La Presse Bisontine 58 - Septembre 2005

UN VI LLAGE À L’HONNEUR

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C ÔTE DU COMICE

Le père Paul Boiteux a marqué Busy H OMMAGE Il était né en 1918 L’ancien curé de la paroisse a laissé une trace indélébile de son passa- ge. Décédé il y a quelques mois, son souvenir hante encore le village. “C e n’était pas un curé béni oui-oui, pas un marchand d’eau miration par la qualité des articles rédigés. Ses discours Coup de tonnerre en 1976 lorsque le père Boiteux annon-

Fin le 30 septembre

Attention, travaux Les travaux d’aménagement du carrefour de la R.N. 83 avec la R.D. 104 en giratoire doivent se terminer le 30 septembre. En attendant, la vigilance est de mise.

ce… son mariage, avec Gisèle. Il quitte naturellement l’Égli- se et son village de Busy. Au grand regret des fidèles qui, en gui- se de protestation, boycottent la premiè- re messe de son suc- cesseur. Le dernier pied-de-nez du père Boiteux à sa hiérar- chie est tout un sym- bole : il décide de don- ner son corps à la

teintés d’humanisme, de liberté et d’audace tranchaient avec les préceptes formatés de l’Église. “Les gens venaient de loin pour écouter ses prêches. D’une cinquantaine de kilomètres à la ronde. L’église était pleine tous les dimanches. Il a été le premier à fai- re entrer une guitare dans une église et à organiser des repas

bénite et de bigoterie” com- mente un ancien du village. L’abbé Paul Boiteux était un vrai personnage, un électron libre de l’Église catholique. Progressiste, d’une vive intel- ligence, il est arrivé en 1952 au village de Busy. Dans une époque marquée par le strict respect du dogme religieux, sa liberté de ton faisait trem- bler la hiérarchie catholique qui le regardait d’un œil mi- agacé mi-suspect. Le bulletin diocésain qu’il rédigeait - “Lumière de vie” - forçait l’ad-

L es travaux d’aménage- ment d’un rond-point au carrefour entre Busy et la route de Lyon battent leur plein. Destinés à “casser la vitesse des véhicules qui des- cendent sur Besançon” , ils entraînent depuis fin mai des perturbations de la circulation aux abords. L’accès à la R.N. 83 de la commune de Busy est fer-

“Les gens venaient de loin pour écouter ses prêches.”

refour mi-août, la construction du giratoire doit être faite pour le 30 septembre. “En terme de lecture de la route, l’aménage- ment de ce carrefour va sensi- blement améliorer les choses, tout cela au bénéfice de la sécu- rité” commente Éric Guichon du service “grands travaux” de la D.D.E. Coût global de ces travaux : 900 000 euros. O

mé. Les largeurs de voies sont réduites pendant la durée du chantier, et la vitesse limitée à 50 km/h dans la zone de tra- vaux. Ces travaux se cumulent à d’autres travaux prévus sur la R.N. 57 : jusqu’au 16 août, des travaux de sécurisation de la côte de Morre ont dévié le trafic sur la R.N. 83. Après la reprise des travaux sur le car-

science. Pas d’obsèques, un départ discret et généreux. O

après la messe” se souvient un autre habitant de Busy.

L’église se refait une beauté T RAVAUX L a rénovation com- plète de la toitu- re et de la voûte

de l’église de Busy a démarré début juin. Comme dans tout édi- fice cultuel, les murs appartiennent aux communes. C’est donc à celle de Busy que revient la charge financière de ce chan- tier dont le coût s’élè- ve à 170 000 euros. Le clocher avait été rénové il y a une ving- taine d’années. Pour le reste, il y avait vrai- ment urgence. “La charpente était pour- rie, la voûte aussi” résume le maire de Busy. Les travaux doi- vent durer 4 mois et demi. O

Les travaux doivent être terminés mi-octobre.

Les travaux en cours sur la route de Lyon ont pour objet de réduire la vitesse, notamment des voitures qui arrivent de Quingey.

Busy, berceau des comices A GRICULTURE Née en 1776 C’est à Busy que fut créé en 1835 le tout premier comice agri- cole du département du Doubs, et un des premiers de Fran- ce. L’œuvre de Jacques Martin, un agriculteur visionnaire. J acques Martin a désormais une place à son nom, au centre du village. Un jus-

A SSOCIATION Crée en 1977

Le Val de Gevrey tisse les liens entre les habitants L’association du Val de Gevrey regroupe plus de 150 adhérents autour d’une dizaine d’activités différentes. Un véritable lien socio-culturel entre les habitants du secteur. L e lieu-dit “Val de Gevrey” est un petit bout de ter- rain situé entre les com- munes de Busy et de Vorges- Depuis près de 30 ans, l’asso- ciation du Val de Gevrey œuvre donc à l’animation des villages de Busy et Vorges. Présidée

et autres engins. Pionnier, Jacques Martin a su instau- rer de nouvelles méthodes agricoles, notamment la sup- pression de la jachère. Il a développé l’élevage pour récol- ter le fumier dont il avait bien

château de Busy. Né en 1776, le jeune Busillot a participé à la Révolution française. Il avait des idées résolument nova- trices qui lui ont certainement servi dans son futur métier d’agriculteur. À force de per-

te hommage rendu à cet agri- culteur de Busy qui a lancé ce qui reste aujourd’hui ancré comme une véritable institu- tion dans le monde de l’agri- culture : les comices. Ces réunions ont toujours lieu, une fois par an, dans chaque can- ton du département (une fois tous les deux ans dans les cantons les moins agricoles). Concours de beauté autant que baromètres de l’agricul- ture locale, les comices sont devenus des rendez-vous incontournables. Originaire de la forêt de Fon- tain, Jacques Martin s’était fait employer par la famille Guignard, les intendants du

la danse pour les enfants. Il y a aussi de nombreux loisirs : une section musique avec des cours d’accordéon et de synthé par exemple, une section van- nerie, des cours de danse coun- try depuis cette année, un ate- lier d’aquarelle, un atelier théâtre. C’est une association qui est toujours enmouvement.” D’ailleurs, René Dornier pré- cise que “si quelqu’un, un nou- vel habitant par exemple, sou- haite créer une nouvelle section, il est le bienvenu.” L’associa- tion est à la recherche de nou- velles énergies. O

compris les bienfaits en tant qu’engrais pour les cultures. Critiqué puis imité, Jacques Martin a incontestablement apporté le progrès dans l’agriculture et plus encore, le progrès social. Ses descendants, dont Maurice, ont dévelop-

sévérance, il a su conci- lier travail et recherche. L’organisation du pre- mier comice s’est dérou- lée au bord de l’actuel- le route nationale, vers la ferme qu’il a aména- gée dans un ancien relais de diligence. La ferme Martin a brûlé

La ferme Martin a brûlé en juillet 1931.

par René Dornier depuis une bonne quinzaine d’années, elle regroupe plus de 150 adhérents, jeunes et moins jeunes, dans plu- sieurs sections. “Nous proposons

l e s - P i n s . C e t endroit marque en quelque sorte la limite entre les deux bourgs voisins. Comme pour mon- trer leur intention de dépasser les frontières - et peut-

Des cours de danse country depuis cette année.

pé le système de mutuelles agricoles pour venir en aide aux paysans qui étaient confrontés à la perte d’une bête ou à d’autres calamités agricoles. O

en juillet 1931. Les agricul- teurs sont venus de tout le département assister au pre- mier comice où Jacques Mar- tin avait fait venir du maté- riel agricole, herses, charrues

être les anciennes querelles de clocher -, les fondateurs de l’association l’ont baptisée du nom de cet endroit symbolique.

plusieurs activités sportives énumère le président : de la gym tonique et de la gym dou- ce, du stretching, du judo, de

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