La Presse Bisontine 58 - Septembre 2005

21 REPORTAGE

Et la conduite est sportive. Pour ne pas se laisser distancer par les coureurs, il faut foncer à plus de 80 km/h au milieu de la foule. Descendre en faisant crisser les pneus. Et doubler à trois de front les autres direc- teurs sportifs sur les routes départementales pour remon- ter la file des voitures suiveuses jusqu’à son coureur. Le tout, avec souvent le micro de la radio dans une main et la carte de l’autre. Le directeur sportif se fait de grosses frayeurs. Com- me dans la montée du dernier col alors qu’il accélérerait pour rejoindre un de ses coureurs. Dans un virage, deux specta- teurs couraient derrière le cyclis- te, pour l’encourager. “Un poli- cier les a rattrapés au dernier moment par le col. Sinon, je ne sais vraiment pas ce qui ce serait passé.”

veuses, deux par équipe. “Si ça roule aussi vite tous les jours, il va y avoir du dégât. Déjà là, tu sens que les écarts commen- cent à se creuser” , reconnaît Christophe Faudot. En tête de la course, les attaques et contre- attaques se multiplient. Sans Bouygues Télécom. Pour le directeur sportif, la course se passe loin devant. Le seul lien, c’est la radio. La radio course, qui égrène les écarts et les noms des coureurs lâchés, l’autre qui lui permet de communiquer avec ses coureurs équipés d’une oreillette, une autre encore pour dialoguer avec l’autre directeur sportif de l’équipe et discuter des décisions à prendre et enfin la dernière qui permet de main- tenir le contact avec les assis- tants. “Autant dire que quand tu sors de là, tu es complètement harassé” , reprend Christophe Faudot en riant.

Klaxon hurlant, la voiture se fraie difficilement un passage au milieu de la foule, qui ne s’écarte qu’au dernier moment. Ils sont des milliers de sup- porters massés près du som- met, à agiter frénétiquement mains vertes géantes distri- buées par l’un des sponsors et pancartes en l’honneur du chou- chou local, Jan Ullrich. Premier col de la journée, enAllemagne à une dizaine de kilomètres du départ. On est loin encore des grandes étapes alpines qui ont forgé la légende du tour. Mais le public, lui, est déjà là, à attendre les coureurs. Encore quelques minutes et ils seront là. Une masse multicolore et le Tour est passé. Au volant de sa voiture, vélos sur le toit et roues dans le coffre, le directeur sportif, lui, suit le peloton à distance au milieu du flot des autres voitures sui-

Le “chouchou” du public, Thomas Vœckler, pensait bien faire un “coup” ce jour-là.

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Le manager général de l’équipe, Jean-René Bernaudeau.

16 h 48 - Gérardmer. En hur- lant de joie, le vainqueur du jour pour 9 millimètres d’avan- ce sur son compagnon d’échap- pée, Pieter Weening, tombe dans les bras de son soigneur, aussitôt assailli par les jour- nalistes. En petites grappes, les autres coureurs rejoignent progressivement la ligne et s’engouffrent aussitôt dans leur bus. Direction l’hôtel, à une trentaine de kilomètres ce jour-là, près d’une heure trente de bus dans les embou- teillages. Pour Christophe Faudot, la journée n’est pas terminée, il faut mettre au point la stra- tégie de la course du lende- main. L’équipe s’est fixée com- me objectif une victoire d’étape. Ce jour-là, le premier fran- çais, Christophe Moreau est 8 ème , les coureurs de Bouygues Télécompointent en 35 et 36 èmes positions pour les meilleurs. “On peut dire ce qu’on veut, que les coureurs français soi-

disant s’entraînent moins que les autres. C’est faux. Il y a certainement des équipes étran- gères qui marchent bien et à l’eau claire, mais à la fin, tu n’arrives plus à savoir. Après, on nous dit qu’on est mauvais joueur…” , reconnaît Chris- tophe Faudot amer. Il cite le cas d’un cycliste recon- nu faussement asthmatique, s’interroge sur le bien-fondé des caissons hyperbares, utili- sés par certains pour augmenter le taux de globules rouges. Quelques jours après cette hui- tième étape, un coureur russe a été exclu pour soupçon de dopage, un autre italien, Dario Frigo, suite à l’arrestation de sa femme en possession de sub- stances illicites. Sur la ligne d’arrivée, les tech- niciens ont déjà rangé tous les kilomètres de fils dérou-

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lés. Tout est déjà prêt pour l’étape sui- vante.

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