La Presse Bisontine 59 - Octobre 2005

16 LE DOSSIER

T ENDANCES Un petit nombre de réalisations

Les lotissements prolifèrent. Mais ils révèlent une standardisation de l’habi- tat dans laquelle la maison d’architec- te ne trouve pas sa place. La maison d’architecte reste rare

bien dedans. Des particuliers entreprennent à nouveau des travaux pour adapter leur mai- son à leur façon de vivre.” Malgré tout, le déséquilibre est palpable entre construc- teurs qui proposent cependant des possibilités pour donner une touche d’originalité à une maison, et l’architecte. Les pre- miers sont parfois plus des com- merciaux, les seconds sont à la recherche de projets origi- naux. “Nous assistons à une standardisation de l’habitat. Aujourd’hui, en lotissement, on rajoute des excroissances dans l’architecture des mai- sons pour faire croire qu’il y a de la recherche. Mais ces réa- lisations sont en fait très com- pliquées alors que les archi- tectes travaillent sur des volumes assez simples pour entrer dans un budget serré.” Selon le CA.U.E. les maisons d’architecte seraient donc plus sobres et contemporaines. “Il y a beaucoup d’idées reçues contre lesquelles nous essayons de lutter. Nous devons expli- quer et montrer aux gens l’in- térêt et le plaisir qu’il y a à vivre dans ces maisons-là.” Entre une maison d’habitation ordi- naire et un projet esthétique, c’est le grand écart qui pour l’instant ne se referme pas. O T.C.

Il y a ceux qui ont une tendance moderne avec des volumes sans toiture et des toits terrasses et ceux qui sont tournés plus pré- cisément vers l’écologie et qui travaillent sur des matériaux tels que le bois. Ils veillent à trouver la meilleure exposition de la maison sur le terrain. Ceux qui allient ces deux sen- sibilités existent aussi. Fina- lement, lorsqu’une personne fait appel à un architecte, ce n’est pas seulement pour avoir une maison qui sorte de l’or- dinaire. C’est une motivation

L a maison d’architecte est un produit rare. Elle n’est pas représentative du marché de l’immobilier que se partagent pavillonneurs et constructeurs de maisons individuelles. Seule une mino- rité d’investisseurs (entre 5% et 10%) choisissent de se sou- mettre à l’imagination d’un de ces professionnels qui va prendre en charge leur projet de construction. Question de prix, de culture, de complexi- té, les raisons pour expliquer la distance du grand public par rapport aux architectes sont diffuses. Le C.A.U.E. (conseil d’archi- tecture, d’urbanisme et d’en- vironnement) apporte d’autres éléments de réponse d’ordre sociologique. “Les maisons d’ar- chitecte sortent de l’ordinaire. Tout le monde aujourd’hui n’a pas envie d’une maison origi- nale qui les expose. Ils ne veu- lent pas être montrés du doigt parce qu’ils vivent dans une habitation innovante” consta- tent les services du conseil. La

profession des architectes n’est pas non plus tout à fait inno- cente à cette situation. “Il faut aussi reconnaître que les archi- tectes ne sont pas forcément prêts à construire la maison de Monsieur Tout-le-monde. Ce n’est pas de l’élitisme de la part

qui tient plus du mode de vie. C’est une utilisation nou- velle de matériaux innovants, qui per- mettent par exemple de réduire également les coûts de construc- tion” ajoute le C.A.U.E. La plupart des par-

de la profession. Mais ce n’est pas tou- jours rentable de tra- vailler sur des pro- jets de particuliers.” La rencontre entre les deux entités ne relève donc pas de l’évidence, mais d’une volonté com- mune de construire

“C’est une motivation qui tient plus du mode de vie.”

ticuliers qui ont une maison d’architecte estiment qu’à sur- face égale, leur habitation ne leur a pas coûté plus cher que s’ils étaient passés par un constructeur de maisons indi- viduelles classique. “La diffé- rence de prix, s’il y en a une, repose sur les frais d’étude. Le problème est que lorsqu’on achè- te une maison standard, nous ne sommes pas toujours très

unemaison qui va correspondre à une manière de vivre d’un côté, et de l’autre à un travail sur l’esthétisme d’un tout. Il n’y a pas vraiment de mode dans les maisons d’architecte. Chacune a sa personnalité. Le résultat dépend de la qualité de la rencontre entre l’inves- tisseur et le concepteur. “On retrouve cependant différentes sensibilités chez les architectes.

La maison d’architecte connaît un développement modeste.

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