La Presse Bisontine 55 - Mai 2005

12 DOSSIER

EMPLOI : les secteurs qui recrutent le plus à Besançon

Certes, le marché de l’emploi n’est pas brillant, les récentes annonces de licenciement dans l’industrie bisontine en attestent. Mais des secteurs recrutent. La banque, les services publics, la grande distri- bution ou la plasturgie embau- chent. Et dans certaines branches, comme le bâtiment ou la santé, c’est à de véritables pénuries de personnel qualifié que l’on doit fai- re face. Fini les embauches mas- sives, l’heure est plutôt au coup par coup. Mais les choses pour- raient bientôt changer. Car avec les départs à la retraite massifs qui s’annoncent dans les années à venir dans tous les secteurs, les besoins risquent d’exploser.

P ERSPECTIVES

L’industrie particulièrement touchée Le marché de l’emploi bisontin s’enfonce dans la morosité

Les perspectives ne s’annoncent pas réjouissantes. Déjà peu dynamique, le marché de l’emploi ne devrait pas se redresser en 2005. L’industrie continue à s’enfoncer tandis que quelques secteurs sortent leur épingle du jeu.

bauche massive. “Dans la majeure partie des cas, ce sont plus des besoins ponctuels. En tout cas, les grandes séries dans un secteur, ça devient extrêmement rare” , explique-t-on dans une des plus importantes agences d’intérim de Besan- çon.

selon une étude de la Banque de France auprès de 650 entreprises francs-comtoises. Et pour la première fois, c’est le secteur tertiaire - ser- vices et commerce - qui devrait tirer l’emploi et devenir plus pourvoyeur d’embauches pour les cadres que l’industrie, selon l’A.P.E.C. Par-

Dans ce climat général peu réjouis- sant, les plus petites entreprises sont celles qui tirent le mieux leur épingle du jeu. “Sur les 3 000 entreprises arti- sanales de moins de 10 salariés du bas- sin de Besançon, une bonne majorité recherche du personnel actuellement. Les entreprises actuellement se struc- turent davantage et donc génèrent de l’emploi” , affirme Christian Jacquot, le président de la chambre de métiers. Un élément qui conforte les plus opti- mistes comme Jean-Louis Dabrows-

mi les activités les plus dynamiques, les services aux entreprises et aux particuliers - aide-ménagère, secteur médico-social… - mais aussi l’hôtel- lerie ou la construction sont les plus demandeuses de main d’œuvre actuel- lement. Les difficultés de certaines grandes entreprises bisontines, comme Augé qui vient d’annoncer la suppression de 96 postes, expliquent en partie cet- te crise. À cela s’ajoutent les incerti- tudes sur l’avenir qui incitent les entre-

L’emploi industriel

M orose. C’est tout du moins ainsi que s’annonce la situation sur le marché de l’emploi à Besançon en 2005. “La situation n’invite pas à l’enthousiasme débordant, mais ce n’est pas catastrophique non plus” , reconnaîtAnnick Preux, directrice de l’A.P.E.C., l’Agence pour l’Emploi des Cadres. Selon une enquête de conjoncture annuelle de l’A.P.E.C., les projets de recrutements de cadres sur toute la Franche-Comté seraient ainsi en baisse de 15 % cette année par rapport à 2004. 1 370 personnes devraient être embauchées, contre plus de 1 600 l’année dernière. “Besan- çon n’est pas très dynamique. Le pôle d’attrac- tion de la région est plutôt à Belfort” , ajoute Annick Preux.

Et ce constat ne concerne pas uniquement les cadres, bien au contraire. En 2004, selon une enquête de l’Assedic de Franche-Comté, les pro- jets de recrutement dans la région ont accusé une forte baisse de 13,6% par rapport à 2003. Et 2005 ne devrait pas inverser la tendance, au contraire. “On fait même plutôt moins bien que l’année dernière, notamment à cause de l’ac- célération des phénomènes de délocalisation dans l’industrie. En tout cas, la reprise n’est pas encore en vue” , affirme Daniel Ganahl, délé- gué général du Medef dans le Doubs. Si le marché de l’emploi est globalement peu dynamique, il est vrai que les disparités entre secteurs sont importantes. Grande victime, l’in- dustrie. L’emploi industriel continue de chu- ter. Il devrait encore reculer de 3,2 % en 2005,

devrait encore

reculer de 3,2 % cette année.

ki, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Doubs pour qui “tout dépend de l’horizon que l’on prend en compte. À l’instant T, c’est atone, certes. Mais sur les 10 dernières années, à Besançon, ce sont près de 10 000 emplois salariés qui ont été créés.” ! S.D.

prises à la frilosité. “La conjoncture n’est pas suffisamment stable à long terme pour qu’elles prennent le risque d’embaucher” , analyse Daniel Ganahl. Toujours est-il que même dans les autres sec- teurs, l’heure n’est pas à l’euphorie et à l’em-

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