La Presse Bisontine 55 - Mai 2005

13 LE DOSSIER

M ICROTECHNOLOGIES Effectif multiplié par quatre d’ici trois ans

I NDUSTRIE Une situation toujours morose La plasturgie, seule activité dynamique dans une industrie enlisée dans la crise L’industrie du plastique est celle qui tire actuel- lement le mieux son épingle du jeu. C’est elle qui crée de l’emploi en ce moment. Sans que ce soit des recrutements enmasse pour autant.

La croissance de leurs chiffres d’affaire est prodigieuse. Même si les start-ups de haute technologie restent marginales en termes d’emploi global, leurs effectifs explosent. Le high-tech en pleine croissance

I l y a un an, Patrice Minotti, cher- cheur en micromécanique, affilié au C.N.R.S. et au groupement de labo- ratoire F.E.M.T.O.-S.T., a lancé avec quatre de ses collègues sa propre socié- té de recherche et développement, Sil- mach S.A.S. L’entreprise, spécialisée dans la conception et le développement de systèmes micro-électro-mécaniques, embauche déjà 8 personnes à plein temps. “On intéresse de grands groupes, comme Dassault, Airbus dans le secteur de l’aé- ronautique. Nous travaillons aussi pour l’horlogerie de pointe. L’activité est en pleine croissance pour nous. Nous avons déjà réalisé en avril près de 85 % de notre chiffre annuel prévu pour 2005, explique Patrice Lemoal, l’un des cinq fondateurs. Vitrines de Besançon, les start-ups de haute technologie connaissent une crois- sance fulgurante. Certes ces sociétés pèsent encore peu sur l’économie et le marché de l’emploi global. Car si on esti- me que près de 11 000 emplois sont liés au secteur des micro-technologies à Besan- çon, une infime minorité seulement se trouve dans les secteurs les plus inno- vants, tournés vers la recherche. En tout, seule une cinquantaine de sociétés se partagent ce domaine, dont deux socié- tés créées par des chercheurs issus du F.E.M.T.O.-S.T. Mais leurs effectifs, tout comme leurs chiffres d’affaires explo- sent. À Silmach, les effectifs devraient

de freinage… L’entreprise, qui double son chiffre d’affaires chaque année, compte multiplier par 4 ses effectifs en 3 ans. “Nous devrions être 20 à la fin de l’année, l’objectif en 2008, c’est 60 salariés et plus de 6millions de chiffre d’affaires” , explique son P.D.G., qui souhaiterait désormais voir le secteur marketing et vente de l’en- treprise s’étoffer. Pour financer sa croissance rapide, Lérios devrait finaliser une ouverture de capi- tal de 2 millions d’euros cet été. Silma- ch est en négociation pour faire de même. “Mais c’est difficile de trouver des inves- tisseurs qui veulent prendre des risques

doubler en deux ou trois ans, “avec une perspective de 30 salariés à 5 ans. Ce serait le maximum pour nous, car nous n’avons pas vocation à développer nous- mêmes nos produits. Mais il faut ajou- ter à cela les emplois induits par nos inno- vations chez nos clients” , ajoute Patrice Lemoal. Dans le secteur de l’informatique, la socié- té Lérios affiche des objectifs similaires. “On est déjà devenu un des grands recru- teurs du laboratoire informatique de Franche-Comté” , s’amuse Laurent Py, le directeur de Lérios. Créée il y a quatre ans, la société compte aujourd’hui 15 sala-

“N on seulement les entreprises qui sont sur Besançon n’em- bauchent pas ou même dégraissent leurs effectifs, mais en plus, on n’entend pas par- ler de nouvelles installations” , confie une agence d’intérim. L’industrie va mal, très mal même. En totalisant les dif- férents plans sociaux annon- cés en début d’année, d’Augé à Fralsen, ce sont déjà plus de 200 emplois qui sont sup- primés.

explique-t-on chez Supplay, une autre agence d’intérim. Pour 2004, selon les Assedic, plus de 31 % des entreprises de plasturgie de Franche-Com- té avaient ainsi l’intention de recruter dans l’année contre 22 % de moyenne pour l’en- semble de l’industrie. Plu- sieurs entreprises sont en pha- se d’expansion actuellement. Sur Besançon, P.M.P.C. en fait partie. L’entreprise de Bous- sières qui emploie plus de 200 personnes déjà, va prochai-

riés et s’apprête à déménager cet été à Temis, le nouveau technopôle microtechnique et scientifique de Besançon. Sa spécialité : la création de logi- ciels qui permettent de tester d’autres logiciels informatiques. Comme vérifier qu’une carte S.I.M. d’un portable se bloque au bout de la troisième erreur. “Nous sommes sur un poten-

en Franche-Comté. On ne part pas avec les mêmes chances que Grenoble” , souffle-t-on à Silmach. Le déficit d’investissement en recherche et développement en Franche-Comté les pénali- se. “À Besançon, il n’y a pas encore d’émulation, on est trop peu nombreux. Les paroles sont là, mais les moyens ne suivent

“Nous sommes sur un potentiel de marché considérable.”

nement construire un nouvel atelier et devrait recruter. “Pas en masse mais sur des profils bien particuliers, des techniciens et des agents de maîtrises surtout. L’année der-

Si le secteur auto- mobile est de loin le plus touché par la crise et est celui qui devrait connaître la plus forte réduction d’ef- fectif - moins 7 % selon une enquête

Plusieurs entreprises

pas forcément.” Un point de vue que Lau- rent Py partage. “La notoriété de Besan- çon reste à construire. On a encore beau- coup de choses à faire pour améliorer notre image, pour attirer des chercheurs par exemple, par rapport à Grenoble ou Nice Sophia Antipolis.” ! S.D.

tiel de marché considérable. Ces opéra- tions s’effectuaient auparavant manuel- lement et avaient un coût de plusieurs milliards” , affirme Laurent Py. L’inno- vation intéresse les leaders mondiaux des cartes à puce et l’agence spatiale euro- péenne, entre autres. Les cartes S.I.M. des portables, la vérification des systèmes

sont en phase d’expansion.

de la Banque de France - cet- te année, d’autres secteurs de l’industrie se portent beau- coup mieux. Principalement la plasturgie. “C’est le secteur qui tire le mieux son épingle du jeu en ce moment. Mais le problème, c’est que les indus- tries les plus pointues et les plus importantes de ce secteur ne sont pas sur Besançon. Le centre de la plasturgie, c’est l’Ain et Oyonnax, pas nous” ,

nière, on a ainsi créé un pos- te et engagé une technicienne de surmoulage en plasturgie.” Globalement, quel que soit le secteur industriel, “toutes les qualifications très techniques, demandant un savoir-faire spécialisé sont assez courti- sées. Régleurs, opérateurs, très qualifiés…” , explique-t-on chez Supplay. ! S.D.

P ANEL Peu d’offres Les entreprises qui recrutent

SERVICES PUBLICS Municipalité de Besançon

6 à 7 postes actuellement à pourvoir. Recrutement régulier par concours Ouverture d’un concours de recrutement d’une dizaine de chauffeurs à partir de fin juin 150 à 170 postes par an en moyenne pour toutes fonctions et toutes qualifications. Un kinésithérapeute et un infirmier de nuit de façon urgente 4 postes à pourvoir ce mois-ci (2 travailleurs sociaux et 2 cadres). Recrutement de 2 à 3 personnes par mois Pas de création de poste sur Besançon pour 2005. Mais le renouvellement du personnel représente à lui seul une vingtaine d’embauches par an

Ginko Armée

Centre de soins des Tilleroyes

C.C.A.S.

A.D.D.S.E.A.

C.H.U.

Infirmières

SECTEUR COMMERCIAL Géant

Recrutement en nombre limité mais pas de création de postes. Pour remplacement besoins réguliers Recrutement en nombre limité mais pas de création de postes. Besoins réguliers pour des remplacements. 12 postes (dès fin septembre) dans les rayons golf, kayak et plongée.

Carrefour

Décathlon

SECTEUR BANCAIRE Crédit agricole

31% des plasturgistes comptaient recruter en 2004.

Embauche constante d’assistants de clientèle. Profil recherché : titulaire d’un D.U.T., B.T.S. en action commerciale. Par contre, pas d’embauche pour des tâches administratives

Les entreprises bisontines recrutent … mais pas à Besançon A vec la délocalisation est apparu un phénomène nouveau. “Des entreprises de Besançon recrutent ici du personnel mais pour leurs entreprises à l’étranger, en Pologne, dans le Sud de la France” , explique Virginie Mollier, la présidente de l’A.N.D.C.P., une association qui regroupe des directeurs de res- sources humaines. C’est le cas de Bourgeois Découpage. Après avoir recruté des chefs de projets sur leur site français, l’entrepri- se recherche maintenant du personnel pour sa filiale chinoise.

La Poste

Recherche de conseillers financiers (4 ou 5). Pas de recrutement pour le service courrier

Banque Populaire

Recrutement également (importance non précisée)

SECTEUR INDUSTRIEL SCPI (sous-traitance. Mécanique) P.M.P.C. Boussières (plasturgie) Lérios (high tech - informatique)

Recrutement de un ou deux agents commerciaux en septembre

Recrutement - pas massif - sur des profils particuliers de techniciens et agents de maîtrise.

Cinq créations de poste avant la fin de l’année.

Mecasem S.A.S (essais sur matériaux) Un ou deux techniciens de contrôle Digital surf Une création de poste (commercial) Simonin, Bourgeois, Locatelli, IMTEC Pas d’embauche prévue

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