La Presse Bisontine 54 - Avril 2005

LE GRAND BESANÇON

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S AINT -V IT

Une zone de chalandise de 25 000 habitants

Le paysage commercial de Saint-Vit poursuit sa mutation. Tandis que Super U prépare son agrandissement, les enseignes de hard discount pressent pour s’installer sur la zone commerciale. La mairie veut maîtriser ce développement. Le “hard discount” cherche à investir Saint-Vit

“N ous assistons à une pression relativement forte des enseignes de hard discount . En mairie, nous avons fréquemment des demandes de telles enseignes qui souhaiteraient s’installer sur la com- mune. Aldi, Lidl, ED… Ils essaient tous de venir sur Saint-Vit. Mais nous n’avons aucun terrain communal à leur proposer” constate le maire de la commune. Par hard discount , il faut entendre ces grandes surfaces alimentaires aux

Super U. “Nous investissons plus de 9 millions d’euros dans un site com- mercial de 6 000 m 2 . Nous sommes en train de monter un grand projet” confie Gilles Berthod, responsable de Super U. Les travaux qui ont débuté consistent à déplacer le Super Uactuel, tourner sa façade principale vers Besançon, édifier une galerie com- merciale et construire, à la place du Super U actuel, un magasin M. Bri- colage. Inutile par conséquent de pré- ciser l’intérêt pour un hard discoun- ter de venir s’installer à la place de Conudep, située juste à l’entrée de cette future zone dont l’attractivité sera encore plus forte une fois les tra- vaux de Super U terminés. La zone de chalandise de Saint-Vit couvrirait actuellement un bassin de population estimé à plus de 25 000 habitants, des cantons de Boussières et d’Audeux, jusqu’à Orchamps dans le Jura. “Nous avons aussi de plus en plus de gens de Besançon qui vien- nent faire leurs courses à Saint-Vit. Plutôt que de perdre une demi-heure dans des zones commerciales immenses, ils poussent 10 minutes jusqu’à Saint- Vit” constate le maire. Reste à savoir si tout le monde pour- ra tirer son épingle du jeu parmi les surfaces alimentaires existantes si un nouvel intervenant vient boule- verser la donne. ! J.-F.H.

zone industrielle des Grands Vau- brenots. “Nous pourrions ainsi recons- truire des locaux neufs plus adaptés à nos besoins. Laisser nos locaux actuels peut être une belle opportunité qui nous permettra de répondre à nos besoins en matière de place” poursuit le dirigeant. Le déménagement de Conudep, ins- tallé depuis 1990 à côté de Super U sur la zone des Belles Ouvrières, cor- respondrait aussi à la stratégie de la commune de réorganiser ses zones

d’activités. “L’idée est de pour- suivre l’extension de la zone des Belles Ouvrières, située à l’entrée de Saint-Vit à gauche en venant de Besançon, jus- qu’à la limite de la commu- ne de Velesmes-Essarts,

produits réputés à bas prix, qui envahissent actuellement le marché français. Les enseignes Lidl, Norma, Aldi ED ou Netto en constituent les fers de lance. Une pré- sentation sommaire des pro-

L’enseigne Aldi pour- rait venir.

explique le maire Pascal Routhier. Cette zone deviendrait à vocation com- merciale. De l’autre côté de la Natio- nale, l’idée est d’étendre la zone des Grands Vaubrenots. Nous avons ouvert 20 hectares nouveaux de l’autre côté de la ligne S.N.C.F., notamment pour permettre l’extension du centre de dis- tribution Système U. C’est de ce côté- là, vers les bétons Lacoste, que pour- rait venir s’installer Conudep.” La tendance est donc de renforcer le carac- tère industriel de la zone des Grands Vaubrenots et la vocation commer- ciale des Belles Ouvrières. Cette stratégie communale coïncide aussi avec le projet actuel de

duits, un personnel réduit, une mise en rayon limitée au strict minimum en sont les principales caractéris- tiques. À Saint-Vit, l’enseigne Aldi pourrait faire son apparition dans les prochains mois, dans les locaux actuellement occupés par l’entreprise Conudep. Son gérant, MustaphaAgro reconnaît “être en contact avec des agents immobi- liers, intermédiaires d’un hard dis- counter . Ils estiment que nous avons une bonne position géographique, ça les intéresse.” Les négociations sont en cours. Le responsable de Conudep profiterait de cette opportunité pour déménager ses actuels locaux dans la

Le projet d’agrandissement de Super U a démarré. Le futur Super U sera largement

L’enseigne Aldi s’installerait dans les locaux de Conudep, une entreprise d’une trentaine de salariés spécialisée dans l’usinage micromécanique. La S.A.R.L. Bordy pas concernée U ne rumeur persistance à Saint-Vit annonçait l’installation prochaine d’une enseigne de hard dis- count en lieu et place de l’en- treprise Bordy, au centre du village. Le principal intéres- sé assure ne pas avoir été sollicité. “On m’annonce qu’un Lidl s’apprête à remplacer mon magasin. Je ne suis même pas au courant” ironi- se M. Bordy, responsable du magasin de primeurs. Il ajou- te pourtant : “Si un discoun- ter venait me voir, pourquoi pas.” Le gérant de la surface alimentaire reconnaît qu’il “cherche à vendre, mais sans être particulièrement pressé. Il faut être ouvert à tout. Si j’ai une bonne proposition, pourquoi pas” termine-t-il. "

tourné en direction de Besançon.

Le hard discount poursuit sa progression C haque année en France, 300 nouveaux magasins de hard discount s’installent. Il est estimé aujourd’hui que 70 % des Français fréquentent ces enseignes, notam- ment pour les produits ménagers. Ces maga- sins totalisent 13 % des achats de produits frais, contre à peine 1 % il y a 10 ans. Pour ten- ter de répondre à cette concurrence, les grands distributeurs créent leurs propres marques de hard discount . C’est le cas par exemple d’In- termarché qui a lancé l’enseigne Netto ou de Carrefour qui possède les magasins Leader Pri-

Le déménagement de Conudep se ferait sur la zone industrielle des Grands Vaubrenots, de l’autre côté de la Nationale, non loin des bétons Lacoste.

Il existe déjà un hard discounter à Saint-Vit : Netto, une enseigne qui dépend du groupe Intermarché.

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