La Presse Bisontine 57 - Juillet-Août 2005

UN VI LLAGE À L’HONNEUR

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Ô mon bateau ! Elle peut habiter en pleine nature, dans la campagne de Tarcenay, la famille Terreaux a le pied marin. C’est ici qu’elle fabrique des poulies pour des voiliers prestigieux du monde entier. D ÉCOUVERTE Une renommée internationale En passant par… Tarcenay

A SSOCIATION Foot “Les Quatre Monts” René Vanouche tire sa révérence Après cinq ans passés à la présidence du club des “Quatre Monts” qui réunit cinq com- munes, il quitte ses fonctions le temps d’un petit break d’un an.

R ené Vanouche a quitté la présidence du club des “Quatre Monts” (Tarcenay, Foucherans, Évillers, Trepot, Mérey-sous- Montrond) à la suite d’une assemblée générale extraor- dinaire le 12 mai. Il cède sa place à Jean-Claude Brand après avoir occupé cette fonc- tion pendant plus de cinq ans. À 60 ans, l’homme a choisi de faire une pause avec le foot, son “virus.” Des raisons per- sonnelles le poussent à

pause d’un an. Le temps de souffler, de faire le point pour ensuite revenir au comité, si c’est nécessaire. “Si au terme de cette période je vois que les “Quatre Monts” a des diffi- cultés, alors je reviendrai.” Il décroche, mais gardera un œil sur cette structure qu’il estime laisser dans un état “sain. J’ai assuré mes arrières. Et puis je ne reste pas loin. En cas de problème, le club peut compter sur moi. Mais je ne m’inquiète pas, je connais

prendre des distances. “Je faisais tout dans le club. J’étais aussi bien secrétaire, entraîneur qu’à la recherche des sponsors. En plus, j’étais dans les commissions de ligue, et secrétaire à l’amicale des présidents

le nouveau président, c’est un peu la bible du club.” Ce passionné a pris soin de préparer son départ avant de tourner les talons. On le croisera proba- blement les jours de match sur les bords des

“Le club peut compter sur moi.”

terrains pour supporter toutes les équipes. Le club “Les Quatre Monts” compte aujour- d’hui 250 licenciés, toutes les catégories sont représentées, même les filles. O

de clubs. Ça faisait beaucoup. Le bénévolat, est en crise, ce n’est pas un secret. On a des soucis, alors au bout d’un moment, j’ai dit basta .” René Vanouche s’accorde une

Un bateau équipé des poulies faites à Tarcenay.

L e Bella Lucia n’attend pas. Ce bateau à voile, un vieux langoustier de type Ketch est en cours de rénovation. Amarré dans un port quelque part aux Canaries, il doit être opéra- tionnel pour la régate qui se prépare début septembre. À 4 000 kilomètres de là, loin des eaux bleues des îles de l’At- lantique, la pression monte. Nous sommes à Tarcenay. Plus précisément aux Nargillats, un

café. C’est à travers elles que circulent les cordes grâce aux- quelles onmanie les voiles. Ces pièces de bois sont de tailles et d’essences différentes. Penché sur l’atelier, Sylvain, ébéniste, met une dernière touche manuelle à l’une d’entre elles. Il ponce. “C’est du jatoba dit-il. Un bois du Brésil. En Guyane,

un voilier de 45 m de long. Le temps presse, il faut régler les problèmes, répondre au télé- phone, fabriquer. Le quotidien. De toute façon, à cette époque de l’année, alors que les amou- reux de la mer commencent à sortir leur bateau pour navi- guer, eux sont sur le pont… où plutôt à l’atelier.

des nombreux hameaux dis- persés que compte cette com- mune de 1 300 hectares. La fer- me est isolée, aumilieu des prés, avec vue sur la vallée de laLoue. C’est le fief de la famille Ter- reaux. Rien à voir avec l’océan. Et pourtant, Christian,Monique et leurs deux fils Jean-Lou et Sylvain s’affairent pour hono- rer cette nouvelle commande. Avant la mi-août, 140 poulies doivent être expédiées pour ter- miner d’équiper le Bella Lucia,

80 % du travail est manuel.

de profession qui n’a pas pour autant abandonné ce métier, se déplace sur des salons, ren- contre des clients aux quatre du globe. L’entreprise est recon- nue comme une spécialiste dans ce domaine. Pourtant, la famille Terreaux est discrète. Enfin, qui vien- drait chercher un profession- nel de l’accastillage en pleine nature, aux portes de la ville de 100 000 habitants la plus éloignée de la mer ? À un moment donné, Dryade a hési- té à déménager sur la côte pour se rapprocher des bateaux. Un choix recalé à l’unanimité, car finalement l’air de lamontagne a aussi son intérêt. Mais jour, peut-être, Christian Terreaux prendra la mer sur son voilier qu’il rénove à petit pas pour sa “retraite.” Quand il trouve- ra le temps. O

ans, il a fourni les plus beaux bateaux dumonde, comme l’Ai- le VI (1928), l’Oiseau de Feu, le Vanity V, ou le Catina VI. Le rêve, pour un fondu de bateau comme lui. Depuis son plus jeune âge il s’imaginait d’em- barquer sur un de ces voiliers amarrés dans les ports. L’aventure a débuté un peu par hasard, lorsqu’il a acquis un voilier à rénover qui trône toujours devant la maison. La coque attend son heure. Chris- tian a commencé à dessiner des poulies, puis à les fabri- quer “pour les copains.” Le bouche à oreille a fait le reste. La technique s’est affinée avec le temps. La passion est deve- nue un job. Dryade conçoit désormais des pièces spéci- fiques qui allient classicisme et technologie. Régulièrement, cet urbaniste

Christian et Monique Terreaux sont pas- sionnés de voile. Un virus qu’ils ont trans- mis à leurs trois enfants. Ensemble, ils ont créé l’entreprise Dryade. Cette société familiale fabrique l’ac- castillage pour les

on l’appelle le courba- ril. Habituellement, on utilise le frêne blond de la région pour ce gen- re de réalisations.” La particularité des pièces qui sortent de cette maison est qu’elles sont assem- blées par visserie, et

“Nous sommes toujours les seuls au monde.”

non pas rivetées et collées. Le procédé présente l’avantage de faciliter l’entretien, car à tout moment onpeut démonter entiè- rement la poulie. L’astuce est de Christian Ter- reaux. Cette idée a contribué à donner une renommée mon- diale à ses équipements. “Nous sommes toujours les seuls au monde à remplacer les rivets par des vis.” Résultat, en dix

bateaux de plaisance classiques. Explications. “L’accastillage correspond à tous les équipe- ments qui relient la main de l’homme aux voiles. Ça passe par toutes les pièces de fixa- tion, fermetures diverses, les mousquetons, les poulies, et les quincailleries” souligne Chris- tian en spécialiste. Certaines des poulies en ques- tion ont la forme d’un grain de

Les poulies de Dryade font le tour du Monde.

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