La Presse Bisontine 51 - Janvier 2005
BESANÇON
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E MPLOI Situation de handicap Handicapés et compétents “Fiez-vous aux compétences, acceptez la différence”. Tel est le slogan du programme “Handi Emploi 25” visant à insérer les travailleurs handicapés. Certaines entreprises, comme la Poly- clinique de Franche-Comté, ont choisi de ne pas faire de diffé- rence et emploie une ou plusieurs personnes handicapées.
D ans le Doubs, les demandeurs dem- ploi handicapés représentent 5,8 % de lensemble des demandeurs demploi, soit 1 027 personnes inscrites à lA.N.P.E. en juin 2004. Cette population est majoritaire- ment masculine (62,1%), faiblement formée (83,2% de ces demandeurs demploi possèdent un niveau de formation égal ou inférieur au niveau B.E.P.), et concernée par le chômage de longue durée à 40,2%. Lembauche de personnes handicapées est plus courante quon ne le pen- se : cest notamment le cas de 80 % des entre- prises de plus de 20 salariés dans notre dépar-
tement, confie Stéphane Gainaux du program- me P.D.I.T.H.D. (Plan départemental dinser- tion des travailleurs handicapés duDoubs). Cet- te embauche sinscrit dans la politique de ressources humaines de lentreprise. Le non-emploi de personnes handicapées à un coût pour lentreprise : la contribution A.G.E.F.I.P.H. À linverse, lentreprise qui recru- te ou maintient dans lemploi un travailleur handicapé peut bénéficier dincitations finan- cières : subvention à lembauche, aide à lin- vestissement pour les aménagements des postes, accès à la formation La Polyclinique de Franche-Comté, à Besan- çon, fait partie des structures qui embauchent des personnes handicapées. Comme pour tou- te entreprise, lobligation est fixée à 6% de lef- fectif en poste. Compte tenu des effectifs das- sujettissement, la Polyclinique devrait compter pour lannée 2004, 16 travailleurs handicapés parmi le personnel. 10 sont actuellement en poste, le reste étant compensé par une sub- vention à lA.G.E.F.I.P.H. À la Polyclinique, le handicap nest pas un critère de sélection, pré- cise Valérie Navarro, responsable des ressources humaines. Nous embauchons des personnes qui correspondent au profil recherché. Si des can- didats sont handicapés, bien souvent nous ne le savons pas. Beaucoup de handicaps ne sont pas visibles et nempêchent pas un salarié deffec- tuer sa mission. Récemment, Samuel Comte a été embauché comme veilleur de nuit à la Polyclinique. En raison dune dorsalgie, il est reconnu comme travailleur handicapé. Nous avions besoin dun veilleur de nuit, continueValérieNavarro. Samuel a passé lentretien, comme dautres candidats. Il avait un C.A.P. de gardien dimmeuble obte- nu au G.R.E.T.A. à Besançon, correspondant au profil de poste recherché. Il vient de passer une période dessai avec succès. Dans certains cas, comme celui-ci, nous ne sommes pas au courant du handicap dont souffre la personne. Il est même probable que, parmi notre personnel, des personnes handicapées ne soient pas reconnues comme telles. Cest en effet aux personnes elles- mêmes de faire les démarches auprès de la C.O.T.O.R.E.P. et des organismes adéquats pour obtenir une reconnaissance. Certains ne le sou- haitent pas. Dans le cas de handicap naissant, le service des ressources humaines, en collaboration avec le médecin du travail, tente de trouver une solu- tion pour aménager le poste ou accompagner la personne grâce à la cellule de reclassement. Dans le milieu médical, nous avons une obli- gation de discrétion et de réserve vis-à-vis de nos patients, rappelle Valérie Navarro. Cest la moindre des choses de faire de même avec nos salariés. Si le travail est fait correctement, il ny a pas lieu de mettre un handicap supplémen- taire à leur intégration. Daprès de récents sondages, 87%des employeurs ayant embauché un travailleur handicapé se déclarent satisfaits de leur choix. Globalement, les entreprises perçoivent les travailleurs han- dicapés comme motivés, performants, possé- dant un esprit déquipe, des qualités de contact et dintégration. 91%des salariés se disent prêts à aider un collègue handicapé récemment recru- té dans leur entreprise. Enfin, 75 % des sala- riés considèrent que lembauche de personnes handicapées par leur entreprise constitue un facteur dimage positif. ! G.C.
Depuis 8 ans, une semaine pour l’emploi des personnes handicapées est organisée en novembre.
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