La Presse Bisontine 55 - Mai 2005

S ERVICES 1 132 projets d’embauche Santé et services à la personne, les nouveaux eldorados de l’emploi 14 LE DOSSIER Paramédical, aide de maintien à domicile, aide ménagère…Autant de domaines de services à la personne qui sont en pleine croissance. Et qui souvent recherchent désespérément à embaucher, faute de personnel qualifié en nombre suffisant.

P ROFESSION 263 cadres embauchés en Franche-Comté Les commerciaux courtisés de toutes parts De la banque à l’industrie, tous les secteurs cherchent actuellement à étoffer leurs effectifs.

- Le service aux personnes “Il y a deux semaines, j’ai pas- sé des annonces dans la pres- se, pour rechercher une aide- soignante. Je n’ai eu aucune réponse.” Marie-Pierre Devil- lers est à la tête de Setra Net Services, une société créée il y a quatre ans, qui propose des services aux personnes : aide ménagère, employée de mai- son, assistante de vie pour les personnes âgées et handica- pées. Une activité très porteu- se. Le chiffre d’affaires croît de 80 % par an et l’entreprise qui embauche déjà 28 personnes devrait créer une dizaine de nouveaux emplois cette année. “Mais on a de réelles difficul- tés de recrutement. Au niveau des aides-soignantes, il n’y en a tout simplement pas sur le marché. Et même pour le per- B ANQUE 50 embauches au Crédit agricole Recrutement en masse dans le secteur bancaire Pour anticiper le départ mas- sif à la retraite de leur per- sonnel, les banques embau- chent. Principalement des agents commerciaux “S ’ il y a un seul secteur où le recrutement de masse est encore d’ac- tualité, c’est bien le secteur bancaire” , affirme une agen- ce d’intérim bisontine. Prati- quement toutes les grandes enseignes implantées à Besan- çon embauchent. “Depuis le début de l’année, nous avons déjà engagé 50 personnes. Et nous recrutons en permanen- ce” , explique Joëlle Gautrot, qui s’occupe de la gestion des ressources humaines au Cré- dit agricole. L’établissement bancaire, qui emploie 1 400 personnes dans toute la région a anticipé les départs massifs en retraite. Profil ciblé, les jeunes diplômés. “Entre les départs et les évolutions de carrière en interne, nous avons sans cesse besoin d’assistants de clientèle. Quand on recru- te, il n’y a pas forcément de besoin immédiat, cela vient en surcroît. On anticipe.” Un mou- vement suivi dans toutes les agences. La Poste, elle, recherche “encore 4 ou 5” conseillers financiers, après en avoir déjà embauché presque autant ces deux der- niers mois. !

l’A.D.D.S.E.A., est ainsi pas- sée de 126 à 463 salariés. “J’es- père honnêtement qu’on est arrivé à un palier parce qu’après il faut gérer et il ne faut pas que cela se fasse au détriment de notre action sur le terrain.” Cette année, une vingtaine de postes devraient être créés dans le Nord du département, mais aucun à Besançon. Et le simple renou- vellement des effectifs implique déjà un besoin de recrute- ment de l’ordre de “5% de la masse salarial tous les ans.” Soit 20 personnes. Au Centre Communal d’Action Sociale, la situation est similaire. “Tous les mois, on a deux ou trois postes à pourvoir. Il y a beaucoup de mouvements de mutations, de départs à la retraite.” ! S.D.

sonnel de maison, ce n’est pas toujours facile de trouver des gens avec une expérience, auto- nomes” , reprend Marie-Pierre Devillers. Depuis plusieurs années, le secteur du service à la personne connaît un véritable boom . En 2004, les employés de maison et assistantes maternelles étaient les métiers les plus recherchés de Franche-Comté selon une étude de l’Assedic avec 1 132 projets d’embauche. - Le secteur de la santé Dans le secteur de la santé, la demande est également très forte, en personnel paramédi- cal et médical. “Les infirmières peuvent trouver sans aucun pro- blème une place n’importe où. Et même si les écoles ont aug- menté leur recrutement, ce ne

sera jamais suffisant pour com- bler les départs” , explique-t-on à l’agence d’intérimQuickMédi- cal Service, spécialisée dans le secteur de la santé. Dans les établissements hospitaliers, les maisons de retraite, les besoins sont quasi infinis et se heurtent souvent à des pro- blèmes de recrutement, faute demain d’œuvre dans certaines spécialités de pointe: les kiné- sithérapeutes, les anesthésistes, infirmiers anesthésistes… - Le service social Éducateurs, travailleurs sociaux, psychologues. Le domaine de l’action sociale est lui aussi toujours en vogue et recrute régulièrement. En 14 ans, l’Association départe- mentale pour la sauvegarde de l’enfant et de l’adulte,

C’ est peut-être un symp- tôme. Puisque la consommation s’es- souffle, il faut encore plus pros- pecter et convaincre pour réus- sir à écouler ses produits. Et donc faire appel à des com- merciaux. S’il est une profes- sion qui est courtisée de tou- te part, c’est en tout cas le commercial. “Pour quelqu’un qui a de l’expérience ou qui parle plusieurs langues, ce n’est vraiment pas un souci” , affir- me-t-on à l’A.P.E.C. Banques, assurances, voire industrie, tous les secteurs recrutent. “Les entreprises recherchent

beaucoup des personnes qui acceptent de travailler sur le terrain et d’être en déplace- ment toute la journée. Et on a parfois peu de candidats à leur proposer. Non pas qu’il n’y ait pas de jeunes diplômés sortant d’école de commerce, mais ils ne sont pas toujours assez moti- vés” , reconnaît de son côté une agence d’intérim spécialisée dans le tertiaire. Selon une enquête de l’Asse- dic, 263 cadres ont été embau- chés l’année dernière en Franche-Comté. Et dans 60 % des cas, le recrutement s’est fait “avec difficulté.” !

B ÂTIMENT Environ 800 postes non pourvus Recherche ouvrier qualifié en bâtiment

désespérément Les carnets de commandes sont pleins mais le bâtiment a du mal à recruter. En cause, la pénurie d’ouvriers qualifiés, dans tous les métiers du B.T.P.

“C ertaines entre- prises à vrai dire ne cherchent même plus à recruter, car elles savent qu’elles ne trouveront person- ne. Une société de plomberie du Haut-Doubs a ainsi dépen- sé près de 3 000 euros en petites annonces dans la presse pour rien. Elle n’a pas eu de répon-

plus de Polonais arriver sur le secteur.” Sur tout le territoire de la Franche Comté, 4 200 per- sonnes sont recrutées chaque année dans le secteur, qui représente près de 21 000 sala- riés. “Le simple renouvelle- ment des départs en retraite fait que nous avons déjà des besoins importants. Alors

se” , affirme Didier Tattu, le secrétaire général de la chambre des arti- sans et petites entre- prises de bâtiment. En forte croissance depuis plusieurs années, le secteur

quand nous créons de l’emploi, le pro- blème de recrute- ment devient sérieux” , ajoute Rodolphe Lanz, secrétaire général de la fédération du bâtiment. Maçon-

“On voit de plus en plus de Polonais arriver.”

nerie, carrelage, couverture… La pénurie de main d’œuvre, principalement celle qui est qualifiée, touche tous les métiers. “On a aussi parfois beaucoup de mal à trouver des conducteurs de travaux” , affir- me-t-on à l’A.P.E.C. Et faute de personnel, les délais s’al- longent pour les clients. Dif- ficile de quantifier le nombre d’emplois non pourvus, “mais on peut estimer que le B.T.P. pourrait facilement accueillir au moins 3 ou 4 % de salariés

du B.T.P. manque cruellement de main d’œuvre. Basée à Besançon, l’entreprise de maçonnerie B.M. Construc- tions compte 26 salariés. “On a tous l’intention de recruter, mais pour trouver de la main d’œuvre motivée, c’est plus dur. Pendant des années on a répé- té aux jeunes “si tu travailles mal, tu finiras maçon.” Du coup, on a du mal à attirer, affirme son dirigeant. La pénu- rie est une réalité, mais ça va changer. On voit de plus en

Pour Rodolphe Lanz, secrétaire général de la fédération du bâtiment, “dès que le secteur du B.T.P. crée de l’emploi, le problème de recrutement devient sérieux.”

lancé depuis quelques années dans une opération séduction à destination des jeunes. “Le B.T.P. a peut-être une image très négative. Mais les choses ont beaucoup changé. Main-

en plus” , considère pour sa part Rodolphe Lanz. Soit 800 à 850 postes environ sur la Franche-Comté. Alors pour pallier le déficit de candidats, le bâtiment s’est

tenant, il faut une très gran- de technicité. Et les salariés dans le B.T.P. gagnent bien leur vie” , martèle Didier Tat- tu. ! S.D.

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