La Presse Bisontine 55 - Mai 2005

RETOUR SUR INFO - GRAND BESANÇON Chalezeule : l’activité ralentie chez Créadec

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La Franche-Comté compte 65 000 immigrés revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine

C laude Malavaux est ferme sur ses posi- tions. Le président du club de foot de Pirey menace de “mettre la clé sous la porte” avec le reste du comité si la muni- cipalité ne leur donne pas l’assurance d’un nouvel équipement sportif dans les meilleurs délais. Selon les dirigeants, la situation n’est plus tenable. Avec ses 9 équipes et ses 120 licenciés, le club se sent à l’étroit sur son seul terrain homologué. Entre les périodes d’entraînement et un calendrier des matches chargés, l’aire de jeu est très sollicitée. Trop peut-être. Après une après-midi de cham- pionnat par exemple, la pelouse est labou- rée par les crampons des joueurs. L’image du club en prend un coup quand il reçoit des équipes de 1 ère division de district à domi- cile. Le comité de l’A.S.P.Y. Foot qui a réflé- chi au problème a donné des pistes de réflexion aux élus. “On propose de trans- former le terrain végétal en une surface syn- thétique en prévoyant de l’éclairage. Selon nous, ce serait la solution la plus rapide” L a conjoncture économique est moro- se. L’industrie n’est pas dans une phase euphorique et les carnets de commandes sont peu garnis. Les chefs d’entreprise naviguent à vue et hésitent à se prononcer sur le long terme. Com- me d’autres dans son cas - on ne revien- dra pas sur le cas Augé -, la société Créa- dec de Chalezeule, spécialisée dans la décoration en 3 D de véhicules (comme la console de levier de vitesse), observe en ce moment un fléchissement de son acti- vité. Par rapport à l’année dernière, à pério- de égale, “on perd entre 20% et 30% du chiffre d’affaires” signale le responsable Michel Theuret. Une situation qui n’aurait pourtant rien d’alarmant. Cette société filia- le du groupe Bourbon travaille à 80% pour l’industrie de l’automobile. Fatalement, lorsque ce secteur marque une pose, l’ef-

fet se répercute sur les sous-traitants. “Nous sommes sollicités pour des séries limitées. Quand la production d’un véhi- cule est arrêtée, nous devons attendre l’arrivée de nouveaux projets.” Créadec s’est donc séparé de ses 12 intérimaires et les contrats à durée déter- minée ne sont pas renouvelés. L’en- treprise qui compte un peu plus de 100 personnes est habituée à ces fluctua- tions. En 1989, à sa création, elle fonc- tionnait avec 9 personnes. Quelques années plus tard, les effectifs ont atteint les 180 avant de diminuer. Créadec s’adapte aux évolutions. Elle tra- verse une mauvaise passe comme il y en a eu d’autres. “On prévoit de faire du résultat cette année.” Peut- être faut-il y voir un signe de bon augure. !

C’ est le paradoxe : mal- gré sa situation frontal- ière, la Franche-Comté n’est pas une région de forte immigration. Sur le plan nation- al, les immigrés représentent 7,4%de la population. Dans notre région, ce taux est seulement de 5,9%. L’I.N.S.E.E. Franche-Comté s’est penchée sur le recense- ment de cette population qui est en forte baisse depuis 30 ans selon les statisticiens : “Depuis 1975, la population immigrée a diminué de 14% pendant que la population franc-comtoise pro- gressait de 5,7%” constatent- ils. Quels sont les pays les plus représentés ? En tête viennent les personnes originaires du Maroc (15,7%), suivies de l’Al- gérie (14,1%), du Portugal (13,9%), de l’Italie (12%) et de la Turquie (10,6%). “Les immi- grés sont surtout présents dans les villes de Besançon, Mont- béliard et Saint-Claude. La majorité des ménages immigrés réside en milieu urbain et vit en immeuble collectif. En général,

ils sont locataires et les citadins vivent, le plus souvent, en loge- ments de type H.L.M.” poursuit l’I.N.S.E.E. Dans la population immigrée, le nombre de per- sonnes par logement atteint 3,7, contre 2,4 pour l’ensemble de la population franc-comtoise. Autre caractéristique : “Le taux d’ac- tivité des immigrés est inférieur de deux points à la moyenne régionale.” À noter cependant que le taux d’activité des hommes immigrés dépasse de trois points celui de l’ensemble des hommes de la région. En revanche, les femmes immigrées sont large- ment moins présentes sur le marché du travail que l’ensem- ble des femmes francs-com- toises. Dernier enseignement à tirer de l’étude menée par l’in- stitut de statistiques : “Les immi- grés qui occupent un emploi sont en grande majorité des ouvriers : 60% des actifs occupés, soit le double de la moyenne régionale. Un actif immigré sur deux tra- vaille dans l’industrie ou la con- struction.” !

Pirey : le ras-le-bol de l’A.S.P.Y. Foot

poursuit Claude Malavaux. Cette option évi- terait de devoir reconstruire des vestiaires qui existent déjà, “alors pourquoi aller cher- cher ailleurs.” Car la seconde option évo- quée par la municipalité est de créer un nouveau centre sportif à Pirey au lieu-dit “le Pontot.” Pour l’instant, la commune n’a retenu aucun scénario. Les propositions sont à l’étude. “Nous voudrions traiter le dossier du ter- rain de foot en toute sérénité, sans préci- pitation et surtout sans polémique” a écrit le maire, Robert Stepourjine à Claude Mal- avaux le 11 mars dernier. Mais cette fois- ci, l’attente n’a que trop duré pour le pré- sident du club. “Je suis désabusé. Cela fait 10 ans qu’on nous amuse. Si la muni- cipalité ne prend pas d’engagement pour un terrain d’ici à l’horizon 2006-2007, on se retirera.” Pour se faire entendre, le club n’exclut pas de manifester son mécon- tentement le 4 juin lors de l’inauguration de la place de Pirey. !

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