La Presse Bisontine 55 - Mai 2005

LE GRAND BESANÇON

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En bref

A MÉNAGEMENT Un surcoût de 600 000 euros

mangé. “Aujourd’hui, on annonce un surcoût de 600 000 euros lié aux travaux de réta- blissement des ponts, pour- suit le maire. Apparemment, le Conseil général aurait d’autres priorités actuellement que la déviation de notre com- mune. Donc pour l’instant, on subit le T.G.V. sans aucune compensation. Pour baisser Les communes de la vallée de l’Ognon préparent l’arrivée de la ligne à grande vitesse. Les communes riveraines de la ligne tenaient leur assemblée générale samedi 16 avril. Tout n’est pas encore prêt, loin de là, comme à Courchapon où le projet de déviation n’est toujours pas confirmé. Le T.G.V. “coince” en vallée de l’Ognon verture de 4 gravières ou car- rières : une à Jallerange, une à Burgille côté Doubs et côté Jura, une à Thervay et l’autre à Taxenne. À Courchapon, on craint aussi de “se retrouver en cul-de-sac, entre l’Ognon, et le T.G.V. une fois que la déviation du village sera fai- te. Le développement de notre commune s’en trouvera for-

" Escalade L’open de bloc de l’associa- tion d’escalade Entre-temps a lieu dimanche 24 avril à par- tir de 10 heures, au 5, rue Ein- stein à Besançon. Une com- pétition d’escalade ouverte à La Course en solidaire 2005 est ouverte. Un concours de projet ouvert à tous les jeunes de 16 à 28 ans organisé par la Mutualité Française Franche-Comté. Les projets doivent véhiculer les valeurs mutualistes : responsabilité, solidarité, liberté et démo- cratie. Les bourses peuvent atteindre 2 500 euros. Ren- seignements : Sébastien Millet au 03 81 65 82 65. " Musique À écouter au bar Eggy Peg- gy (rue Claude Pouillet) du 26 au 30 avril, Jean-Baptiste (gui- tare, voix, compos, reprises). Puis du 3 au 7 mai, place à la scène ouverte. Renseigne- ments au 03 81 50 87 75. tous à partir de 10 ans. Rens. 03 81 51 31 31. " Concours

D ans 6 ans, les rive- rains de la vallée de l’Ognon - entre Ruf- fey-le-Château et Jallerange - verront filer à la vitesse de l’éclair, entre 60 et 80 T.G.V. par jour, soit en moyenne un train tous les quarts d’heure (il ne devrait pas rouler entre 22 heures et 6 heures). Si l’heure est au remembrement des terres agricoles, les incertitudes res- tent nombreuses. À Courchapon par exemple. Le village de 149 habitants est traversé par la R.D. 459, la route qui relie Besançon à Dijon via Pontailler-sur-Saô- ne. Afin d’assurer une tran- quillité relative à cette com- mune riveraine de la future ligne à grande vitesse, “on nous avait proposé une dévia- tion” raconte Huguette Billey, maire de Courchapon. Seu- lement, entre les bonnes paroles et les actes, il s’est déjà passé plusieurs années et les habitants de Courcha- pon ne savent pas encore à quelle sauce leur village sera

cément compro- mis.” La proximi- té de ligne effraie aussi. “Une mai- son de Courcha- pon se retrouvera à 70 m de la ligne, une ferme à 100 m. Le T.G.V. passera à 3 m au-

le coût de la déviation, on vou- drait nous sup- primer un pont et on refuse de racheter un bâti- ment de ferme et une maison d’ha- bitation, comme c’était prévu au

“On subit le T.G.V. sans aucune compensation.”

départ.” La maison en ques- tion appartient à une famil- le d’agriculteurs, le G.A.E.C. Gueldry. Huguette Billey reproche donc à R.F.F. de ne “plus respecter ses engage- ments de départ. Ils veulent vraiment faire passer le T.G.V. à moindre coût et ce sont les habitants du village qui en subissent les conséquences” ajoute le maire qui s’est fen- du d’un courrier à la préfec- ture dont elle attend toujours des réponses claires. À l’approche des premiers coups de pioche - ils doivent être donnés dès l’an prochain -, l’autre sujet d’inquiétude invoquée par les habitants de la vallée de l’Ognon est l’ou-

dessus d’un ruisseau. Les risques d’inondation du bas du village seront accentués avec toutes les canalisations d’eau liées à la ligne.” En résu- mé, on n’admet pas “que Cour- chapon fasse des efforts” et qu’en retour, la commune se retrouve vraiment laissée- pour-compte, paradoxalement isolée au bord d’une ligne à dimension européenne. ! J.-F.H.

T ERRES AGRICOLES 89 hectares Remembrement intercommunal en vallée de l’Ognon Les communes de Jallerange, Courchapon, Burgille et Ruffey-le-Château procèdent à un remembrement de leurs terrains agricoles pour préparer la venue du T.G.V.

Huguette Billey, maire de Courchapon : “Que R.F.F. tienne ses engagements.”

P ROJET La question soumise à référendum

Dans le cadre de la construction de la future ligne à grande vitesse, plusieurs pro- jets de carrière sont en cours. C’est notamment le cas à Burgille mais il semble que l’exploitation de cette carrière durerait bien au-delà du chantier T.G.V. Burgille dit non à la carrière

U n agriculteur de Bur- gille, M. Maufroy, a ven- du ses 89 hectares de terres agricoles à R.F.F., l’ex- ploitant de la future ligne T.G.V. C’est comme cela qu’a été ren- due possible l’emprise de la ligne à grande vitesse sur ces 4 communes. Pour l’exploitant, l’affaire a été plutôt juteuse puisque selon nos sources, il aurait négocié le prix de ses terres contre la somme de

permettra de redistribuer équi- tablement entre tous les agri- culteurs prélevés, les hectares rachetés par R.F.F. à l’exploi- tation Maufroy. “Au total, les agriculteurs ne perdront pas plus que 2 à 3 % de la surface qu’ils avaient auparavant” selon la mairie de Courchapon. Dans d’autres cas, les com- munes ont préféré ne pas fai- re de remembrement. R.F.F. négocie alors avec chaque pro-

L e projet n’est pas encore totalement ficelé, il est cependant bien enga- gé. La société Sacer se dit “intéres- sée par ce dossier.” Le maire de Burgille Thierry Decosterd confirme que cette société “demande l’ouverture d’une car- rière.” Et le conseil municipal de Burgil- le s’est prononcé - 7 voix pour et 3 contre

consultation pour réagir contre ce projet de carrière qui serait exploitée sur une parcelle d’une trentaine d’hectares de forêt. Des banderoles ont commencé à fleurir dans le village pour dire “non à la carrière.” “Nous avons l’impression que les carriers profitent de l’effet T.G.V. alors que l’exploitation de cette carrière se pro- longerait bien au-delà du chantier T.G.V., sur une durée de 20 ans” commente Jean- Louis Niechajowicz, un habitant ferme- ment opposé au projet qui verrait passer 160 camions par jour depuis la butte domi- nant le village. Les habitants se sont récemment consti- tués en association sous la bannière “Burgille demain”. Pour Burgille, l’ex- ploitation de la car- rière par une socié- té privée lui rapporterait la coquette somme de 100 000 euros par an. En attendant que ce projet de carrière soit tranché, la mairie de Burgille anti- cipe l’arrivée du T.G.V. “R.F.F. n’aura pas besoin de toute la surface prévue. Nous avons donc préempté sur 10 hectares de terrain et 2 bâtiments pour se constituer une réserve foncière pour le développe- ment de la commune dans le long terme” précise Thierry Decosterd. ! J.-F.H. 160 camions par jour depuis la butte.

- en faveur du dossier. Le maire ajoute : “Nous laissons déjà passer le référendum sur l’Europe et ensuite, nous allons sou- mettre ce projet à la population. Si la population dit non, la commune émettra un avis défavorable. C’est ensuite le pré- fet qui tranchera.” Les habitants n’ont pas attendu cette

priétaire. C’est le cas notamment dans la commune jurassienne voi- sine de Pagney. Au total, sur la ligne à grande vitesse qui tra- versera la

850 000 euros, ce qui “lui a permis d’acheter une exploitation deux fois plus grande en Dordogne” confirme une source proche du dossier. Pour

“Les agriculteurs ne perdront pas plus que 2 à 3 %.”

Franche-Comté, R.F.F. aura besoin de 600 hectares de terres. “On est encore loin d’avoir le stock suffisant pour tout solutionner, notamment dans le Jura où il manque enco- re beaucoup de parcelles” pré- cise la S.A.F.E.R. Il s’agira alors d’effectuer un prélèvement sur l’ensemble des propriétaires terriens, moyennant indem- nisation. ! J.-F.H.

R.F.F., l’option de ce “remem- brement avec inclusion d’em- prise” a facilité les choses. “Dans ce cas, R.F.F. stocke sur une commune la surface néces- saire au passage de la ligne via un remembrement” indique Lio- nel De Villemereuil, délégué général de la S.A.F.E.R. pour la Franche-Comté. R.F.F. a donc prélevé 33 hectares de terres à Courchapon, 17 à Jalleran- ge et 13 autres à Burgille par exemple. Le remembrement

Des banderoles ont commencé à fleurir dans la commune de Burgille.

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