La Presse Bisontine 58 - Septembre 2005

BESANÇON

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C ULTURE Premier festival des musiques de rue en octobre 2006 “Un événement culturel festif et participatif”

En octobre 2006, la ville de Besançon vivra pendant quatre jours au rythme du festi- val des musiques de rue. Avec plus de 900 000 euros de budget, le festival s’an- nonce comme un des temps forts du calen- drier culturel. Et ambitionne à termes d’at- teindre une envergure nationale

E xit les “Instemps’festifs” et “le festival jeunes créations”. Les deux manifestations culturelles, qui se déroulaient respectivement

nonce donc comme un des temps forts de l’année cultu- relle 2006. “Il y aura les fanfares tradi- tionnelles. Mais aussi tout un

en octobre et juin, ont vécu cette année leur dernière édition. Pour 2006, la muni- cipalité de Besançon voit les choses en grand et a choisi d’in- nover, avec un nou- veau rendez-vous culturel d’ampleur. Les Bisontins pour-

courant de jeunes musiciens qui font des choses très bien, souvent très contem- poraines mais qui n’ont pas toujours de lieu pour se produi- re. Et des fanfares venant du monde entier” , s’enthou- siasme Pascal

“On veut vraiment que tous

s’emparent du festival.”

Esseau. Avec son compère François-Xavier Ruan, il a été choisi en juin dernier pour organiser l’événement. Ensemble, les deux hommes ont déjà à leur actif la créa- tion, en 1994, de Pannonica, une scène de musiques actuelles et de jazz de la ville de Nantes. Et ils caressaient depuis longtemps le projet d’un événement autour des fan- fares. “On a pensé le projet en fonction de la ville. Ce qu’on veut, c’est quelque chose qui envahisse tout le centre-ville, des parades, des concerts. Il faut que ce soit une explosion” , explique Pascal Esseau, qui

ront donc découvrir du 5 au 8 octobre 2006, le “festival des musiques de rue”. Un rendez- vous dédié aux fanfares sous toutes ses formes, de la plus traditionnelle à la plus farfe- lue et loufoque. L’ambition affi- chée par la ville avec ce pro- jet est d’en faire rien moins qu’un grand festival incon- tournable et de renommée nationale, pour que la cultu- re devienne “un vecteur de noto- riété” d’une ville qui souffre souvent au niveau hexagonal d’une image terne. Et pour cela, elle a mis le budget néces- saire. 900 000 euros. D’ores et déjà, la manifestation s’an- Agriculture D’après la direction régionale de l’Agriculture, le résultat cou- rant avant impôt des exploi- tations agricoles francs-com- toises a baissé de 16,5 % entre 2002 et 2003. Beaux arts L’exposition intitulée “Diplômes 2005”, sélection de travaux présentés par des élèves des beaux arts, est à voir jusqu’au 3 septembre à la galerie d’art contemporain de Besançon, place du Huit Septembre. Édition “Malroche”, le dernier ouvra- ge de Guy-Louis Anguenot est sorti aux éditions Sékoya. L’au- teur s’attache à faire redé- couvrir la langue comtoise. Parfois oubliée, ou endormie, elle surprend et amuse au détour des dialogues. Enfance Le maire de Besançon s’est fendu d’un courrier au ministre délégué à la famille pour faire part de son “étonnement face aux projets de restrictions bud- gétaires sur les secteurs de l’enfance.” En bref

Fanfares, “bricophonistes”, musiciens de rue des quatre coins du monde, le festival des musiques de rues s’annonce comme l’un des grands rendez-vous culturel de l’année prochaine (photo Éric Châtelain).

suivre. “On veut vraiment que tous ceux qui ont envie rap- pliquent, que tous s’emparent du festival” , reprend Pascal Esseau. Et même si le rendez- vous se veut familial, les orga- nisateurs misent sur la qua- lité musicale. Car la rue, affirment-ils, est propice à la découverte des formes les plus ardues de la musique actuel- le. “La musique contemporai- ne, il faut vraiment faire un effort, pour aller dans un

créer des sons. Les organisateurs ambition- nent aussi de faire du festival un lieu d’échange et de mélan- ge entre professionnels et ama- teurs. Pendant toute l’année, des artistes devraient être en résidence dans des formations musicales locales, école de musique, fanfares, M.J.C. et travailler avec les amateurs… Des partenariats sont en cours avec la M.J.C. de Palente et le Cylindre, d’autres devraient

veut faire de cette manifesta- tion un “événement culturel festif et participatif, une vraie fête de la musique.” Pendant quatre jours, le fes- tival des musiques de rue - entièrement gratuit normale- ment - accueillera des fanfares, donc, mais aussi des brico- phonistes. Des artistes, sou- vent plasticiens, qui créent leurs propres instruments. Objets de bric et de broc ou machines de savants fous à

concert. On peut faire passer plus de choses dans la rue, avoir un champ musical beau- coup plus élargi, Cela permet les mélanges de genre. Les gens s’amusent et en même temps, ils découvrent des choses, par- fois artistiquement très poin- tues.” O S.D. Contact : so@musiquesderues.com

C OMMUNAUTÉ GAY

Un bar et deux discothèques

Nuits gays et festives Deux discothèques, un bar, un café. La communauté gay ne manque pas de lieux festifs à Besançon. Quartier Battant, “Le Bar” accueille depuis trois ans une clientèle presque exclusi- vement masculine pour des soirées très chaudes.

L e bar affiche la couleur. Des drapeaux arc-en-ciel, étendard de la commu- nauté gay. “Il y avait déjà un sauna gay, une discothèque mais il manquait un bar. C’est pour cela qu’on s’est lancé” , explique Alain Dugas, 40 ans, qui a ouvert le lieu il y a quatre ans, en lieu et place d’un café de quartier.

lieux festifs réservés à la com- munauté gay fleurissent à Besançon. Deux discothèques, le Privé et depuis six mois le P.P.M., à la sortie de Besançon, à Morre, le bar en question et le café du théâtre, estampillé gay friendly , qui sans être réser- vé aux seuls homosexuels les accueille volontiers. “Les men-

ville de province, ce n’est pas toujours facile de s’assumer, on a peur d’être repéré.” Parmi la clientèle, ils accueillent par- fois des femmes ou des couples hétérosexuels, venus accom- pagner un ami gay ou pour l’ambiance “particulière dans les lieux homos. Moi, j’aurais du mal à faire la fête dans les lieux hétéros” , selonAlain. “En fait, chez les gays, le côté fes- tif, c’est assez sexe, glamour. Les gens montent sur les tabou- rets pour danser, des gars improvisent un strip-tease , jus- te pour s’amuser. Souvent, on n’a même pas besoin de lancer, continueDavid. C’est plus insou- ciant, il y a une plus grande liberté d’esprit. Peut-être par- ce que, une fois qu’on a déjà réussi à s’assumer comme gay, après c’est plus facile de se lâcher.” O S.D.

talités ont changé. Il y a plus d’homos qui vont dans des lieux hétéros et vice-versa. Mais il y a juste quelques années, on n’avait

Pourtant, les débuts ont été difficiles.

Au “bar”, encore désert en ce début de soirée, murs aux tons chauds et lumière tami- sée, on vient pour

pas le choix, on était obligé de rester entre nous. Et encore maintenant, deux gars qui s’em- brassent dans une boîte clas- sique, parfois on leur deman- de d’arrêter si ça gêne les autres clients” , explique David. Pourtant, les débuts ont été difficiles, “car dans une petite

“discuter, boire un verre ou dra- guer” , affirme David son asso- cié. La cave voûtée, jadis sal- le de restauration, est devenue une backroom , avec affiches de prévention contre le sida et dis- tributeurs de préservatif à l’en- trée. Depuis quelques années, les

Alain et David ont ouvert depuis quatre ans leur bar. “Les débuts ont été parfois difficiles. Car dans une petite ville de province, ce n’est pas toujours facile de s’assumer.”

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