lement comme ce fut le cas à Planoise, elle veut les mettre

“Pas d’urgence à créer autant de logements.”

riens qui jusque-là n’ont jamais pu valoriser leur lopin de ter- re parce que classé en zone 1 NA (aménagement différé). Alors que les prix continuent à flamber sur le marché de l’immobilier, le sentiment de spoliation est palpable. Mais pour l’instant, rien ne per- met d’affirmer que la ville pro- posera un tel tarif. “Néanmoins, Michel Loyat nous a claire- ment indiqué qu’il ne fallait

horizontalement dans des bâti- ments de quatre niveaux. Nous avons donc demandé à toutes les personnes concernées de faire valoir leurs arguments auprès du commissaire enquê- teur au moment de l’enquête publique” ajoute-t-il. Aujourd’hui, la question que la plupart des habitants se posent est de savoir dans quel- le mesure ils seront indemni- sés par la municipalité s’ils

Image de synthèse de l’urbanisation future des Vaîtes.

C OMMENTAIRE Témis et les Montarmots La ville a des antécédents

R ÉACTION Une maison au prix du marché

L’adjoint bisontin à l’urbanisme fait le point sur la position de la ville par rapport au dossier des Vaîtes. Michel Loyat : “Nous n’avons pas cherché à ce qu’il n’y ait pas d’impact”

3 ,81 euros le m 2 pour un terrain en friche non loti, “c’est aberrant et provocateur” lance un propriétaire des Vaîtes concer- né par le projet. “D’autant qu’il

actuels” indique un spécialis- te bisontin de la question. La ville devrait gérer le dos- sier au cas par cas. Il est pro- bable une fois encore que les propriétaires qui seront les

L a Presse Bisontine : Vous deviez vous attendre à une telle réaction de la part des habitants des Vaîtes ? Michel Loyat : Nous n’avons pas cherché à ce qu’il n’y ait pas d’impact. À un moment don- né, il me semble important de dire des choses même si elles

mement, nous ne devons pas spolier les gens. L.P.B. : Le prix de 3,80 euros le m 2 en zone 1 NA est avancé. Les pro- priétaires veulent que ce prix soit majoré. Jusqu’où est prête à aller la municipalité ? M.L. : Nous sommes prêts à trouver un terrain d’entente, mais pas à n’importe quel prix. Il faudra voir au cas par cas. L.P.B. : Certaines personnes dont la maison devrait disparaître demandent à ce que vous teniez compte du bâti existant dans votre projet. Que répondez-vous ? M.L. : Je crois qu’on ne peut pas faire un aménagement cohérent si on doit jouer avec l’existant. L.P.B. : Qu’est qui motive le pro- jet des Vaîtes ?

M.L. : On parle beaucoup de la pénurie de logements. C’est ce qui nous amène à confir- mer le secteur des Vaîtes com- me un secteur à urbaniser. Nous sommes allés plus loin dans la démarche en déter- minant ce site comme un sec- teur d’urbanisation priori- taire. À l’inverse, il y a d’autres secteurs que nous avons confirmé dans une vocation naturelle et agricole. C’est le cas aux Tilleroyes par exemple. Je précise aussi que les Vaîtes, ce n’est pas seulement une offre de logement, mais c’est un secteur où l’urbanisation permettra la réalisation d’une voirie nouvelle entre l’entrée Est et le centre-ville. O Propos recueillis par T.C.

terrogent sur les indemnités qu’ils pourraient percevoir. La ville a-t- elle déjà une ligne de conduite sur ce point ? M.L. : Le P.L.U. ne dit rien à ce sujet. Il définit des zonages. Néanmoins, pour une maison avec jardin, c’est le prix du marché qui s’applique. C’est-

plus à même à défendre leurs inté- rêts obtiendront des indemnisations plus importantes que d’autres. Là encore, il y a plu- sieurs affaires qui

est facile pour la vil- le de dire que nous n’avons pas valori- sé nos terrains. Mais nous n’avions de tou- te manière pas le droit de construire ou de les commer-

“En dessous du prix de la terre agricole.”

à-dire que la ville peut acquérir une maison 300 000 euros si elle est éva- luée à ce prix. Ensuite, il se pose la question de la valeur des terrains. Pour l’instant, ces

ne font pas plaisir. Nous avons com- mencé par réaliser une étude qui don- ne des indications sur les potentialités de ce secteur. Main- tenant, nous allons engager une étude

“On parle beaucoup de la pénurie de logements.”

illustrent ce scénario dans les dossiers de Témis et des Mon- tarmots. “Certaines personnes ont obtenu des valeurs supé- rieures. Il y a eu des arran- gements. Celui qui saura se défendre obtiendra quelque chose à la sortie.” Par contre, en ce qui concerne le bâti, il devrait être acquis à la valeur réelle du marché conformé- ment à la législation. O

cialiser car ils se situent en zone 1 NA. Cette classification a tout bloqué.” Une telle som- me, ce n’est pas cher payé. Pourtant, dans d’autres endroits, la ville a déjà prati- qué des tarifs identiques com- me aux Montarmots. “Dans ces conditions, nous sommes en dessous du prix de la terre agricole et à l’inverse bien loin de la valeur des terrains

terres ne sont pas valorisées et non constructibles. Je crois que sur ce dossier il doit y avoir deux soucis. Première- ment, il faut veiller à ne pas aller dans le sens de la spé- culation foncière et deuxiè-

pour aboutir à un projet opé- rationnel. Elle sera finalisée d’ici un an et demi. Il ne s’agit pas d’étudier sur un plan mais de travailler avec les gens.

L.P.B. : Les riverains de Vaîtes s’in-

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